L'histoire d'Alain Larribet commence dans le Béarn, une terre qui a profondément marqué son identité. Enfant de paysans, neveu de berger, il grandit au rythme de la nature, développant un lien indéfectible avec la terre et la culture occitane.
Cette immersion dans un environnement rural a nourri son imaginaire et son oreille aux sons du monde qui l'entoure. Pourtant, une soif d'ailleurs le saisit assez tôt, à l’âge de 17 ans, un besoin impérieux de voyager pour élargir son horizon humain et musical. Le désir de découvrir le monde a été un moteur essentiel dans le parcours de ce musicien.
Ses voyages en Afrique, en Turquie, en Syrie, en Europe et au Québec et les rencontres qui les ont jalonnés ont profondément enrichi son répertoire musical et développé sa sensibilité aux sonorités du monde. « La musique est un langage universel. Elle permet de lier les hommes entre eux », souligne-t-il.
D’abord électricien et mécanicien, Alain Larribet se tourne vers la musique bien plus tard, à l'âge de trente ans. Une décision qui le mènera, à cinquante-six ans, à devenir un musicien professionnel parcourant la France et le monde.
« J’ai un lien très fort avec la musique. J’ai été bercé depuis ma plus tendre enfance par les sons de la nature. J’ai vécu des périodes de dépressions durant lesquels la musique m’a servi de guide, de bâton et de soutien. Elle fait partie de nos vies, car le monde est fait de fréquences, la nature est d’ailleurs pour moi le plus grand compositeur du monde. Ça nous ramène à notre place dans l’univers et me permet de rester humble », confie le passionné installé dans sa maison de famille à Agnos, près d’Oloron-Sainte-Marie.
L'expression "Le Berger des Sons" est devenue plus qu'un titre de spectacle ou le nom de sa compagnie : elle incarne sa manière de se définir. Cette image forte et poétique illustre parfaitement son rôle de gardien et de transmetteur de sonorités, un lien constant entre son passé pastoral et son présent musical.
À la croisée des influences
Dans ses compositions se mêlent des influences variées, un carrefour où les traditions sonores africaines croisent la musique contemporaine européenne. Il parvient à créer un son qui lui est propre, une langue musicale singulière où les influences se fondent pour donner naissance à quelque chose de nouveau et d'original.
Multi-instrumentiste, le Béarnais partage avec passion ses connaissances pour les musiques du monde. Dans ces spectacles, on retrouve le duduk, instrument traditionnel arménien aux sonorités douces et mélancoliques ; le hulusi, une flûte chinoise à l'embouchure en calebasse, apporte une touche exotique et une sonorité douce proche de la clarinette ; le hang, une percussion mélodique moderne qui captive par ses sons chaleureux et envoûtants ; le tambourin à cordes et l'harmonium indien. À ces instruments s'ajoutent les percussions africaines, cubaines et brésiliennes, reflétant son ouverture aux rythmes du monde.
L'empreinte du Béarn est indéniable dans la musique d'Alain Larribet. Parmi ses spectacles les plus notables, on retrouve "Le Berger des sons", une illustration éloquente de cette influence, puisant dans ses souvenirs d'enfance et les récits de pastoralisme pour créer un univers poétique et émouvant. Il y exprime son amour vibrant pour la montagne, les estives et les nuits bercées par la pluie, aux côtés de son grand-père.
Le Béarnais est un artiste constamment en mouvement, avec de nombreux projets en cours et à venir. En 2019 et 2020, sur une commande de l’orchestre de Pau et Pays de Béarn, il compose deux spectacles musicaux : « L’effet papillon» et « Le soleil se lève».
Depuis 2022, son spectacle "Lou Petit" rencontre un vif succès auprès des jeunes publics et en janvier 2025, il était en résidence pour peaufiner son spectacle "OMéran". Il a également composé la bande originale du film "Jour d'éclipse", sorti début 2025.
Alain Larribet compose également des musiques pour l'audiovisuel, incluant des films, des documentaires et des événements sportifs. Il a notamment travaillé pour Arte, le groupe M6, l’émission Envoyé Spécial…).
L’artiste béarnais se prépare à partir au Québec pour un tout nouveau projet : un travail mélangeant les cultures du peuple Innu et de l’Occitan, avec la langue française comme pont. « La langue est profondément liée à la terre et à l’histoire. Notre objectif est de valoriser ce patrimoine et cette histoire », révèle Alain Larribet.
En tant que "Berger des Sons", il continue de guider son public vers des horizons musicaux inattendus, tout en transmettant sa passion pour les sonorités du monde entier et en nous rappelant la beauté de la nature et la richesse des échanges culturels. Son œuvre est une célébration de la diversité et une ode à la connexion humaine à travers le langage universel de la musique.
Noémie Besnard
COUPS DE POUCE –
Le musicien béarnais adore transmettre sa passion et partager son expérience. Il anime des médiations libres auprès des scolaires, centres de loisirs, EHPAD, centres pénitentiaires… Ces ateliers lui offrent l’opportunité de transmettre ce qui nourrit sa passion et d’échanger autour des thèmes qui lui sont chers, la musique et la nature. « Mon objectif est de trouver la beauté dans le monde, malgré les fausses notes ».
Les collaborations artistiques sont une autre pierre angulaire de son parcours. Il a croisé le chemin d'artistes de la chanson, du conte ou du slam tels que Murray Head, Yannick Jaulin et Marc Alexandre Oho Bambe, donnant naissance à des créations colorées. Ces échanges et ces partages ont permis à Alain Larribet de constamment se renouveler et d'explorer de nouvelles avenues artistiques.
Ces collaborations enrichissent son travail et témoignent de son ouverture à différentes formes d'expression artistique. Après une année artistique très intense (120 spectacles en 2024), Alain Larribet souhaite s’engager sur des projets de territoire et des collaborations enrichissantes avec d’autres artistes.
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