Lancé au premier trimestre, le projet européen Orchyd vise à développer une nouvelle technique de forage adaptée aux contraintes de l’exploration géothermique. Doté de 4 millions d’euros de subventions (sur 3 ans) dans le cadre du programme Horizon 2020 de l’UE, ce projet réunit les compétences de chercheurs du centre de géosciences d’Armines et Mines-ParisTech, de l’Imperial College de Londres, du Sintef (fondation norvégienne pour la recherche scientifique et industrielle), de l’université grecque du Pirée, de l’Université chinoise du pétrole et… de la société lonsoise Drillstar, partenaire industriel du projet. Tous ces acteurs étaient réunis en assemblée générale à Fontainebleau le 11 octobre dernier.
« La géothermie exploite la chaleur des roches pour convertir l'eau en vapeur et fournir une énergie ininterrompue par opposition aux sources d'énergie éolienne et solaire. Cela fait de l'énergie géothermique un candidat de premier plan pour un approvisionnement en énergie renouvelable neutre, efficace et fiable à travers le monde », expliquait en mars le susdit centre de géosciences, qui dispose d’une annexe à Pau depuis 1997, époque du rachat du banc de forage d’Elf Aquitaine.
Seul problème, « les méthodes de forage actuelles pour atteindre les roches à une profondeur de plus de 4 km sont lentes et inefficaces, ce qui fait que les sources géothermiques fournissent moins de 2% de la part énergétique mondiale ».
Une diversification réussie
Or si ce projet Orchyd est si prometteur, c’est parce qu’il ouvre la voie à une toute nouvelle approche de forage, cette fois entièrement à partir de fluides. « Cette approche combine un système de jet d'eau à haute pression avec un système avancé de marteau fond de trou alimenté par le fluide de forage, qui aidera à découper les roches à de plus grandes profondeurs d'une manière efficace et sûre », résume le centre. Cette nouvelle technique permettrait de forer beaucoup plus vite et de réduire les coûts de forage de 65%. Plutôt intéressant, alors que les débats sur la transition énergétique battent leur plein en vue de la présidentielle.
Tout aussi réjouissante est donc la participation de Drillstar à ce projet. Née en 1986, la société dirigée par Jean-Pierre Liberos (39 salariés, 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, marque du groupe Artzainak), entre autres projets en lien avec la géothermie, a pour mission de réaliser d’ici 2024 un prototype se fondant sur cette nouvelle technologie de forage.
Au-delà de ce beau symbole d’une possible transition énergétique future, Drillstar est un bel exemple de diversification réussie, puisque la société s’est habilement positionnée en sous-traitant industriel de premier niveau. Outre l’industrie pétrolière, Drillstar opère aujourd’hui pour les secteurs aéronautique, ferroviaire, médical, du textile ou encore pour l’industrie papetière, avec une large gamme de prestations.
Mais il est certain qu’à long terme, ces expérimentations autour de la géothermie pourraient faire entrer la PME béarnaise dans l’histoire de la transition énergétique. C’est évidemment tout ce qu’on lui souhaite !
Plus d’informations sur le site internet de Drillstar Industries à Lons
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