Dans quelques jours à peine, près de 80 000 personnes entonneront une Marseillaise retentissante au cœur du Stade de France dans ce qui marquera le coup d'envoi de la Coupe du Monde 2023 de rugby. Un moment sacralisé dans le sport qui est souvent rempli d'émotions, comme a pu en attester Guilhem Herbert lors de la dernière édition de la compétition, en 2015. « J'étais journaliste pour L'Équipe 21. Ils m'avaient envoyé en Angleterre pour couvrir l'événement, et un jour où c'était plus calme, avec un collègue, nous avons décidé d'aller voir Irlande – Argentine. Au moment des hymnes, il s'est passé quelque chose... C'était incroyable, il y avait une puissance particulière, j'étais comme en transe ! ».
De cet événement, celui qui a découvert l'amour du rugby durant son adolescence en a tiré une question : « Qu'est-ce que les joueurs ressentent dans ces moments-là ? ». Les années passent, le sujet revient de temps en temps sur la table, et après avoir posé son projet sur le papier, il décide de l'envoyer à quelques maisons d'édition, sans grande conviction. « J'allais à Lyon pour le travail, et dans le train j'ai reçu un coup de fil. C'était les éditions Amphora qui se montraient intéressées par le projet. Et là, je me suis dit "Merde... Maintenant tu n'as plus le choix, il faut y aller... !" », plaisante-t-il.
Pendant près d'une année, Guilhem Herbert fait de nombreuses recherches et rencontres des professionnels de l'Ovalie afin d'étayer ses notes et de pouvoir donner naissance à son ouvrage : Rugby en Chœurs. « J'aborde dans le livre 12 nations : les 12 qualifiées pour le mondial 2023 à l'issue du mondial 2019. L'idée c'était de pouvoir proposer un contexte historique concernant chacun des hymnes, quelques informations de bases pour les curieux, et donner des anecdotes que j'ai pu glaner par-ci par-là ». Un travail qui s'est avéré plus difficile au moment de faire des choix rédactionnels... « Parfois il y avait trop de trucs super intéressants, et faire le tri était un peu douloureux, mais c'est comme ça, ça fait partie du travail ! »
Publié le 13 octobre 2022 par les éditions Amphora, le livre rencontre son public. « Tout le monde est content ! Moi je trouve ça incroyable, je ne pensais pas que ça prendrait autant. Lorsque des dédicaces sont organisées, les gens avec qui j'échange me parlent souvent de leurs souvenirs d'hymnes. C'est super intéressant, et ça valide l'intérêt du projet ! ». Du côté des intervenants, la démarche a aussi été soulignée. « Les joueurs étaient plutôt contents de me parler de leur rapport à l'hymne. Ils s'étonnaient que je les aborde avec ce thème, car c'est quelque chose qu'aucun journaliste n'avait abordé lors d'une interview ».
Pour marquer le coup, et parce que ce sera plus d'actualité que jamais, Guilhem Herbert présentera son travail lors de plusieurs rendez-vous qui auront lieu en même temps que la Coupe du Monde 2023. « Je serai à Marseille pendant le match d'ouverture (qui aura lieu à Paris NDLR.). Le même jour il y aura Angleterre – Argentine, donc la ville sera déjà à l'heure rugby ! Ensuite je serai à Paris pour des dédicaces dans le cadre d'un salon, et je serais dans les Landes pour une soirée et pour intervenir à la prison de Pemegnan à Mont-de-Marsan », développe celui qui est revenu dans les Landes, à Lesperon, il y a un an.
Un programme chargé jusqu'aux fêtes de fin d'année pour permettre à son ouvrage de vivre pleinement avant que le journaliste ne retourne à ses activités plus traditionnelles, peut-être pour un temps seulement... « J'ai un début de piste pour un autre projet. Cela se présenterait sous un format différent, mais ça attendra ! Je ne sais même pas s'il verra le jour », conclut-il en adoptant une légère langue de bois médiatique qu'il a plutôt l'habitude de subir. Sûrement une déformation professionnelle, ou dans le cadre du rugby, une transformation professionnelle... !
Timothé Linard
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