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Publié le Mis à jour le

ENTREPRISE D'ICITarmac Aerosave refuge des avions cloués au sol

L’entreprise d’Azereix, qui stocke, maintient, démantèle et recycle les avions depuis 2007, s’est muée avec la crise en véritable « parking géant » pour les appareils des compagnies aériennes...
Tarmac Aerosave soigne ou déconstruit 235 avions à Tarbes
En ce moment, 95% des avions commerciaux seraient cloués au sol. Pas moins de 15.000 appareils seraient empêchés de voler par la crise, et il est déjà certain que tous ne redécolleront pas au moment d’une reprise qui devrait se faire attendre de longs mois…

Implantée sur l’aérodrome Tarbes-Lourdes, mais aussi sur l’aéroport Francazal de Toulouse et en Aragon, à Teruel, Tarmac Aerosave n’a jamais stocké autant d’avions. Si pour l’entreprise, l’activité de maintenance conventionnelle s’est réduite comme peau de chagrin, celle du « parking » a littéralement explosé.

Tarmac Aerosave, sollicitée dès le début de la crise par des compagnies aériennes en quête d’espace pour loger leurs avions, a commencé à les voir arriver en nombre début avril. La société créée en 2007 par Philippe Fournadet, désormais présidée par Patrick Lecer, aurait accueilli 70 appareils en deux semaines sur l’ensemble de ses 3 sites, dont la capacité théorique totale se monterait à 230 places.

Début mars, le taux d’occupation n’était encore que de 70%. Il aurait maintenant dépassé les 100%, avec au moins 250 appareils stockés, contre entre 150 et 200 d’habitude. Un record. Le site de Teruel en accueillerait la plus grande partie. Il s’agit d’avions de compagnies comme Air France, British Airways, Lufthansa, ou encore de compagnies d’Asie et du Moyen-Orient, mais aussi de loueurs, qui anticipent naturellement les répercussions de ces déboires des compagnies sur leur propre activité.

Vers des extensions de surfaces…

Devant cette saturation et la nécessité probable d’accueillir de nouveaux appareils dans les semaines qui viennent, au moins jusqu’à fin mai, Tarmac Aerosave réfléchit à d’autres sites potentiels pour les loger. Avant la crise, l’entreprise prévoyait d’investir sur le segment de la maintenance : elle devrait finalement donner la priorité à ses projets d’extension de surface de stockage en France et en Espagne. Elle a cependant confirmé que son chantier de nouveau hangar tarbais pour les moteurs n’était pas remis en question et débuterait bien fin 2020.

Au-delà de la simple activité de stockage, un grand problème des compagnies aériennes est de déterminer quels appareils redécolleront effectivement au moment d’une reprise dont on sait qu’elle sera très progressive. Alors qu’elles connaissent de grandes difficultés de trésorerie, se pose évidemment pour elles la question du coût d’immobilisation des plus anciens appareils par rapport à celui d’une retraite anticipée et d’un démantèlement…

Puisque les deniers manquent et pourraient compter à l’arrivée, la logique s’est imposée très vite… et les salariés de Tarmac œuvrent donc déjà, seuls ou en binôme, aux opérations de recyclage d’appareils qui ne reverront pas les nuages.

On se souvient que sur ce créneau, l’entreprise a déconstruit son premier A380 en fin d’année dernière. Tarmac déclare être en mesure de recycler 90% des éléments du super-jumbo, qui représentera dans les 20 ans à venir un marché de 280 appareils à déconstruire…

Actuellement, sur les 350 salariés que compterait l’entreprise (pour moitié sur Tarbes), un tiers seulement travaillerait sur site, avec peu de proximité entre opérateurs et donc des risques relativement limités. L’entreprise ne déclare d’ailleurs aucun cas. Les autres salariés sont en télétravail ou sous d’autres statuts (RTT, congés, chômage, etc.).

On notera enfin que ce surcroît d’activité dans le stockage et le démantèlement n’empêche pas un risque financier pour l’entreprise : les compagnies ont d’ores et déjà indiqué qu’il y aurait des retards dans les délais de paiement. Ce souci de trésorerie se répercutera donc d’une manière ou d’une autre sur la dynamique entreprise tarbaise, qui devra s’adapter. Ce qu’elle a apparemment très bien réussi à faire jusqu’ici…

Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

Notre précédent article sur Tarmac Aerosave – cliquez ici

Notre récent article sur la crise de l’aérien – cliquez ici

 

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