Qui pratique la langue de Cervantes comme celle de Corneille (l’auteur, pas le chanteur) connaît la signification du mot espagnol « quebrantahuesos ». Littéralement, ce qui brise les os, ce qui n’est guère engageant ici, s’agissant d’une course cyclo sportive.
Pas d’affolement, il ne s’agit pas en l’occurrence de « faire un temps », de braver la mort, de descendre à fond les manettes, de lâcher les cocottes, mais bien de se faire plaisir sur les 205 kilomètres du parcours, à son train, enfin, avec son vélo.
Ce qu’il faut savoir…
Vingt-cinq ans que ça dure, pour le plus grand plaisir des 9.000 participants, de purs amateurs, accompagnés il est vrai d’anciens pros qui ne se sont pas décidés à accrocher leur vélo au râtelier et pour qui mouliner les jambes reste un réel plaisir.
Et cette année encore, il s’agira de Sabiñanigo jusqu’à Sabiñanigo (ce n’est pas une erreur d’inattention, on est prié de ne pas hurler), dans la vallée de Tena (Aragon), de traverser le massif pyrénéen pour venir en France par le col du Somport, passer celui de Marie Blanque, puis repartir en Espagne via le col du Pourtalet : soit 3.500 mètres de dénivelé.
Excusez du peu ; ceux qui ne se sont pas entraînés cet hiver sont priés de rester sur leur canapé. Mais pour avoir côtoyé certains participants, il s’agit d’un parcours difficile, avec une ambiance exceptionnelle, notamment sur les 30 kilomètres du Portalet.
Il leur faudra aussi tenir compte de la météo, souvent capricieuse aux sommets, cause de nombreux abandons dans le passé. Une ambiance de Tour de France, avec hélicos, une foule enthousiaste et des barrières comme à l’Alpe d’Huez, pour que les cyclistes puissent se frayer un chemin. Et en récompense un repas à volonté, à l’arrivée.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire