Le 14 décembre 2024 restera gravé dans la mémoire des habitants de Mayotte, tout comme dans le cœur de tous les Français. Ce jour-là, le cyclone Chido a balayé l’île avec des vents atteignant plus de 250 km/h. Toitures arrachées, maisons éventrées, routes impraticables : la catastrophe a laissé derrière elle un paysage de désolation et toute une population livrée à elle-même.
Dans cette tempête, de nombreuses familles ont tout perdu, y compris celle du frère de Neela Tibayrenc, figure incontournable de la French Tech.
Depuis le Pays basque, où elle réside, Neela raconte la violence des événements et le désespoir de voir des années d’efforts réduites à néant.
Le rêve brisé d’un frère et d’une famille
Pour le frère de Neela, cette maison représentait bien plus qu’un projet immobilier. « C’était le projet de vie de mon frère, et ça fait quasiment 10 ans qu’il le construisait… » confie-t-elle, la voix chargée d’émotion.
Il avait fait le choix de revenir sur son île natale pour y bâtir un avenir. Avec leur père, il avait imaginé cette maison comme un havre de paix pour sa compagne et leur petit garçon de quatre ans. Mais les caprices du ciel ont tout emporté en quelques heures. « Quand notre papa est décédé, le projet était en train de se concrétiser… mon frère venait de trouver le terrain pour construire la maison », poursuit-elle.
Trois ans plus tard, à force de patience et de résilience face aux pénuries et aux vols sur les chantiers, la construction touchait à sa fin. Jusqu’à ce que le cyclone Chido détruise tout.
« Ils étaient tous les trois, lui, sa compagne et son fils, dans un appartement qui lui aussi a été détruit devant leurs yeux. Le traumatisme est profond. »
Une cagnotte pour reconstruire
Malgré l’ampleur des dégâts et l’impossibilité immédiate de reconstruire sur une île où les matériaux et les artisans font défaut, Neela refuse de baisser les bras. « Ils sont en vie et c’est le plus important, mais comment faire pour les aider ? » s’interroge-t-elle.
Son frère, décrit comme un homme généreux et persévérant, n’a jamais abandonné son rêve. Aujourd’hui, il fait face à un défi titanesque : tout recommencer dans un contexte de crise où l’aide peine à arriver. C’est pour lui, pour sa famille et pour leur avenir, que Neela appelle à la solidarité.
Directrice de mission pour deux associations d’entreprises au Pays basque, Neela Tibayrenc est une femme d’engagement. « Ma mission est de valoriser l’excellence numérique & innovation du territoire », explique-t-elle.
Originaire de l’océan Indien, née à La Réunion et ayant grandi à Mayotte, elle porte en elle un attachement profond à ces territoires. Elle ne restera pas les bras croisés : « Oui c’est un projet fou, c’est une cause parmi d’autres, mais c’est la nôtre pour mon frère :un garçon exceptionnel, courageux, généreux et drôle. », confie-t-elle.
Femme d'action, Neela ne se contente pas de mots, son combat prend aujourd'hui la forme concrète d’une cagnotte pour aider à la reconstruction.
COUP DE POUCE
« Nous voulons lui redonner ce sourire qu’il lui va si bien. » Ces mots résument à eux seuls la détermination de Neela et de sa famille.
La cagnotte vise à financer l’achat et l’acheminement de matériaux vers Mayotte. « Il n’y a plus de matériaux de construction disponibles sur l’île, ni d’artisans tant il y a de travail pour reconstruire. » Les fonds serviront également à faire venir des artisans de l’extérieur et à les loger pendant qu’ils travailleront sur place.
Le projet est ambitieux. Trois mois seront nécessaires pour affréter un container et un an pour espérer voir la maison renaître. « C’était sa maison, son rêve… et tout s’est envolé. On veut l’aider à se relever. » C'est pourquoi le frère de Neela Tibayrenc mérite un immense coup de pouce de notre part.
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« Merci à tous de nous suivre dans ce projet pour lui et sa famille. N’hésitez pas à faire passer autour de vous ! » lance Neela. Au-delà du geste financier, cette cagnotte est une pierre posée sur un chemin de résilience pour les Tibayrenc. Et dans ce long chantier, chaque don, même petit, est une brique pour reconstruire un foyer… et un espoir.
Sébastien Soumagnas
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