Cela fait bien des années que la Villa Fal, bâtisse emblématique de Biarritz, est laissée à l'abandon, faute de projets cohérents et pertinents. Mais ce patrimoine est peut-être sur le point de revivre, et ce grâce au projet porté par l'association Coworking Pays Basque, en collaboration donc avec la future Ecole de design de Biarritz et les Jardins pédagogiques.
« On a eu envie de proposer un projet qui avait du sens, qui rejoignait nos valeurs communes », commence Élodie Palau, membre du Coworking Pays Basque. Des valeurs que liste Raphaël Yharrassarry, designer et porteur de l'Ecole de design : « La transmission, la résilience, mais aussi et surtout l'écoconception et la co-conception ».
« Nous souhaitons que la Villa Fal soit accessible à tous », développent-ils. « Que ce soit pour venir travailler, participer à un événement, visiter les jardins, voir une exposition, ou simplement boire un café. Et nous voulons également créer des synergies avec les organismes alentour, l'École Victor-Duruy, le Lycée Hôtelier, le Collège Fal, etc. »
Le partage et la collaboration sont deux des mots-clés de ce projet. Ainsi, entre les murs de la villa, de vastes espaces seront aménagés, et des parties communes imaginées. « Il y aura forcément des espaces privatifs, mais nous voulons aussi proposer des espaces pour tous, modulables. Ainsi, on peut imaginer un atelier partagé, une salle de classe que diverses entités pourraient emprunter. La Villa Fal dispose d'un immense hall qui pourrait servir de salle à manger, de salle de conférences, d'exposition… les idées ne manquent pas ! ».
La force de ce projet étant son volet collaboratif, pas question de le figer dans le temps. « Jusqu'au moment où nous ouvrirons la Villa, nous allons faire maturer le projet. Nous allons sans cesse évoluer, et les synergies se feront naturellement entre les organismes présents et intéressés par notre démarche. C'est ça qui est beau, pouvoir concevoir, travailler et vivre ensemble ».
Actuellement, ce n'est qu'au stade de projet, en attente de validation de la part de la Ville. Mais tout le dossier est d'ores-et-déjà bien ficelé. En cas d'accord avec Biarritz, les trois entités hériteraient de près d'un hectare de terrain, divisé en 1300 m² intérieurs et 8000 m² extérieurs. « C'est un bail très longue durée. Nous n'avons pas souhaité acheter le bâtiment, mais simplement entretenir les lieux, proposer une activité ».
C'est d'ailleurs pour conserver cet esprit de sauvegarde qu'aucune construction supplémentaire n'est nécessaire au projet. « On fait avec ce qu'on a. Alors bien sûr il faudra remettre aux normes le bâtiment, mais nous allons conserver le maximum de choses : les jardins, car c'est un espace unique, un poumon vert important pour la ville ; et la bâtisse, car c'est un monument riche d'histoire », souligne Lauriane Lascurain, architecte.
L'écologie aura également une part importante dans ce projet. Le bâtiment devrait par exemple être équipé d'un système de chauffage et de ventilation responsable. « Nous allons réutiliser le maximum de matériaux grâce à l'intervention de deux entreprises locales : Idre et Patxa'ma. Pour le chantier ensuite, nous continuerons de travailler avec des acteurs locaux. C'est très important pour nous de participer à une économie circulaire ».
Le consortium porteur de ce projet a estimé les travaux à plus de 2 millions d'euros. Une somme conséquente qu'ils espèrent financer grâce à l'aide, encore une fois, d'acteurs locaux. « L'idée est de pouvoir combiner des subventions publiques, et l'intervention de mécènes », explique Raphaël Yharrassarry.
« Si tout fonctionne, cela offrira un beau rayonnement pour la Villa Fal, mais aussi pour la Ville de Biarritz. C'est unique en son genre, et cela pourrait servir de modèle à de très nombreux autres projets de résilience territoriale ! », concluent-ils. Mais avant de voir le bout du tunnel, les porteurs du projet devront attendre la validation de la municipalité. On attend tous le verdict...
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