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Teréga met le cap sur les énergies d’avenir

L’opérateur de transport et stockage de gaz du Sud-Ouest a présenté son plan stratégique Gaïa 2035, résolument tourné vers la décarbonation.
Dominique Mockly, le PDG de Teréga.
L'entreprise, dont le siège social est situé à Pau, exploite plus de 5.000 km de canalisations et deux stockages souterrains, représentant 16% du réseau national et 24% des capacités de stockage.

En plus de 75 ans d’existence, Teréga a acquis un savoir-faire d’exception dans le développement d’infrastructures de transport et de stockage de gaz. Elle conçoit aujourd’hui des solutions innovantes pour relever les grands défis énergétiques en France et en Europe.

En 2023, l’opérateur gazier du Sud-Ouest est parvenu à maintenir une activité stable et son excellence opérationnelle, malgré les enjeux climatiques et géopolitiques complexes. En effet, les résultats financiers de 2023 sont sensiblement comparables à l’exercice 2022, qui avait été une très bonne année pour Teréga.

Son chiffre d’affaires de 494 millions d’euros (contre 492 en 2022) est tout de même marqué par une baisse de l’activité autour du transport, mais qui est rattrapée par l’augmentation de son activité de stockage.

L’ensemble des indicateurs semblent donc au vert, avec l’arrivée en 2023 de six nouveaux clients pour le transport et huit autres pour le stockage de gaz.

L’année dernière a également été marquée par une accentuation de l’accompagnement au développement du biométhane, avec notamment le raccordement de l’unité de méthanisation d’AgriEnergie (Gironde), le soutien au projet Trifyl qui couvre jusqu’à 10% des besoins en gaz domestique du Tarn tout en révolutionnant la gestion des déchets, et à BioBéarn, la plus grande unité de méthanisation de France, contribuant à l’objectif de 100% de gaz vert en 2050 fixé par la région Nouvelle-Aquitaine. Teréga compte désormais 10 sites en injection de bio méthane (dont BioBéarn et Méthalayou dans les Pyrénées-Atlantiques), pour une capacité installée de 591 GWh/an.

Une collecte de déchets par les collaborateurs de Teréga, aux côtés de l'association Trail Runner Foundation et de Communauté d'agglomération de Pau-Pyrénées.
Teréga

Une politique RSE d’ampleur

L’entreprise s'engage également à développer des relations durables avec les territoires traversés par ses infrastructures, en menant ainsi de nombreuses actions de mécénat et de sponsoring en faveur du développement économique local, l'inclusion sociale et l'égalité des chances, de la préservation de l'environnement et de l'éducation. 

Depuis trois ans, le fonds de dotation « Teréga Accélérateur d’Énergies » finance à hauteur de 500.000 euros par an des programmes de promotion d’initiatives locales à haute valeur ajoutée (publication de l’ouvrage Lignes Essentielles, 60.000 Rebonds…), des projets dédiés à l’inclusion et au soutien à l’emploi (avec le Billère Handball, au travers du Défi Production…), à la protection de l’environnement et de la biodiversité (The Sea Cleaners, Trail Runner Foundation, PIMAO, l’Artpiculture…) ou encore à la promotion du patrimoine scientifique et culturel français (centre Pompidou, le projet Polar Pod, le soutien à l’association Lacq Odyssée).

« L’idée est bien de valoriser les initiatives des entrepreneurs, de sportifs, d’associations ou de porteurs de projets qui font vivre le territoire avec une vision sur le long terme », expose Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga.

En interne, la société organise régulièrement des ateliers de sensibilisation au développement durable destinés à ses collaborateurs. « La décarbonation est l’affaire de tous, c’est pour cela que fin 2023, 85% des collaborateurs de Teréga ont bénéficié d’une sensibilisation aux enjeux du changement climatique au travers du déploiement de la Fresque du Climat. De plus, 73% de nos collaborateurs ont suivi au moins une formation dans le domaine de la transition énergétique », précise Agnès Butterlin directrice Finance, Achats et Développement durable chez Teréga.

Un acteur important de la décarbonation

« La décarbonation est une de nos priorités depuis de nombreuses années. En effet, depuis 2017, nous avons comptabilisé une baisse de 31 % de nos émissions carbone. Conformément aux accords de Paris, notre objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 », ajoute Dominique Mockly.

Pour tenir ses ambitions en matière de décarbonation, Teréga concentre ses actions sur trois principaux gaz : le biométhane, l’hydrogène et le CO2. En 2023, les projets de décarbonation portés par l’entreprise ont reçu un soutien important comme l’ont démontré les résultats de l’AMI (Appel à manifestation d’intérêt) visant à recueillir les besoins des acteurs régionaux.

Au total, 43 projets ont été retenus pour produire, à terme, 58 % des objectifs de production nationaux et devenir ainsi un territoire exportateur d’hydrogène d’ici 2030. Par ailleurs, aux niveaux national et européen en matière de transport et de stockage d’H2 et de CO2, les deux projets majeurs H2med et Pycasso, dans lesquels Teréga est partenaire, ont obtenu le statut PIC (Projet d’intérêt commun). Les avancées d’H2med sont d’ailleurs significatives, puisqu’il s’est imposé comme le premier corridor d’hydrogène vert pour approvisionner l’Allemagne, une étape essentielle dans la réalisation du plan européen REPowerEU.

Par ailleurs, avec HySoW, un projet de transport et de stockage d’hydrogène dans le Sud-Ouest de la France, Teréga s’affirme en tant qu’accélérateur majeur du développement de l’hydrogène. Ce projet d’infrastructures, situé en plein cœur de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine, doit permettre de sécuriser les approvisionnements en énergie.

Enfin, au 1er mai 2024, une nouvelle Business Unit dédiée au CO2, dirigée par Antoine Charbonnier, vient s’ajouter aux Business Units Biométhane & Mobilité Gaz, Hydrogène et MultiÉnergies et Digital.

Devenir un hub régional

Le plan GAÏA 2035 doit permettre à Teréga à l’horizon 2050 de devenir un hub régional 100% décarboné d’énergies d’avenir. L’ambition de ce nouveau plan stratégique est de développer et exploiter des infrastructures de gaz renouvelables et bas carbone, pour soutenir la neutralité carbone et la réindustrialisation compétitive des territoires. L’investissement dans les gaz verts pourrait représenter 50% de l’investissement total de l’entreprise, contre 10% actuellement.

« La baisse de la consommation de gaz naturel, le durcissement tarifaire et l’inflation des coûts doivent être source d’opportunités : en tirant parti des nombreux atouts de notre territoire et investissant dans les énergies d’avenir et transformer notre réseau », assure le PDG de Teréga.

Ce nouveau plan reposant sur trois piliers stratégiques : la sécurisation et l’adaptation des infrastructures existantes aux nouveaux flux gaz (du type biométhane) ; le développement d’infrastructures pour l’H2 et le CO2 afin d'accélérer les progrès vers la neutralité carbone (via la filiale Teréga Solutions), et enfin le troisième la mobilisation des forces vives du territoire dans l’accélération de la décarbonation.

« Nous voulons rester à l’avant-garde du futur décarboné et affirmer notre position d’acteur moteur de cette transition. C’est pourquoi, en 2035, nous nous fixons l’objectif de réaliser plus de 50% de nos investissements à destination des nouveaux gaz et de la décarbonation », conclut-il.

Noémie Besnard

Les Français et l’énergie hydrogène

Selon étude menée en mai 2024 par Harris Interactive, les Français se déclarent particulièrement attentifs à leur consommation, davantage pour des raisons économiques (88%) qu’écologique (72%), même si les deux tiers des répondants affirment avoir les deux enjeux à l’esprit (66%).

Ayant constaté une forte augmentation de leurs factures en 2023, les répondants se montrent résignés quant aux prix de l’énergie.

Enfin, cette étude démontre que les Français ont plutôt une bonne opinion de l’hydrogène (54% des répondants) même si près des deux tiers avouent de pas connaître suffisamment cette énergie pour émettre un jugement de valeur (35%).

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