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EN ACTIONDes jachères pour alimenter le bétail ?

Le président de la Chambre d’agriculture des Landes a émis l’idée de mettre les surfaces en jachère à disposition d’éleveurs de bétail, de centres équestres ou d’élevages taurins...
AGRICULTURE JACHERES 2
Mettre des jachères à profit en cette période de crise pour ceux qui en auraient besoin. Voilà une belle idée, qui se heurte malheureusement aux exigences de la PAC. Mais les Chambres d’agriculture d’ici l’auraient tout de même suggérée au ministère.

Ce mercredi 22 avril, la FNSEA et les jeunes agriculteurs ont réclamé des mesures d’urgence alors qu’une partie de la France commencerait déjà à subir les effets de la sécheresse, s’alarmant notamment de stocks de fourrage déjà faibles et d’une menace touchant à l’alimentation des animaux.

Parmi les assouplissements espérés, « la possibilité d’utiliser les jachères et bandes enherbées déclarées en SIE (surface d’intérêt écologique) pour l’alimentation des animaux », et ce sans pour autant avoir à renoncer aux aides européennes associées.

Cette idée avait également été évoquée par Éric Lafuente, président de la Chambre d’agriculture des Landes, une dizaine de jours plus tôt. Celui-ci avait alors indiqué qu’une démarche avait été entreprise par les Chambres d’agriculture de la région auprès du Ministère. Il s’agissait de mettre ces espaces en jachère à disposition d’éleveurs de bétail, de centres équestres et de clubs hippiques ou encore de ganaderias.

On le sait : élevages taurins et centres équestres sont actuellement en grande difficulté, sans revenus, et cette solution agricole pourrait les aider à respirer. Il faudra bien nourrir nos chevaux et nos vaches de course landaise, qui risquent de s’ennuyer un peu cette année…

Landes : coups de gueule et initiatives…

On rappelle que le principe de la politique agricole commune est de rémunérer les agriculteurs pour ces surfaces en jachère, ménagées afin de limiter l’épuisement des sols et des réserves en eau, mais aussi la surproduction, qui pourrait avoir des effets néfastes sur les prix des produits.

En théorie, les agriculteurs qui contreviendraient à leurs engagements sont passibles de sanctions financières. Un principe qui pourrait être assoupli, mais qui doit l’être de manière rapide alors que l’urgence est là et que le temps défile. Pas simple, alors qu’il s’agit de mobiliser à l’échelon européen…

Dans les Landes, les agriculteurs sont passés par tous les états ces dernières semaines. Une colère s’est d’abord cristallisée autour des asperges. L’association des jeunes agriculteurs des Landes a notamment poussé plusieurs coups de gueule, constatant un prix de 23,50 euros le kilo d’asperges dans une grande surface (pour 6,50 euros le kilo versés aux producteur), ou encore la mise en avant d’asperges du Pérou dans une autre. Depuis, le président de la Chambre d’agriculture a indiqué que les enseignes avaient commencé à jouer le jeu et organisé diverses opérations pour soutenir les filières en difficulté.

Mais la bonne nouvelle, c’est surtout le succès rencontré par les « drive fermiers » mis en place par les Chambres d’agriculture du bassin de l’Adour. Celui de Mont-de-Marsan a, dès ses débuts, vu défiler les clients par dizaines. Les initiatives sont assez nombreuses, de Saint-Palais à Auch en passant par Pau et Dax.

On peut également citer les « emplettes fermières » organisées par la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées du côté de Tarbes. Dans le même département, les 12 points de vente du réseau Intermarché proposent aux agriculteurs locaux une solution de commercialisation de leurs denrées périssables. Un exemple un peu plus réjouissant au chapitre des rapports entre les producteurs et la GMS.

Pour en revenir aux Landes, on peut dire que comme un peu partout, les agriculteurs, s’ils continuent de travailler, connaissent des fortunes assez diverses, avec des filières durement touchées comme celle des palmipèdes.

Un certain nombre d’interrogations subsistent, que ce soit à propos des reports de charges (qu’il faudra quand même payer, alors que la baisse d’activité, elle, aura été bien réelle) ou d’un éventuel port obligatoire de masques sur les exploitations. On le voit : les inquiétudes sont encore loin d’être levées.

Informations sur le site de la chambre d’agriculture des Landes – cliquez ici

Pour lire notre récent article sur la filière des palmipèdes, c’est ici

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