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ICI ON PRODUIT LA VIEL’IzarFamily invente une dimension humaine pour les télécoms et le numérique

À la tête du groupe Izarralde, aussi atypique que stratégique, basé à Bidart, Alexis Guirlé se positionne comme un opérateur alternatif d’infrastructures et de solutions technologiques.
De gauche à droite : Sophie, assistante de direction ; Alexis, directeur général ; Gabriel, référent backbone réseau ; Arnaud, responsable administratif et financier ; Benoit, ingénieur communications unifiées.
Indépendance, confiance, proximité, créativité, réactivité… l’entreprise mobilise une grande famille de passionnés, avec une trentaine de collaborateurs surmotivés par cette belle aventure.

Personne n’aurait parié, il y a 10 ans, sur la capacité d’un trio basque à devenir un producteur référence dans les domaines des télécommunications et du numérique, capable de rivaliser avec les grands opérateurs nationaux, surtout en faisant de la proximité un atout décisif. Pourtant, Jean-Louis, Alexis et Alexandre l’ont fait.
 
Un bel exemple qui a toute sa place dans cette rubrique hebdomadaire (chaque mercredi) de PresseLib’ Pays Basque : ICI, on produit la vie.
 
Rencontre au cœur de la technopole Izarbel, avec Alexis Guirlé, cofondateur d’Izarralde, et de Sophie Morin, son bras droit.
 
« Nous avons travaillé comme des fous pour faire nos preuves et gagner la confiance de 800 clients dans un domaine stratégique et particulièrement sensible » lance le jeune patron (34 ans). « Nous avons énormément investi dans les infrastructures. Nous avons amené la fibre à des endroits où personne ne voulait aller et nous avons créé un data center ici pour garder les données sur le territoire. Nous privilégions le circuit-court comme cela se fait pour les fruits et légumes. Nous sommes une sorte d’Amap de l’internet » [sourires]

Un projet fou : devenir opérateur dans les télécoms

Le beau-père d’Alexis, Jean-Louis Mélin, est à l’origine de cette IzarAventure. Un préfixe « Izar », clin d’œil historique, car tout a démarré avec l’ouverture de la zone d’activité Izarbel. Ce dirigeant inspiré, en plus de développer sa propre société, avait lancé le Club des entrepreneurs d’Izarbel, devenu aujourd’hui le cluster Pays Basque Digital.
 
L’une des premières initiatives a été de mutualiser un abonnement entreprise avec SFR, en tirant quelques fibres dans la zone, avec le soutien de l’Agglomération. Ainsi est né IzarNet.
 
Après avoir vendu son entreprise, Jean-Louis Mélin a décidé de tout réinvestir dans un projet fou : devenir opérateur dans les télécommunications électroniques. « On s’est associés tous les deux, plus un commercial de SFR pour créer IzarLink. Nous l’avons immatriculé à l’ARCEP, l’autorité de régulation. De 2014 à 2016, nous avons travaillé nuit et jour pour tout mettre en place depuis le garage de mon beau-père. Nos premiers clients étaient les membres du Club des entrepreneurs » se souvient Alexis, avec émotion.
 
IzarLink s’est ensuite déployé dans toutes les zones d’activité du Pays Basque, avec comme mot d’ordre : amener des infrastructures télécom de qualité aux entreprises du territoire. Le but était d’installer une concurrence pour que les entreprises aient une offre plus abordable et de qualité, dans ce bassin entre Bordeaux et Toulouse.
 
« Nous nous sommes fait une réputation, grâce au bouche-à-oreille, comme l’opérateur capable de couvrir les endroits les plus improbables. On se cassait la tête pour toujours trouver des solutions via les faisceaux hertziens ou en tirant des fibres ».
 
Parmi les premiers à faire confiance à IzarLink : la Chambre de commerce et d’industrie Bayonne Pays Basque et l’Estia, la Communauté d’agglomération (120 bâtiments raccordés), le SDIS 64 (une cinquantaine de casernes)… autant de marchés motivants pour toute l’équipe.
 
« Pour assurer, nous avant du accomplir un travail énorme. En 2017, nous n’étions que 5 pour relever ce défi colossal. Nous avons encore avec nous le premier salarié de l’entreprise. Gabriel a vécu cette aventure à fond, avec passion du haut de ses 23 ans. On y passait des journées et des nuits sans compter nos heures. C’était tout notre vie, une super époque ! » insiste Alexis.

L’heure de la consolidation, gage de qualité…

Dès 2023, Izarralde lance une structuration indispensable afin de poursuivre un développement solide, avec désormais plus de 30 collaborateurs. Sophie Morin, qui avait travaillé dans l’entreprise de Jean-Louis Mélin, a rejoint l’aventure pour épauler Alexis.
 
« On se complète parfaitement et j’apporte mon expérience notamment pour le management et la communication. C’est un plaisir de travailler aux côtés d’un dirigeant jeune et particulièrement créatif. Encore plus dans une startup très saine financièrement, totalement indépendante, avec d’aussi belles références » se réjouit Sophie Morin.
 
« Nous avons restructuré l’ensemble, autour de normes comme ISO 27001 pour le management des données et la cyber sécurité. Les normes, je ne les vois pas comme une contrainte, mais comme une aide pour s’organiser solidement » ajoute Alexis Guirlé.
 
Après le décès brutal de Jean-Louis Mélin, en janvier 2024, l’entreprise familiale a su garder les mêmes valeurs dans lesquelles se reconnaît toute l’équipe. Au-delà de la mère d’Alexis, Sandrine, et de son frère Arnaud, impliqués dans la partie administrative, l’ensemble des collaborateurs adhère à cette IzarFamily
 
« On sent un fort attachement en interne à ce groupe dont l’activité est si particulière » souligne Sophie Morin. « L’ambiance est excellente avec aussi une vraie solidarité. Dès qu’il y a un petit problème quelque part, tout le monde se mobilise spontanément ».
 
Il faut dire qu’aujourd’hui, Izarralde ne cherche pas la croissance à tout prix. L’enjeu est de continuer à faire de la qualité pour satisfaire les 800 clients et renforcer ainsi l’efficacité du bouche-à-oreille. « Nos deux priorités sont que les clients soient satisfaits mais aussi les collaborateurs. Nous n’avons quasiment pas de turn-over en interne et nous faisons en sorte d’avoir une politique sociale à la hauteur de nos valeurs » précise Alexis. Un exemple : tout le monde est déjà passé à la semaine de 4 jours.

Notre pari a été d’investir énormément…
Le data centyer de Bidart

« Tirer des fibres, c’est très lourd sur le plan financier comme au niveau administratif et réglementaire. Il y a très peu d’opérateurs alternatifs qui le font. Dans la région, il n’y a que nous, en dehors des nationaux : Orange, SFR et, dans une moindre mesure, Bouygues. Nous avons tenu bon en investissant fortement et de manière permanente » explique Alexis Guirlé.
 
Dès le départ, le mot d’ordre était : réhumaniser le monde des télécoms et du numérique. Izarralde a montré sa capacité à réagir immédiatement dès qu’il y a le moindre problème, en étant joignable à tout moment.
 
« On essaye d’être toujours arrangeant pour le client, d’essayer de lui trouver la meilleure solution. Plus on grossit, plus on fait attention à garder cette relation de proximité et à renforcer les valeurs qui nous différencient » poursuit Sophie Morin. « Notre but n’est pas de devenir national, mais de garder cette proximité, cette relation de confiance » complète Alexis.
 
Avec ses deux piliers, IzarLink (réseau de télécommunications de 1500 km) et IzarHost (data center et hébergement), le groupe couvre les multiples besoins des collectivités et des entreprises d’un territoire comprenant le Pays Basque, le Béarn et les Landes. Un deuxième data center va être prochainement créé à Dax, pour renforcer la proximité.
 
« Nos clients ont au moins un site sur le bassin de l’Adour. Ce qui n’empêche pas de travailler sur tout le territoire national avec des groupes comme Lauak. En dehors de notre zone, nous raccordons en louant du câble à un autre opérateur, mais l’internet est toujours le nôtre. Le client garde un seul interlocuteur quel que soit le problème » précise Alexis qui reste un passionné des technologies les plus pointues. « Notre atout est de toujours faire du sur-mesure pour coller au besoin de chaque client, avec des configurations adaptées. On veut garder cette souplesse et privilégier la relation humaine ».

Permettre de stocker les données au plus près de chez soi

Le data center de Bidart permet aux entreprises et collectivités d’héberger leurs propres serveurs dans des baies dédiées. Ils y ont accès en permanence 24 heures sur 24 et bénéficient d’un environnement de haute qualité et sécurisé.
 
En ce qui concerne le numérique responsable, Izarralde travaille particulièrement sur le flux des données. Ces dernières sont transportées, comme des marchandises. « Plus on va loin, plus on passe par des infrastructures télécoms qu’on n’imagine pas. La fibre n’est pas tout le temps toute droite. Il y a des points de régénération, des systèmes de climatisation qui vont consommer de l’énergie. Garder les données à proximité, non seulement c’est plus écologique, mais c’est aussi plus sûr : avec IzarHost, elles sont dans un environnement que le client connaît, qui est neutre, souverain, indépendant… » martèle Alexis Guirlé.
 
Le développement d’un data center à Bidart n’empêche pas Izarralde d’être présent dans les deux gros centres nationaux historiques. « On est au côté de tous les géants du Cloud (Netflix, Google Youtube…), ce qui facilite les connexions immédiates avec eux et avec tous les autres opérateurs dans le monde ».
 
Concernant la cyber sécurité, la société basque est en mesure de protéger ses clients contre ce qu’on appelle les attaques de DDOS (déni de service) : quand un attaquant contrôlant de très nombreux ordinateurs sur la planète, décide à un instant T de se connecter à votre entreprise ou à un serveur qui vous appartient, afin de le saturer et de le crascher. « Nous avons des systèmes automatiques qui détectent ce type d’attaques et qui vont les stopper. Par contre, pour les autres attaques, liées à des erreurs humaines (type ransomware), nous ne pouvons qu’accompagner les clients, au niveau de la prévention ou pour les aider à en sortir le plus vite possible ».
 
Le groupe basque a également développé la sauvegarde des données pour ses clients. Ils peuvent avoir leurs données chez IzarHost, en mode « immuable » : un virus ne peut pas réécrire par-dessus les fichiers, ce qui évite les cyberattaques avec cryptolockage .

Nous sommes des producteurs d’infrastructures  et d’outils technologiques

« De plus en plus de clients sont très fiers de pouvoir faire appel à un opérateur local. Parce qu’on produit ici nos propres infrastructures ainsi que des solutions technologiques qui trouvent tout leur sens dans la proximité. Mais aussi parce que nous créons des emplois localement » se réjouit Sophie Morin.
 
« Nous faisons tout nous-même, avec les différents corps de métier en interne : les techniciens fibre, avec des camions IzarLink toute la journée sur les routes ; le bureau d’études qui réalise les plans ; des ingénieurs et techniciens réseau, qui vérifient que tous les flux passent par le bon endroit, contrôlent les règles de sécurité… ; les développeurs de téléphonie, etc » complète Alexis Guirlé.
 
Petit dernier de l’IzarFamily, IzarCall a mis au point des outils de téléphonie d’entreprise, développés maison, avec le concours de Benoît. En tant qu’opérateur, l’entreprise peut attribuer directement des numéros de téléphone, et en plus elle fournit une application qui permet d’appeler avec son ordinateur en partageant les informations contenues dans sa base de données.
 
« Nous avons aussi créé une messagerie. Tous les mails sont hébergés ici. C’est important sur le plan éthique : les clients savent où sont leurs mails, en toute sécurité. Notre but est qu’un maximum de données reste ici. Concernant la téléphonie fixe, la proposition IzarCall apporte une sécurité supplémentaire grâce à des serveurs de routage hébergés à Bidart : si tout saute à Paris, nos clients pourront continuer à s’appeler ».
 
Question sécurité, la société utilise beaucoup d’outils Open source. Au-delà de la question de la gratuité, ils présentent des codes visibles, permettant de savoir ce qui se passe exactement.
 
Les projets ne manquent pas au sein de cette pétillante startup qui entretien des relations privilégiées avec des entreprises et des collectivités dans tous les domaines d’activité. « Le but n’est pas qu’un client souscrive à tous nos services, mais seulement à ceux qui lui sont réellement utiles. À nous de le conseiller et de faire preuve de pédagogie pour qu’il mesure lui-même ce dont il a besoin ».
 
Izarralde veut continuer à informer et à sensibiliser sur ce qu’est un véritable data centrer, sur les prérogatives d’un opérateur télécoms. Le groupe veut aussi faire prendre conscience à quel point il est ultra critique d’avoir un système d’information en béton.
 
« Nombre de nos clients ne nous considèrent pas comme un simple fournisseur, mais comme un partenaire de confiance. C’est la meilleure récompense pour toute l’IzarFamily » conclut Alexis Guirlé avec un très large sourire.
 
Informations sur le site internet d’Izarralde

Photos : Izarralde

Un défi majeur à relever ensemble…

Plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui produisent au Pays Basque montrent la voie. On pense souvent à quelques fleurons industriels, à des grands groupes, mais une multitude de femmes et d’hommes font partie de l’aventure production, avec des structures de toutes tailles. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Tous méritent d’être encouragés.
 
A travers cette rubrique « ICI, on produit la vie », PresseLib’ veut animer une communauté, en favorisant des solidarités, en encourageant la partage d’expériences, en incitant aux transmissions, en faisant bouger les lignes, en faisant émerger des solutions nouvelles… Bref, en créant une dynamique inédite.
 
Participez !
 


Ce rendez-vous est celui d’une communauté, engagée pour défendre et valoriser les emplois de production. 
 
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