Il est vrai que des nouveaux Kopa, Platini ou Zidane, on en a eu des flopées, à commencer par Jean-Marc Guillou, en suivant par Imbula, Nasri, Ménez, Ben Arfa ou Gourcuff. La déception a été à la hauteur des espérances. Le Club des Trois n’est pas près d’accueillir de nouveaux membres, qu’ils se nomment Mbappé ou Benzéma, qui n’égalent pas encore les mythiques monstres sacrés.
Alors, objectivement, que vaut le Vietnamien Nguyen Quang Hai, déjà âgé de 25 ans et véritable rock star au pays de l’oncle Ho ?
Des distinctions en pagaille
Un bon petit (1,68 m) joueur comptant 42 sélections dans l’équipe nationale vietnamienne (92ème au ranking mondial, ce qui situe le niveau), avec laquelle il a marqué 10 buts ; un ratio honnête pour un milieu offensif. Côté distinctions, il est plutôt gâté ; Meilleur footballeur d’Asie en 2018 et 2019, Ballon d’or vietnamien en 2018 et Joueur masculin de l’année 2019.
N’oublions pas sa plus belle breloque ; l’Ordre du travail de 2ème classe, bien que les luttes desdites classes n’existent plus dans un paradis marxiste. Il ne doit pas être manchot, le footeux !
Maintenant, il ne faut pas se la raconter, personne en France, et a fortiori en Béarn, ne l’a jamais vu jouer, en live ou sur Téléfoot, Eurosports, ESPN et autres. On imagine les scouts palois visionnant jours et nuits des kilomètres de cassettes vidéos – si ça existe encore – pour se faire une opinion et décider de lui faire faire le grand saut. Quoique le club n’ait pas grand-chose à perdre, et pas mal à gagner.
Un numéro 10 virevoltant
Sur le terrain bien sûr, où sans rêver qu’il égale Messi (même piétinant comme cette année au PSG), on se contenterait de le comparer à Giresse, à Ben Yedder, à Valbuena ou à Giuly, puisqu’on dit ce numéro 10 virevoltant, doté semble-t-il d’un délicieux toucher de balle, d’une bonne patte gauche et d’un excellent drible, tireur de corners et de coups francs, mais pas de pénaltys, comme quoi il doit être altruiste.
Pour jouer en Ligue 2, c’est déjà un joli bagage et il est fort possible que le club ait réalisé une excellente affaire.
Cela semble être déjà le cas, puisqu’en seulement cinq jours, le Pau FC a vu son nombre d’abonnés passer de 24 000 à 60 000, et de 22 000 à 25 600 sur Instagram. On souhaite maintenant que le nombre de spectateurs au stade grimpe à la même allure, à Nguyen de briller en L2, de régaler les socios, voire de réaliser des exploits permettant au club d’accéder au Saint-Graâl, la L1.
Car le Pau FC a de sérieuses chances d’occuper une place majeure dans le sport béarnais et sur le bassin de l'Adour. D’ores et déjà, le foot est ici le sport collectif n°1 (en terre de rugby, étonnant, non ?), en nombre de licenciés. Mieux encore, le Pau FC est le seul club professionnel entre Bordeaux et Toulouse, et avec l’apport d’un joueur aussi médiatisé que Nguyen, il est susceptible de faire venir du public et des partenaires, en provenance d’autres territoires que du Béarn.
Il est clair que le Pau FC a les dents longues, et s'installe en concurrence directe avec la Section Paloise et un Élan Béarnais face à un tournant de son histoire.
La montée en L1 peut être envisageable ; Auxerre et Ajaccio l’ont fait, pourquoi pas Pau, arrivé en dixième position cette année, malgré un budget minimum ?
Le foot de haut niveau sans club aquitain (Bordeaux a été relégué en Nationale), il ne faut pas que ça dure trop longtemps !
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