Souvenez-vous, cet été nous vous présentions le dernier roman de Pierre Ranchou, Traquenard sur l’Atlantique . Cette fois, il nous revient avec sa casquette de président de l’association « Des auteurs et des livres » qui proposent des Rencontres Littéraires aux mairies et collectivités, clefs en main. Parce qu’ensemble, on est plus forts… Allons voir cela de plus près…
Pouvez-vous présenter votre association "Des auteurs et des livres" ?
Pierre Ranchou (P.R.) : L’association a été créée fin 2020. Le siège est situé à Ossages, village des Landes, et elle se compose pour l’instant de 18 auteurs, dont la majorité sont indépendants, soit hors maisons d’édition. L’idée m’est venue assez logiquement, en constatant qu’en temps qu’indépendants, nous ne sommes pas les bienvenus sur certains salons et que bon nombre de salons ne sont qu’un empilage d’auteurs sans aucune âme. Attention, je ne blâme pas les organisateurs, qui pour la plupart pensent bien faire, c’est juste un constat. Nous avons donc pris le parti, entre auteurs ayant un même ressenti, de se réunir en collectif pour essayer de faire quelque chose de différent.
Qui sont les 18 auteurs qui la composent ?
P.R. : Les auteurs sont tous des Landes ou des Pyrénées Atlantiques, soit indépendants, soit en toutes petites maisons d’éditions. Les styles sont éclectiques, on va du récit témoignage à la BD en passant par le récit historique, la littérature blanche, le feel good, le théâtre, le polar, la lecture jeunesse...
Que sont les rencontres littéraires que vous proposez aux mairies et autres collectivités ?
P.R. : C’est un concept clef en main sous la forme d’un mini salon du livre à jauge limitée, une quinzaine d’auteurs en dédicaces, le tout accompagné d’animations durant la journée, animations proposées par les auteurs eux-mêmes. Le but étant de proposer quelque chose de convivial avec des auteurs très abordables, faciles d’approche, c’est d’ailleurs maintenant, avec l’expérience, le ressenti des visiteurs. C’est aussi pour cette raison que nous ne monterons jamais au-dessus de 20/25 auteurs, pour garder, une jauge réduite qui permet de pouvoir passer partout, et ce côté convivial si important pour nous. Je dirais que nos rencontres ont une âme.
Clef en main, qu'est-ce que ça englobe ? Qu'est-ce que ça signifie ?
P.R. : Clef en main signifie que nous amenons le concept dans son intégralité et gratuitement, les seules choses que nous demandons sont un lieu pour le faire, en intérieur ou en extérieur (si le temps le permet), tables et chaises et facultativement une collation le midi pour les auteurs.
Normalement, le métier d'auteur est très solitaire, un collectif ça rend les choses plus faciles pour exister ?
P.R. : L’action d’écrire est solitaire, mais un auteur a besoin de rencontrer du public, pour pouvoir parler de ses livres, avoir des retours, se faire connaître et pour vendre tout simplement. Rares sont les auteurs qui vendent en restant chez eux, et effectivement, pour provoquer des rencontres notamment à des endroits où ça n’existe pas, le collectif et surtout son action facilitent les choses.
Quel programme pour les prochains mois ?
P.R. : Pas mal de choses sont en train d’être finalisées. Nous avons organisé huit rencontres en 2022, toutes déjà reconduites pour 2023, preuve que nous sommes sur la bonne voie. Les dates ne sont pas encore définitivement calées, il est encore trop tôt pour les annoncer. Avec les nouvelles, en cours de finalisation, je peux déjà vous annoncer que nous devrions avoisiner les 12 sur 2023.
Et comme d'habitude : la question que j'ai oublié de vous poser et à laquelle vous teniez absolument à répondre...
P.R. : Je voudrais juste parler du statut d’auteur indépendant ou auto édité. La mode en ce moment est de les décrier en prétextant qu’il s’agirait de mauvais auteurs ayant été rejetés par les maisons d’édition. C’est totalement faux. Nous sommes plusieurs dans le collectif à avoir fait ce choix, non contraints, mais volontairement, je vais même aller plus loin, si à un moment donné vous voulez ne faire plus que ça, au vu du pourcentage des droits d’auteurs en édition, c’est la seule solution. Nous sommes par ailleurs plusieurs dans le collectif à avoir eu des livres primés sur des salons en étant indépendants, preuve s’il en est que ces écrits ne sont pas aussi mauvais que certains voudraient le faire croire. On a juste décidé de prendre notre destin en main dans l’écriture, tout comme avec le collectif pour rencontrer les lecteurs… Lecteurs qui, à l’arrivée, sont les seuls à pouvoir dire ce qui leur convient ou pas.
Bien dit. Rappelons une énième fois que l’auteur d’un livre est le plus mal payé de la chaîne du livre, et qu’ils ne sont qu’une poignée à pouvoir vivre de leur plume en France. Ici, ils ont décidé de prendre en main leurs destins d’écrivains. Mairies et autres collectivités, n’hésitez pas à leur donner un coup de pouce… Laissons le mot de la fin à l’écrivain Christian Bobin, propos que ne renieraient pas Des Auteurs et des Livres : « C’est pour ça qu’on écrit. Ce ne peut être que pour ça, et quand c’est pour autre chose c’est sans intérêt : pour aller les uns vers les autres. »
Contact via le compte facebook du collectif .
Gracianne Hastoy
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