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Mandracore bouscule les codes des spiritueux en terres d’armagnac

Depuis Laujuzan dans le Gers, Nicolas Sinoquet produit de la vodka au petit-lait et du whisky gascon. Des produits haut de gamme qui surprennent les connaisseurs.
Présentations nécessaires pour commencer : Mandracore fait partie d’un ensemble de trois pôles, avec à ses côtés les eaux Abatilles et une activité viticole dans le Bordelais avec une dizaine de propriétés, dont le château Gruaud Larose de Saint-Julien-Beychevelle.

Elle-même possède trois structures dans le Sud-Ouest : les cognacs Léopold Gourmet en Charente, les liqueurs de la Distillerie du Cap Ferret, ainsi que les armagnacs gersois Gimet, Larressingle et Samalens, regroupés à Laujuzan.

Nicolas Sinoquet, fondateur et président de Mandracore, est originaire du Havre. Il a choisi de faire ses études à Agro Bordeaux et HEC, avant d’intégrer le groupe de spiritueux Rémy Cointreau. Il revient quelques années plus tard à sa première passion, le vin, tout en restant persuadé qu’il était possible de travailler dans les deux domaines.

« J’ai donc acheté ma première distillerie Gimet dans le Gers en 2013, parce que je trouve la région belle et je souhaitais m’y implanter. J’ai constaté que l’armagnac n’était pas suffisant, et qu’il fallait développer des produits complémentaires. J’avais envie d’une vodka dégageant une sensation de douceur, à l’image de celle produite en Mongolie, à partir de lait de yack et de jument ; mais je me suis dit qu’il n’y avait pas beaucoup de yacks dans le département ! J’ai pensé alors au lait de montagne, et je me suis tourné vers le Cantal, les structures dans les Pyrénées ne pouvant me fournir les quantités nécessaires ».

Fruit de longues recherches, “Lactalium Velvet” (à l’origine baptisé “Lactalium Vodka”) sera volontairement libéré des contraintes techniques restrictives en termes de production de vodka, comme en Russie ou au Canada où elle doit être à base de céréales ou de pommes de terre.

Atypique, à la fois extrêmement soyeux et fumeux, le spiritueux blanc haut de gamme séduit très vite une clientèle d’experts. Mais les volumes restent malgré tout très faibles, étant donnée la situation sanitaire mondiale depuis deux ans.

Le chef d’entreprise décide de se lancer dans la production d’un whisky, tout aussi singulier et terriblement local. « J’ai commencé par planter de l’orge au Pays Basque, mais les deux premières récoltes ne sont pas arrivées à terme. Puisque nous étions dans le Gers, pourquoi ne pas tenter d’en faire avec du maïs ? Mon associé et directeur technique a travaillé durant deux ans sur la formulation, et nous avons réussi à commercialiser “Tchankat” en 2021, en nous fournissant auprès de Val de Gascogne à Samatan ».

Le succès est immédiat et la demande considérable, les consommateurs étant agréablement surpris par ce whisky proche du Bourbon, distillé dans les alambics charentais de la Maison Samalens, avant d’être affiné dans des barriques de grand vin du Château Gruaud Larose, repassées à la flamme, qui procurent à “Tchankat” un boisé fin, délicat et précis, rendu plus soyeux par le vin qu’elles contenaient.

« Nous étions jusque-là limités en terme de capacité de production, mais nous allons investir cette année. De quelques centaines de bouteilles l’an passé, nous allons pouvoir passer à quelques milliers en 2022, et plusieurs dizaines de milliers en 2023. C’est la force de la Maison Samalens, car il y a la distillerie, les contrats d’approvisionnement et les stocks » souligne Nicolas Sinoquet.

Haut perché sur ses échasses de berger landais, “Tchankat” va donc pouvoir fièrement parcourir toute l’Europe, et parvenir jusqu’en Chine et Taïwan…

Informations sur le site internet de Mandracore

Photos : Mandracore

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