« L'art et la création sont des processus très complexes. Je ne pense pas qu'une idée vienne du jour au lendemain, je pense que c'est un travail souterrain dont on n'a pas conscience », philosophe Annie Bugnon-Machin, en réponse à notre question sur l’origine de son idée de figurines en tissu.
Dans son cas, c'est un processus qui remonte à bien des années, lorsqu'elle fabriquait et exposait déjà des figurines, cette fois en terre cuite. « J'ai arrêté la céramique dans les années 2000, et il m'a fallu presque 20 ans pour me relancer. C'est à ce moment-là que la réflexion interne s’est faite. Et puis il n’a suffi que d'un élément déclencheur pour que cela se réveille ».
L'élément déclencheur de la créatrice originaire de Besançon, ce fut précisément une exposition du travail de Joana Vasconcelos, à Bilbao. « Elle et son équipe travaillent à partir de tissus pour rendre hommage aux femmes de son pays. Voir cela, comprendre son message, ça a raisonné en moi, et ça m'a donné envie de reprendre la création. Alors je me suis lancée ».
Je conçois et réalise mes œuvres seule, mais dans le processus, nous sommes beaucoup !
Annie Bugnon-Machin attrape une nappe brodée indienne, la découpe, et commence à fabriquer une première figurine. « Tout mon entourage me disait que j'étais folle ! », ironise la créatrice. Mais rapidement, ce même entourage est séduit par les œuvres de l'artiste, et lui donne même des tissus. « Je conçois et réalise mes œuvres seule, mais dans le processus, nous sommes beaucoup ! Des amis qui me donnent du tissu, les femmes qui ont travaillé dessus en son temps, mon mari qui m'aide pour la structure des figurines, etc. »
Annie Bugnon-Machin travaille toutes sortes de tissus : broderies, tricots, dentelle, etc. « Ils proviennent d'Inde, d'Afrique, de Thaïlande, du Népal, d'Amérique du Sud, etc. ». Lorsqu'elle les obtient, après donation ou après achat dans des marchés et brocantes, elle les traite (laver, repasser, découdre, recouper, recoudre) à la main. « J'ai une machine à coudre, mais je ne m'en sers absolument pas ! », plaisante-t-elle. Comptez environ 1 mois pour réaliser une création, à raison de 5 heures de travail par jour en moyenne.
Elle pense, dessine et façonne ses créations comme cela vient, et en fonction de l'idée qu'elle souhaite faire passer. « Certaines figurines ont des bras, d'autres non. Certaines ont une tête, d'autres plusieurs. Cela dépend de mon inspiration et du message qu'il y a derrière, je ne suis pas figée sur une forme précise, humaine, etc. ».
Les retours ont toujours été très positifs.
En trois années de fabrication de figurines, Annie Bugnon-Machin a pu exposer son travail à plusieurs reprises. « Il y a eu du monde et les retours ont toujours été très positifs ». La dernière exposition remonte au mois de mai, chez l'artiste, avec des créations également de son mari, céramiste, et d'Isabelle Flexer, photographe. « Nous avons envie de refaire une exposition, chez nous, car le cadre s'y prête vraiment beaucoup. Cela se fera sûrement à la même période, l'an prochain ».
Et d'ici là, ce ne seront plus des figurines que vous pourrez observer, mais des parures de fêtes. « L'idée est toujours de pouvoir mettre en avant le travail des femmes du monde entier, mais la concrétisation est différente. Je me sens plus satisfaite avec cette forme d'art », explique celle qui précise que ses fabrications ne seront pas à porter.
Mais si vous souhaitez en faire l'acquisition, cela reste possible, en téléphonant à la créatrice au 06.34.87.15.73. Un cadeau unique et original, né de la passion et d’un grand sens artistique ?
Il semble bien qu’on vous ait déniché l’adresse parfaite…
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