Le ministre des Transports, le Landais Alain Vidalies, a fait l'annonce samedi de la décision du gouvernement de continuer la procédure du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) pour relier Bordeaux d’une part à Mont-de-Marsan et Dax, d’autre part à Toulouse.
Le gouvernement n’a donc pas suivi l’avis négatif émis par la commission d'enquête publique avait émis un avis négatif, notamment en raison du coût de ces lignes à grande vitesse (LGV) estimé à 9 milliards d’euros.
Ce qu’il faut savoir…
Pour le ministre des Transports, cette décision se justifie par une volonté de rééquilibrer « l'aménagement du territoire pour tout l'Arc atlantique, qui est en retard sur le développement de la grande vitesse par rapport à l'Arc méditerranéen ».
Mais aussi par le soutien de l'Europe « qui a labellisé ce projet comme un projet important » et par la nécessité que la « France ne soit pas en retard » par rapport au développement de la grande vitesse en Espagne.
De son côté, Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, a aussitôt précisé: « Pour certains, on pourrait aménager la voie actuelle pour une dépense moindre. Cela a été examiné. Mais on ne fait pas rouler un train à grande vitesse derrière un train de marchandise. Cela ne marche pas. La ligne classique est par ailleurs saturée alors qu’il faut créer de nouveaux trains, y compris régionaux. Il n’y a pas d’alternative ou plutôt il n’y a que le choix de faire ou de ne pas faire. Cela coûtera cher. C’est exact. Nous avons prévu la dépense. Mais renoncer comme certains le souhaitent coûterait beaucoup plus cher à l’économie régionale et à l’emploi, non pas pendant un an mais pendant très longtemps ».
Reste à voir quelle sera la réaction des opposants, notamment ceux des vignobles du Sud-Gironde qui ont déclaré qu’une telle décision pourrait ouvrir la voie de la violence. Sans en arriver là, on peut imaginer qu’ils feront tout pour enrayer la déclaration d’utilité publique.
C’est donc la mobilisation des principaux responsables politiques du Grand Sud-Ouest qui l’a emporté, en mettant en avant le nécessaire désenclavement ferroviaire pour préserver la compétitivité des territoires et y générer de nouveaux emplois.
La plus grande incertitude règne sur le calendrier, d’autant plus que le financement par les collectivités territoriales est toujours en panne. Echaudés par les épisodes précédents et les nombreux revirements, certains élus devraient se montrer très prudents avant de relancer leurs versements. Rappelons qu’au total, les collectivités territoriales devaient verser la coquette somme de 1,4 milliard d’euros.
Le coût prévisionnel est de 6 milliards d’euros pour la LGV Bordeaux-Toulouse (222 km) prévue à l’horizon 2024, et de 3 milliards pour Bordeaux-Dax (160 km) pour une ouverture en 2027.
Mais l’addition pourrait être plus importante. Quand on sait que les caisses de l’Etat et des collectivités territoriales sont vides, la partie st loin d’être gagnée.
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