Quelques mots sur votre parcours ?
Alexandre de Navailles - Après un master en finance à l'Université Paris Dauphine, j’ai fait un passage rapide dans le secteur bancaire, puis je suis entré chez Hertz à l’occasion d’un stage à Londres au siège européen de ce groupe américain. Le début d’un long bail de 23 ans dans ce secteur de la location de voitures particulièrement animé…
Vous avez franchi tous les échelons…
A. de N. – Oui. J’ai commencé par les achats et la gestion de flottes en Angleterre, pendant 3 ans, avant de rejoindre Hertz France à Paris avec une mission au contrôle de gestion et au pricing. De 2012 à 2014, j’ai été rattrapé par la finance pour diriger ce secteur pour l’Europe du Nord, puis organiser le regroupement avec l’Europe du Sud. L’année suivante, j’ai pris la direction générale d’Hertz France et je suis devenu président en 2018.
Que retirez-vous de cette expérience ?
A. de N. – J’ai beaucoup appris au fil de ces années et je suis resté très attaché à cette entreprise, riche d’une belle culture. J’ai eu l’occasion de bouger énormément à l’international et de pouvoir monter en ambition.
Qu’est-ce qui vous a décidé à rejoindre Kedge BS ?
A. de N. – La volonté de l’école d’accélérer son développement international, mais aussi de faire appel à un dirigeant venant du monde de l’entreprise. Ce qui m’a guidé aussi, c’est une envie de rendre, de transmettre, d’accomplir une mission de passeur dans ce monde de l’éducation. Avant de quitter Hertz, fin juin, j’ai pris le temps de finaliser la réorganisation nécessaire avec la crise sanitaire et le confinement.
Votre expérience est un atout ?
A. de N. – Ce sont des mondes différents, mais avec des points communs. Il est important d’apporter une touche business à des écoles comme Kedge. Si elles ont un statut associatif, leur mode de gestion peut et doit évoluer. Comme je l’ai fait dans le monde de l’entreprise, je vais m’efforcer de transformer le business model, de trouver des réponses face à une grosse concurrence internationale, de valoriser la marque, d’accélérer la digitalisation, et de renforcer l’exigence au niveau des services aux étudiants, qui sont au centre de tout. J’avoue que la formation de leaders pour demain est un défi essentiel et passionnant.
A. de N. – D’abord et avant tout, l’expérience étudiante. Nous devons enrichir nos relations avec nos 14.800 étudiants, en nous référant notamment à ce qu’ils attendent de leur école. La digitalisation des cours ensuite, avec une grande professionnalisation et une volonté de compléter la pédagogie par un accompagnement innovant. La crise sanitaire a joué le rôle d’accélérateur, nous devons aller encore plus loin.
A. de N. – Kedge BS se situe dans le top 10 des écoles de management en France. La première chose qui nous distingue est d’être nés de la fusion de deux écoles du Sud, porteuses chacune d’un accent, d’un art de vivre, tout en étant ouvertes sur le monde. Notre identité est double, à la fois locale et internationale.
A. de N. – Nous ne cherchons pas à être ni Hec ni l’Essec. Nous allons renforcer encore des spécificités qui nous distinguent dans l’excellence, en nous appuyant sur une recherche très forte. Parmi nos atouts, des formations pointues au niveau du marketing, de la supply chain et des achats, du management vin-vigne, du management des arts créatifs, de la RSE et du développement durable, etc. Nous nous positionnons aussi résolument sur l’expérientiel et « le faire » pour aller au-delà de l’apprentissage des connaissances, pour développer des projets et des actions concrètes avec les étudiants.
A. de N. – En plus des sites historiques de Bordeaux et Marseille, nous avons des campus à Paris et Toulon, mais aussi à Dakar, Shanghai et Suzhou. Il faut ajouter trois campus associés à Avignon, à Bastia et à Bayonne. Ces derniers proposent un programme Kedge, avec les mêmes parcours. Kedge compte actuellement 14.800 étudiants, dont 25% étrangers, et 192 professeurs permanents (44% internationaux). Notre force, c’est aussi un réseau de 70.000 diplômés qui assurent la promotion de la marque et de l’école. Nous les associons également à la co-construction de la pédagogie de demain. Bien entendu, ils sont essentiels pour favoriser le recrutement des étudiants à la sortie de l’école.
A. de N. – Ils sont nombreux. Mais, je tiens à insister sur notre ambition de favoriser l’emploi local. Nous nous inscrivons dans la tradition des Chambres de commerce et d’industrie, fondatrices de ces écoles afin de former les futurs entrepreneurs de leur territoire. Même si nous avons de grandes ambitions à l’international, l’ancrage local reste fondamental pour nous. L’enjeu est de faire en sorte que les étudiants diplômés deviennent des entrepreneurs locaux.
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