Certains rêvent des exploits de Buffalo Bill ou de Spiderman, lui n’a qu’une idée en tête : s’envoyer en l’air. Au propre, et pas au figuré, c’est-à-dire voyager dans l’espace. Et la fiction est devenue réalité. Il s’appelle Josu Feijoo, habite Vitoria et compte à son palmarès l’escalade des sept plus hauts sommets au monde.
Un exploit réussi par seulement dix alpinistes avant lui, d’autant plus remarquable qu’il est diabétique, de type 1. Une annonce qui lui est tombée sur la tête, lors d’une consultation de routine chez son médecin, alors qu’il menait une vie de bâton de chaise, courant les bistrots, les fêtes et les filles, avec l’insouciance d’un homme de 23 ans. Aujourd’hui, cet ingénieur en robotique en a 47 et s’est mis en tête de devenir le premier astronaute diabétique de l’histoire.
Pour cela, il a mis sa maladie en quarantaine et depuis 2007 partage son temps entre le centre de la Nasa au Cap Canaveral et le centre spatial russe Yuri Gagarine. Entraînements physiques, cours théoriques et pratiques, il a tout suivi, tout assimilé, et subi les pires tortures organiques, comme le test de la centrifugeuse, où son corps a été soumis à une accélération de 5G, soit cinq fois le poids de son corps, ou celui du puits d’eau distillée, afin de simuler l’apesanteur, donnant à sa tête l’impression d’exploser. Un tel acharnement a eu sa récompense, puisqu’il vient d’obtenir son saint Graal, en l’occurrence son diplôme officiel d’astronaute. Pas vraiment pour l’accrocher au-dessus de la cheminée, mais bien pour lui servir de ticket d’entrée à une ballade dans l’espace.
Ce sera mission accomplie avant la fin de cette année, puisqu’il sera l’un des premiers passagers du vol Virgin Galactic, issu du cerveau fertile du milliardaire Richard Branson. Un vol suborbital de cinq heures, pour lequel il va casser sa tirelire en déboursant 250.000 dollars. Heureusement, de généreux sponsors vont l’aider, des sociétés de télécoms, et bien sûr des laboratoires pharmaceutiques. Il en profitera pour effectuer sur son corps bon nombre de tests et expérimenter un nouveau matériel de télémédecine contrôlant son taux de glycémie. Comme quoi on peut être fou et raisonnable à la fois.
Bon vol, Josu !
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