À sa création, Bio Pays Landais se veut être une plateforme logistique pour centraliser et commercialiser des productions locales bios. « L'objectif c'était vraiment de promouvoir le bio », explique Lionel Millox, responsable commercial. Deux personnes sont alors à la tête du projet, un commercial et un producteur. Le duo fonctionne très bien, et la structure prend de l'ampleur. « Aujourd’hui nous sommes 49 salariés, et nous travaillons avec une centaine de producteurs, principalement dans le Grand Sud-Ouest, même si quelques-uns viennent d'ailleurs en France, et une infime partie de l'étranger, surtout pour des produits exotiques ».
L'objectif de la structure, lui, n'a pas changé. « Nous travaillons comme une coopérative, à la différence que nous n'avons pas de contrats avec les producteurs, donc il n'y a pas d'exclusivité. Notre rôle c'est de les aider sur leur conversion au bio, si ce n'est pas déjà le cas, puis sur la commercialisation de leurs produits ». Bio Pays Landais planifie alors un volume et un prix moyen avec le producteur, qui apporte sa marchandise sur place tous les matins, afin que cette dernière soit ensuite dispatchée par l'organisme entre des grandes surfaces, des magasins en vrac, la restauration collective et commerciale, et depuis peu, également vers les particuliers.
« De par nos statuts, nous n'avons pas vocation à générer des bénéfices. L'objectif est d'être à l'équilibre à la fin de l'année ». Un objectif de près de 20 millions d'euros, qui est atteint grâce à des marges obtenues sur chaque vente. « S'il y a du surplus à la fin de l'année, c'est de l'argent qui est réinjecté dans les projets de la structure. Cela nous a permis de déménager plusieurs fois, d'agrandir nos locaux, et de mieux nous équiper », poursuit Lionel Millox.
Mais depuis quelques années, les activités de Bio Pays Landais sont à la baisse. Une situation notamment dût au marché du bio, lui-même en difficulté. « Cela s'explique par plusieurs raisons. Tout d'abord, il y a une forte baisse du pouvoir d'achat des français. C'est surtout une cause de la période Covid, depuis laquelle les gens souhaitent privilégier leurs loisirs et faire l'impasse sur la qualité des produits alimentaires. Cela a également participé à l'explosion du marché de l'Éco+. Là où auparavant il y avait plusieurs références bio, aujourd'hui il va y avoir plusieurs références à petits prix, une référence classique, et une référence bio. Forcément, cela laisse moins de place pour nos produits ».
Moins de place signifie également que la filière complète s'est recentrée sur des produits de base. « Avant, des producteurs étaient spécialisés dans un produit et ses dérivés. Ce n'est plus vraiment le cas, on préfère cultiver une betterave rouge classique plutôt que d'autres types de betteraves qui ne trouveront pas preneur en boutique ». Et à cette situation s'ajoutent les coûts, notamment des transports, qui augmentent pour suivre la courbe de l'inflation, et qui impactent nécessairement les finances de toute la filière.
« Pour faire face à ça, nous nous adaptons. Nous proposons justement aux producteurs de se recentrer sur des matières premières classiques et non leurs dérivés. Mais paradoxalement, nous travaillons également avec eux pour qu'ils puissent diversifier leurs productions. C'est une bonne chose pour qu'ils puissent toujours écouler leur marchandise, et c'est aussi meilleur pour les sols, qui se nourrissent de différents nutriments en fonction de la culture qu'ils abritent ».
COUPS DE POUCE
Afin d'étoffer son réseau et de contrer la dynamique de vente qui baisse, Bio Pays Landais cherche notamment à augmenter son nombre de producteurs partenaires. « On est toujours à la recherche de producteurs locaux ! ». Pas de critères particuliers, si ce n'est d'avoir des parcelles disponibles et l'envie de faire du bio. « On ne cherche pas un produit précis, on s'orientera en fonction des compétences et outils des producteurs, et de nos besoins ».
Autre solution imaginée par Bio Pays Landais ; le développement de sa communication. « Au départ, la politique c'était ''Pour vivre heureux, vivons cachés''. Le bio marchait très bien, et les clients venaient à nous. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, nous avons besoin de nous développer ». Pour ce faire, la structure a recruté Thibault Da Silva, un alternant, qui a déjà planché sur le site marchand de Bio Pays Landais. « Cela fonctionne comme un drive, et nous sommes en train de réfléchir à un système de livraison, mais toujours avec cette dimension très locale ».
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