« Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un attrait pour les cartes », livre Sharon Vigna. Une appétence qui lui vient de ses nombreux voyages d'enfance. « Je trouve que c'est hyper parlant une carte. Je sais bien qu'aujourd'hui beaucoup de choses sont plus simples grâce à nos téléphones, mais je préfère encore avoir cette sensation d'utiliser une véritable carte. Et puis c'est un objet qui amuse, on aime y chercher des endroits précis, sa maison, et ça peut même rappeler des souvenirs ».
Cet attrait pour les cartes, Sharon Vigna l'a chosifié il y a 6 ans, en 2018, en créant des premières cartes de Capbreton, puis d'Hossegor. « J'avais un grand-père qui avait une maison dans les Landes. Nous y passions les grandes vacances, donc j'ai tissé un lien fort avec cette région. Je m'étais dit que si un jour je devais me poser un peu et m'installer en quelque part, ce serait dans les Landes ». Après des études en communication, d'abord à Paris, puis à Bordeaux, elle trouve une alternance à Capbreton, et n'a depuis plus quitté le département. « C'est tout naturellement que j'ai développé mes cartes en faisant le reste de la côte landaise, Seignosse, puis l'intérieur des terres, Mont-de-Marsan par exemple ».
Le projet a pris, et Sharon Vigna s'est même attelée à des cartes de la Gironde, du Pays basque, des îles comme la Martinique, la Réunion, et jusqu'à des pays étrangers comme la Jordanie et le Gabon. « Je choisis les espaces que je veux représenter par rapport aux endroits où je suis allé, ou à ceux où je rêverai d'aller. En développant mes cartes, j'ai pu identifier des espaces qui pourraient manquer à la collection, et qui pourraient être appréciés par le public. Mais c'est surtout selon mes envies ». Surtout, mais pas uniquement, car la créatrice réalise aussi des commandes pour des particuliers (cartes de petits villages, ou de zones très précises) ou des professionnels, pour illustrer des cartes pratiques, ces dernières étant toutes à l'échelle.
Bien que notre esprit puisse voyager en observant ces créations, ces dernières, elles, ne quittent pas l’hexagone durant l'intégralité de leur processus de fabrication. « Pour commencer, je définis une zone qui géographiquement rend bien. Ensuite, je dessine numériquement le fond de carte, puis je m'inspire de Google Maps, de cartes des Offices du Tourisme, etc., pour ajouter du détail. Ensuite, je fais un listing des lieux que je souhaite mettre en avant, et je réalise les illustrations ». Les cartes numériques sont alors envoyées à des imprimeurs français qui s'occupent de la production matérielle.
« Je travaille avec plusieurs professionnels, dont un qui est vers Bordeaux et avec qui ça accroche très bien. Il est proche d'où je suis, donc c'est cohérent aussi avec le souhait que j'ai de m'engager encore plus dans une dimension écologique, d'autant plus qu'il est labellisé Imprim'Vert ». Une démarche qui s'intègre d'ores et déjà dans le travail de Sharon Vigna, puisque certaines de ces cartes sont imprimées sur du papier labellisé PEFC, assurant une gestion durable des forêts. « C'est en transition, l'idée est de basculer totalement vers ça ! ».
COUP DE POUCE
Mais ces évolutions et les nombreuses autres envies qu'à l'illustratrice nécessitent du temps. « Aujourd'hui, je suis toute seule, et j'ai une autre activité, je continue à travailler dans la communication. Forcément, je n'ai pas forcément le temps de tout faire, notamment de démarcher des revendeurs ». Présentes dans une quinzaine de boutiques, majoritairement dans les Landes, les Seaty Map ont des envies d'ailleurs. « J'aimerais beaucoup trouver des revendeurs dans le Pays basque. Car même si j'ai la vente en ligne, et que je tiens à la conserver, ça me semble important aussi d'avoir des points de vente physique ». C'est d'ailleurs pour cette raison que Sharon Vigna participe à des marchés et des événements et salons de créateurs.
« À l'avenir, j'aimerais aussi faire des cartes de la Bretagne, et développer des cartes des îles, parce que ça marche très bien ! Et pourquoi ne pas tenter des créations sur d'autres supports, comme des sets de table, ou d'objet dans l'univers de la papeterie ». Des idées qui ne manquent pas, et qui nécessiteraient dans le futur la présence d'une seconde personne, et l'agrandissement de son espace de travail aujourd'hui déterminé par une pièce de sa maison. Mais faute de temps et de moyens, pour l'instant, rien de tout ça n'est encore inscrit dans les plans de Sharon Vigna...
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