Et pour lui rendre hommage, débutons notre voyage par le Japon. Là-bas, dans les soupes, les sushis, les salades, l’algue s’utilise sèche, fraîche, en paillettes et enrichissent les plats de leurs protéines, minéraux (magnésium, calcium) et d’oligoéléments. L’aonori regorge de fer par exemple avec, accrochez-vous aux algues, 234 mg pour 100g (pour comparaison, des lentilles vertes cuites en contiennent 2,45 mg pour 100 g).
Au Japon, un autre précepte préside à table : « hara hachi bu » qui pourrait se traduire par « rester sur sa faim » puisqu’il s’agit d’une philosophie ancestrale qui recommande de ne manger qu’à 80% de sa faim. L’île d’Okinawa – réputée pour ses centenaires – en a fait un précepte absolu. L’Ayurvéda indien, va même plus loin, suggérant de ne manger qu’à 75% de sa faim. L’explication scientifique est facile : en réduisant notre consommation alimentaire de 25%, on allonge l’espérance de vie, et on limite de façon conséquente les risques d’accidents cardiaques et de cancer.
Saviez-vous que les Japonais ne mangent pas par plaisir ? C’est Isabelle de Vaugelas, docteure en pharmacie et diététicienne-nutritionniste ayant vécu au pays du Soleil-Levant qui l’affirme, auteure du livre « Cuisine Kaizen » chez Albin Michel : « Les Japonais(es) élaborent leurs menus selon leurs bienfaits sur la santé. En clair, ils ne se disent pas qu’ils vont manger tel plat ce soir parce qu’ils en ont envie et que cela leur fait plaisir, mais ils pensent avant tout à éviter ou privilégier certains aliments pour préserver leur santé. Un savoir qu’ils se transmettent de génération en génération…. Il se comportent donc spontanément comme des nutritionnistes ! Et s’ils mangent toujours en silence, les discussions ayant lieu avant et après la dégustation des plats, c’est pour rester concentrés sur leurs sensations et mieux ressentir la satiété. » Eh ben, il nous en reste à apprendre, on dirait !
Allez, attachez vos ceintures, on s’envole vers la Thaïlande. Qu’est-ce qui est bon chez eux ? La cuisine au Wok. Cette poêle géante est vraiment top ! D’abord, elle garantit une cuisson al dente en un rien de temps et avec un minimum de graisses, et ensuite, elle préserve ainsi nutriments et vitamines. En plus, le Wok ne carbonise rien puisqu’il faut remuer sans arrêt les aliments. Les légumes y donnent ainsi le meilleur d’eux-mêmes. Comme quoi, les ustensiles ont aussi leur importance. Pour le prouver, l’usage du bol ! Il définit la portion individuelle de la soupe, du riz, ou de la salade de crudités. Et par un curieux phénomène, le fait d’avoir absorbé le bol plein, même s’il est petit, ne nous incite pas à nous resservir !
Toujours en Thaïlande, on notera la grande présence du thé vert, véritable médecine à part entière. Consommé dans le monde entier, le thé vert découvert en Chine est un « médicament » reconnu par la médecine chinoise (MTC). Il protège des maladies cardio-vasculaires, participe à la réduction du risque de cancer, et favorise la mémoire. Atouts dus aux polyphénols qu’il contient, et à leur fort pouvoir antioxydant. Il faudra toutefois en boire 3 tasses par jour pour en voir les effets (bio afin d’éviter les pesticides, non mais) …
Dans toute l’Asie, deux grands amis ont la même lettre en initiale : G, comme gingembre (super anti-inflammatoire et merveilleux ami de la digestion) ou comme Ginseng, pour doper l’immunité, donner du tonus aux personnes âgées. En Corée du Sud, pour montrer à ses parents ou beaux-parents qu’on les aime et qu’on veut les garder longtemps en pleine forme, on leur offre des cures de ginseng en sachets à prendre tous les matins (et qui coûtent cher). Qu’est-ce que je disais plus haut ? Qu’on en prenne de la graine ? Quelque chose du genre. G comme génial !
Un point commun à nos deux pays du jour, et qui englobe tous les autres d’Asie, on ne « petit-déjeune » pas du tout à l’Occidentale mais plutôt en débutant sa journée par une soupe. Miso au Japon, Phô au Vietnam. Parfait pour manger équilibré, lentement (il faut 20 minutes au cerveau pour recevoir les signaux de satiété, donc passez aux baguettes, plus vous galérez, mieux ce sera pour votre corps ! Non, je ne blague pas !) Le bouillon sera un excellent coupe-faim, peu calorique, gorgé d’épices, de vitamines et de légumes donc de minéraux et de fibres. Allez, je vous sens perdus, ne me remerciez pas, c’est cadeau, voici une excellente soupe Miso aux algues à adopter donc dès le matin. Bon appétit et bonne santé !
Gracianne Hastoy
SOUPE MISO AUX ALGUES
Pour 4 personnes
• 1 blanc de poireau
• 6 têtes de champignons
• 100 g de tofu
• 1 cuil. à soupe de pâte miso
• feuilles de nori ou de wakamé séchées
• bouillon de poule ou de légumes
• coriandre
Coupez le blanc de poireau en lanières et les têtes de champignons en tranches, ciselez les algues, coupez le tofu en cubes. Blanchissez-les dans de l’eau chaude, puis rincez-les à l’eau froide. Placez ces ingrédients dans une soupière. Faites chauffer à part 1 litre de bouillon de poule ou de légumes sans le faire bouillir. Délayez dans un bol la pâte de miso avec une louche de bouillon chaud et versez dans la soupière. Dès que le bouillon atteint env. 90 °C, versez-le louche par louche dans la soupière. Parsemez de coriandre et servez.
Recette extraite des Clés de la diététique chinoise, de Richard Zagorski et Anne Tran, Terre vivante.
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