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Recensement : les pays de l’Adour restent attractifs

L’Insee vient de publier ses données touchant à l’évolution de la population nationale pour l’année 2019. Sans surprise, le littoral néo-aquitain et les villes occitanes continuent d’attirer.
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Toutes deux portées par un solde entrées/sorties positif, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie se classent respectivement au 3ème et au 5ème rang des régions françaises les plus peuplées. Du côté des départements et des communes, les réalités sont plus contrastées.

En 2019, la Nouvelle-Aquitaine a franchi la barre des 6 millions d’habitants, selon l’Insee, qui vient de publier les données de son millésime 2019 concernant les populations légales. La population régionale aurait en moyenne progressé de 0,5% par an de 2013 à 2019 (contre 0,4% à l’échelle nationale), croissance largement tirée par un solde entrées/sorties plutôt flatteur, mais freinée par un solde naturel négatif (c’est-à-dire la différence entre naissances et décès), le moins élevé parmi les régions de France.

Quoiqu’il en soit, une trentaine de milliers de personnes rejoindraient chaque année la Nouvelle-Aquitaine, qui n’est plus devancée que par l’Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes en termes de population totale.

Dans le détail, cette croissance de la population néo-aquitaine est aussi largement tirée par les départements côtiers. La Gironde, qui attire près de la moitié des nouveaux arrivants, est en tête (+1,3% par an, 1,6 million d’habitants) devant les Landes (+0,7%, 413.690 habitants) et les Pyrénées-Atlantiques (+0,5%, 682.621 habitants). Les départements de l’intérieur, en revanche, se dépeuplent pour la plupart, à l’exemple du Lot-et-Garonne (-0,1%) et surtout de la Creuse (-0,6%).

Les métropoles attirent

Du côté de l’Occitanie, c’est encore mieux : la population a en moyenne grimpé de 0,7% par an entre 2013 et 2019. La région compte 5,93 millions d’habitants et se classe ainsi au 5ème rang derrière les Hauts-de-France. Cette progression, plus rapide que celle de la Nouvelle-Aquitaine, semble encouragée par un solde naturel moins défavorable.

Elle est tirée par la Haute-Garonne (+1,3%), l’Hérault (+1,2%) et le Tarn-et-Garonne (+0,7%). Dans une moindre mesure, le Gers et les Hautes-Pyrénées ont également connu une dynamique positive sur la période (tous deux à +0,1% par an). Les deux départements comptent respectivement 191.377 et 229.567 habitants.

On notera que dans nos deux régions, cette croissance de la population ralentit encore par rapport aux périodes précédentes (1999-2008 et 2008-2013). De 1999 à 2008, la population d’Occitanie avait ainsi grimpé d’1,25% par an, puis de près d’1% par an de 2008 à 2013 (c’était 0,84 et 0,6% en Nouvelle-Aquitaine).

À l’échelle municipale, ce sont évidemment les grosses métropoles qui attirent le plus de nouveaux arrivants, à l’image de Bordeaux (260.958 habitants, +1,2% par an), Toulouse (493.465 habitants, +1,2%) et Montpellier (295.542 habitants, +1,4%). La situation est cependant plus contrastée pour les villes moyennes.

Cela se vérifie largement dans les départements de l’Adour, et en particulier dans les Pyrénées-Atlantiques, où Bayonne (51.894 habitants, +1,5% par an) a accueilli 480 nouveaux résidents en 2019, mais où Pau perd des habitants (75.627 habitants, -0,4%). Pour autant, il faut aussi remarquer qu’avec 161.706 habitants, la population de l’intercommunalité paloise reste stable. Ainsi, Billère et Lescar perdent des habitants, mais Lons en gagne, tout comme d’autres communes proches mais situées en dehors de l’agglomération (Morlaàs, Serres-Castet). Dans les zones plus reculées, la population décline cependant, constat valable un peu partout d’Oloron à Orthez en passant par Salies-de-Béarn et Mourenx.

Contrastes entre villes moyennes

Les mêmes disparités s’observent aussi en Pays basque, même si certaines communes reculées semblent commencer à se repeupler, avec des situations assez différentes selon les localités d’entre Hasparren et Mauléon. D’Hasparren à la côte, tout est évidemment beaucoup plus clair, avec un solde positif à peu près partout. À l’arrivée, Pau et Bayonne restent les villes les plus peuplées d’Adour : elles se classent respectivement au 5ème et au 9ème rang des communes de Nouvelle-Aquitaine, évidemment loin de Bordeaux et de ses 260.000 habitants.

À l’instar de leurs départements, les préfectures de Tarbes (42.758 habitants, +0,7% par an) et d’Auch (22.173 habitants, +0,2%) ont affiché un certain dynamisme entre 2013 et 2019, mais des villes secondaires comme Lourdes (-1,8%), Bagnères-de-Bigorre (-1,2%), Condom (-1,3%) ou Fleurance (-1%) voient leur population diminuer.

Dans les Landes, la population dacquoise reste stable (20.843 habitants, +0,1%) mais celle de Saint-Paul (13.381 habitants, +0,5%) progresse. La population montoise, elle, diminue (29.807, -0,8%), mais celle de Saint-Pierre-du-Mont (9.689 habitants, +0,6%) s’accroît.

Les communes du littoral sud gagnent par ailleurs beaucoup d’habitants. Ondres (5.520, +2,5%) et Labenne (6.887, +4,1%) enregistrent ainsi des progressions assez spectaculaires. Celles de Capbreton et de Seignosse sont également importantes, mais plus modérées (+1,2% par an). Les communes plus en retrait et accessibles financièrement (Tosse, Bénesse-Maremne, Saubion) paraissent avoir gagné la faveur des nouveaux arrivants ou des locaux qui ont déménagé. La population de la commune de Soorts-Hossegor a même baissé d’1,6% par an entre 2013 et 2019.

À l’arrivée, presque un Français sur 10 est néo-aquitain, et presque un autre est occitan. Bien entendu, ces chiffres ne tiennent pas encore compte des tendances nées de l’épidémie de covid-19. Il sera donc intéressant de les comparer avec ceux de la prochaine campagne. Dans un premier temps, les données pour 2020 seront disponibles fin 2022, et il faudra certainement attendre un ou deux ans de plus pour avoir davantage de recul sur les effets de la pandémie.

Plus d’informations sur le site internet de l’INSEE

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