Dans un contexte de consommation en hausse, mais aussi d’inflation, de crises sanitaires successives et de pression sur les marges agricoles, Maïsadour a décidé d'agir. La coopérative landaise lance un plan de développement inédit pour relancer la production avicole, avec une ambition claire : soutenir la création de bâtiments d’élevage, valoriser l’engagement des éleveurs, et redonner à la filière tout son rayonnement régional et national.
Ce plan s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie Ambition 2030, notamment dans son deuxième pilier, « Filières à valeur ajoutée ». Ici, l’élevage ne se contente pas de nourrir les marchés : il nourrit aussi un territoire, des vocations, des familles, et une certaine idée de l’agriculture durable. « Ce plan traduit notre volonté d’agir de manière concrète et immédiate pour soutenir nos éleveurs, tout en construisant une vision de long terme pour la filière », affirme Patrick Faget, directeur de la branche élevage. « Il s’agit d’un véritable levier pour relancer l’investissement sur nos territoires et garantir une souveraineté alimentaire durable, en phase avec les attentes des consommateurs. »
Les signaux sont clairs : la consommation de volailles reste dynamique, et les modèles d’élevage portés par la coopérative (Label Rouge, IGP Landes, plein air, standard) répondent à des segments de marché complémentaires. Pour répondre à la demande, il faut produire. Pour produire, il faut bâtir. Et pour bâtir, il faut aider.
Une filière sous tension... et en expansion
Maïsadour met en œuvre un dispositif concret pour encourager l’installation ou la diversification des exploitants agricoles. La coopérative met notamment en place une subvention directe à la construction de bâtiments en s’appuyant pour cela sur sa filiale Élevage Service, qui accompagne la construction de A à Z. Objectif : sortir rapidement de terre des bâtiments capables de répondre aux besoins immédiats des sites de transformation des Fermiers du Sud-Ouest, filière volailles intégrée de Maïsadour.
Ce plan est donc aussi un cri d’alarme pour mobiliser l’ensemble des acteurs de la chaîne : banques, assurances, services de l’État, collectivités, fournisseurs… Tout le monde est invité à se mettre au diapason pour ne pas laisser la filière couver dans l’ombre.
Au-delà de l’aide à l’investissement, le plan prévoit un accompagnement complet, personnalisé et sécurisé pour les futurs éleveurs ou ceux en diversification, à savoir une prime d’installation fixe, versée dès la construction. S’y ajoute un complément de prix pendant toute la période d’amortissement, pour sécuriser les revenus et faciliter la projection à long terme. Enfin, les techniciens de Maïsadour suivent les porteurs de projet à chaque étape : montage administratif, mise en production, suivi technique…
« Aujourd’hui, nous sommes en capacité d’accompagner l’installation de nouveaux éleveurs dans de très bonnes conditions. Nous voulons rassurer et donner envie », souligne Alexandre Lafaille, Responsable développement productions avicoles. « Le modèle coopératif permet d’avoir une vision à long terme, un réseau, et des débouchés solides. C’est une vraie opportunité pour des jeunes qui veulent s’installer ou diversifier leur exploitation. »
Faire naître des vocations, assurer la transmission
En parallèle, Maïsadour travaille activement à la transmission des exploitations, un sujet brûlant alors qu’un grand nombre d’éleveurs approche de l’âge de la retraite. Les jeunes manquent parfois de visibilité, les anciens peinent à passer la main, et les terres comme les savoir-faire risquent de s’éteindre si personne ne s’en empare.
C’est pourquoi la coopérative veut structurer un véritable parcours d’installation, motivant, encadré, et sécurisant. À l’image de la volaille fermière, il ne s’agit pas de produire vite, mais de bâtir durablement, avec du sens et du lien humain. La filière volaille, ici, devient aussi filière de transmission.
Ce plan incarne un projet de territoire, un levier d’activité et de cohésion dans les zones rurales. Maïsadour défend un modèle intégré, du poussin à l’assiette, dans lequel chaque acteur trouve sa place. Les éleveurs, les transformateurs, les logisticiens, les techniciens, les distributeurs… tout le monde y gagne si la filière tient debout.
« Élever des volailles, c’est bien plus qu’une activité agricole : c’est un métier de passion, de rigueur et de transmission », rappelle Michaël Dolet-Fayet, Président de la filière Volailles de Maïsadour. « Depuis des décennies, nos éleveurs portent un savoir-faire unique, dans des conditions d’élevage exemplaires, avec des petites cabanes en plein air que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. »
Rendez-vous coopératif
Pour fédérer autour de cette dynamique, Maïsadour organise une journée dédiée à la filière avicole le 19 juin 2025, sur l’exploitation d’un adhérent. L’événement veut réunir toutes les parties prenantes, dans un esprit coopératif et constructif, pour détailler les mesures, les objectifs et les perspectives.
Ce sera l’occasion de rappeler que la réussite de ce plan dépend de la mobilisation de tous les maillons de la chaîne. Si chacun joue sa partition, alors la relance pourra vraiment décoller. Et faire de cette filière une référence, non seulement en matière de qualité, mais aussi de résilience économique, sociale et environnementale.
Sébastien Soumagnas
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