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Le taxi volant, c’est déjà demain… en Pays basque

Le centre technologique basque Tecnalia met au point à Saint-Sébastien un impressionnant prototype de taxi aérien autonome, l’un des 6 premiers au monde...
AEROTAXI 00

Unique en son genre, l’appareil est conçu pour assurer le transport d’une personne sur une quinzaine de kilomètres et se compose d’un cockpit aérodynamique porté par « 4 drones placés sur ses parties supérieure et inférieure, qui, lorsqu’ils se déplacent de manière coordonnée, transmettent une sensation de confort similaire à celle d’une voiture ».

D’après une étude publiée l’an dernier par Porsche Consulting, le marché du taxi aérien pèsera 32 milliards d’euros en 2035 (d’autres parlent d’un marché de la mobilité verticale de 50 milliards de dollars dès 2030), tandis que 15.000 appareils seront alors déjà en service.

Des appareils qui seront 15 fois plus fiables que les hélicoptères actuels, précise l’enquête.

Tecnalia, centre de recherche et de développement établi au Pays basque espagnol, n’a pas manqué de rappeler ces chiffres en présentant, à Saint-Sébastien, son étonnant « aérotaxi », un prototype « conçu pour le transport d’une personne ou d’une charge de 150 kg et couvrant des distances urbaines pouvant aller jusqu’à 15 kilomètres en 15 minutes ».

De quoi répondre à « 85% des besoins de transport urbain dans les centres-villes du monde entier ». Lauren (c’est son nom) peut circuler à 90 km/h, « bien que son architecture puisse permettre des vitesses allant jusqu'à 190 km/h ». De même, rien n’interdirait la conception de modèles pouvant recevoir 4 passagers…

Stabilité et confort inégalés…

Il existerait actuellement une demi-douzaine de prototypes de taxis aériens dans le monde, dont 3 en Europe… et donc un premier en Espagne. L’aéronef dévoilé par Tecnalia s’articule autour d’une cabine aérodynamique d’1,8m sur 2 (avec porte et fenêtre) et de 2 paires de drones disposées l’une à l’avant sur la partie basse de l’appareil, l’autre à l’arrière sur sa partie haute.

« Grâce à un système de contrôle avancé, ces drones se déplacent de manière autonome, mais en coordination les uns par rapport aux autres », innovation capitale favorisant stabilité et confort de la cabine, tout en distinguant cette Lauren de ses petites concurrentes.

« Le produit final incorporera les technologies de positionnement et de communication des véhicules autonomes classiques. Il aura également des capacités précises d'atterrissage et de décollage dans des espaces confinés, tels que des espaces de stationnement, et sera capable de résister à des conditions environnementales défavorables, telles que le vent et la pluie, tout en minimisant les flux d'air gênants lors du décollage et de l'atterrissage », détaille le centre de recherche, fondation à but non lucratif issue en 2011 de la fusion de 8 centres technologiques basques et employant aujourd’hui 1.400 experts de 30 nationalités différentes (pour un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros en 2018, en progression de 6%).

Des taxis en vol dès 2020…

Les applications potentielles d’une telle machine, qu’on peut grossièrement classer entre celles du drone et de l’hélicoptère, semblent fort nombreuses, que ce soit pour le transport urbain de personnes ou de marchandises. On peut par exemple envisager son utilisation dans le cadre d’un service partagé ou pour la gestion de situations d’urgence.

Le prototype intéresserait déjà différents partenaires industriels et « pourrait devenir une réalité dans plusieurs villes d’ici à 5 ans », avance Tecnalia, comptant sur une évolution concertée de la législation au chapitre de ces aéronefs, censés évoluer… à une altitude située entre 100 et 300 m.

D’autres projets du même type sont en cours en France et en Allemagne, à commencer par le fameux CityAirbus, qui a fait son premier décollage sans pilote en mai, dernier sur le site d'essais au sol bavarois d’Airbus Helicopters. Un partenariat a été signé dans la foulée entre Airbus et la mairie de Paris. On pense aussi, dans un genre un peu différent, à l’A³ Vahana, avion convertible à décollage et atterrissage verticaux, également développé par Airbus.

Même si tous n’ont pas débouché sur des prototypes, environ 120 projets de taxis volants auraient déjà été lancés un peu partout dans le monde. Dès 2020, de premiers « vols expérimentaux » seront réalisés à Los Angeles, Dallas, Dubaï, Singapour et Tokyo. Non, ce n’est plus de la science-fiction…

Vous pouvez aller creuser ces infos sur tecnalia.com

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