La température grimpe allègrement en ce samedi après-midi, encouragée par un soleil venu tirer le nez du côté des arènes de Vic-Fezensac d’où s’élèvent des notes aux saveurs d’autres horizons. Juste à côté, au Mambo Studio, ils sont plus d’une trentaine à faire la queue pour s’inscrire au prochain cours d’Atocha.
Là, tout de suite, c’est pour une séance “Estilo Chica y Chico”, qui va durer une bonne heure. On y croise des hommes et des femmes d’âge indifférent, mais tous venus avec la même envie : apprendre les bases de la salsa, pour mieux profiter des animations et des concerts aux quatre coins de la ville durant le festival.
Les baskets font visiblement l’unanimité, même si quelques tongs ont choisi de faire de la résistance. Atocha s’affaire autour de la sono, relève la tête pour accueillir ses “élèves” avec un large sourire, et lance un bref sondage pour savoir qui a déjà assisté à des cours avant de lancer la musique.
Dire qu’il danse comme un dieu est un euphémisme. Pourtant, jusqu’à l’âge de 15 ans, il se destinait à une carrière d’athlète, avant de se consacrer finalement à la musique et la danse. À 22 ans, ce natif de Santa Clara à Cuba crée l’association “Caminando Piango-Piango”, et arrive en France l’année suivante pour s’installer à Valence, dans la Drôme. Il y ouvre “Le Bailando”, une école d’art regroupant la danse, la musique, le théâtre et le bien-être. Régulièrement, Atocha se rend sur des festivals partout en France pour distiller sa bonne humeur et son savoir-faire autour de la danse, mais aussi la musique. À Tempo Latino, c’est lui qui se charge de l’éveil musical tous les matins à partir de 11 heures.
Pour en revenir à nos baskets et nos tongs, qui s’échauffent déjà sur la piste de danse, il est facile de repérer très vite ceux qui ont déjà testé et s’en souviennent, ceux qui ont testé mais ont un peu oublié, et ceux qui ont du mal à retrouver la gauche et la droite. Mais qu’importe, le plaisir de danser est bien présent, et chacun s’applique à suivre les « 1, 2,3…5, 6,7… » enthousiastes du professeur.
Atocha prend le temps d’expliquer des pieds à la tête qui fera quoi, entre lever le genou, pointer le pied, soulever l’épaule (celle-là ? Non, l’autre !), tout en pensant bien sûr à respirer. Les joues se colorent, les gouttes de sueur perlent sur les fronts, quelques éventails s’agitent autour de la piste, mais la motivation ne flanche pas.
« Ce que vous venez de faire là, ça correspond au clavier pour l’informaticien, c’est la base » s'amuse-t-il à la fin du cours. Avant d’ajouter : « Pour danser la salsa, il est nécessaire de lâcher prise ». Sûr que demain, la plupart reviendront, pour la salsa suelta, la salsa couple, l’afro cubain orishas, le cha-cha-cha…
À peine le temps d’enfiler un débardeur, le voilà déjà prêt à retrouver les élèves du cours suivant dont les yeux brûlent d’impatience. Place au reggaeton, mais là, c’est une autre histoire... L'année prochaine, peut-être ?
Marielle Fourcade
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