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FOCUSSelection-EnR automatise la protection des centrales d’énergie renouvelable

Depuis Sarniguet, la toute jeune entreprise propose des dispositifs de supervision à distance sur ces centrales raccordées aux réseaux électriques de moyenne tension. Avec un projet d’innovation prometteur…
Photo de l'équipe de ENR
Christophe Aubigny, Florian Allard, Frédéric Messine et Fabien Escolano sont quatre associés - dont trois issus d’une même entreprise -, à avoir décidé de se regrouper il y a tout juste un an autour de leur spécialité initiale : la transition énergétique et les réseaux électriques de 20 000 Volts et au-delà.

« Nous intervenons chez les producteurs d’énergie renouvelable – éolienne, solaire, biomasse, hydraulique ou biogaz – pour les raccorder au réseau électrique d’Enedis à travers des solution automatisées. Car leurs centrales - qui sont de grosses exploitations, des industries, des parkings de supermarchés… - sont installées sur des sites généralement isolés, et ne disposent pas de personnel chargé de les surveiller en permanence » explique Christophe Aubigny.

Le système proposé par Sélection-EnR est un automatisme concentrant l’ensemble des mesures relevées par capteurs, dans le but d’activer une alarme en cas d’incident pour en informer directement l’exploitant.

Nous protégeons en premier lieu l’installation et le réseau en l’isolant en cas d’incident, puis nous alertons le producteur 

« La production d’énergie demande une certaine puissance et un certain niveau de tension. S’ils dérivent, la qualité de réinjection sur le réseau de distribution n’est plus compatible avec le fournisseur. Il faut alors isoler la centrale de manière à ne pas perturber les consommateurs de proximité par rapport à la qualité de fourniture attendue ».

Si l’on prend l’exemple d’une centrale à éoliennes, le convertisseur, chargé de rendre compatible l’énergie fournie avec le réseau, peut tomber en panne, ou s’emballer selon la vitesse du vent et des rotations des pales.

« Donc nous protégeons en premier lieu l’installation et le réseau en l’isolant en cas d’incident, puis nous alertons le producteur pour qu’il puisse constater et réparer avant de remettre en service. L’autre avantage de notre automatisme, c’est que l’opérateur peut accéder à distance à sa centrale, et procéder aux opérations nécessaires sans se déplacer ».

Aujourd’hui, 22 centrales de production sont équipées par les automatismes Selection-EnR, pour une puissance totale cumulée réinjectée sur le réseau de 100 mégawatts. L’entreprise s’ouvre aussi à l’international, et intervient notamment au Sénégal, au Niger ou encore en Côte d’Ivoire, des pays que l’Agence Française de Développement aide dans leur transition énergétique.

Ce développement a eu pour effet immédiat l’embauche de quatre salariés supplémentaires en un an à peine, car les fondateurs ont fait le choix dès le départ de former des apprentis sur ces métiers très particuliers, pour pallier le manque de formation poussée dans le système éducatif. Tous ont depuis intégré l’entreprise en CDI.  

« Nous prévoyons de tripler notre chiffre d’affaires, avec un challenge énorme puisqu’il va falloir faire en dix ans ce qui a été fait en termes de transition énergétique en France en trente ans. Il faut accélérer cette transition, car nous avons encore trop de dépendance par rapport aux énergies fossiles, et un mix énergétique qui ne nous permet plus de stabiliser les prix pour les industriels et les particuliers. Mais actuellement, nous sommes obligés d’anticiper de manière drastique nos achats face à la crise des composants électroniques, pour être sûrs de livrer nos clients. C’est une prise de risques pour une société ».

Il faut remettre à plat notre mode d’échanges pour faire en sorte que la balance soit réalisée au niveau local plutôt que national ou international 

 Sélection EnR a toutefois de belles perspectives, avec le développement d’innovations de ses équipements pour accompagner le déploiement de communautés d’énergie locale.

 « La législation a évolué, et permet maintenant d’échanger de l’énergie produite ou consommée entre deux personnes morales. On peut imaginer que trois industriels se regroupent pour consommer l’énergie qui pourrait être déployée juste à côté, sur une friche industrielle où l’on installerait des panneaux photovoltaïques. Notre cheval de bataille, c’est de construire un écosystème sur un périmètre de deux kilomètres, qui sensibiliserait les acteurs sur la flexibilité de production et de consommation. Il faut remettre à plat notre mode d’échanges pour faire en sorte que la balance soit réalisée au niveau local plutôt que national ou international ».

Les circuits courts adaptés à l’énergie ? Un concept qui a fait ses preuves dans bien d’autres domaines…

Voir le site internet de Selection-EnR

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