Implantée dans les Hautes-Pyrénées et le Béarn, l’entreprise de transport n’en est pas à son coup d’essai en termes de transition énergétique. En effet, en 2004, en tant qu’exploitant du réseau urbain de Lourdes, Caralliance avait fait une offre de service afin d’expérimenter des véhicules hybrides.
Aujourd’hui, le transporteur entame une nouvelle phase dans le domaine de la transition énergétique, en s’imposant en tant que précurseur de la mobilité 100% bioGNV sur le territoire.
Répondant à un appel à projet de la Région Nouvelle-Aquitaine, Caralliance a investi 600.000 euros (sans aucune subvention) pour fabriquer deux véhicules roulant au bioGNV et programmer l’installation de la première station 100% bioGNV du territoire, permettant d’alimenter jusqu’à cinq véhicules, à raison de deux demi-pleins.
Une alternative écologique et économique aux carburants fossiles
Le gaz naturel pour véhicule (GNV) est obtenu à partir d’énergie fossile, sa version écologique, le bioGNV, provient quant à lui de la méthanisation de déchets organiques divers et parfois combinés : ordures ménagères, boues des stations d’épuration, produits agricoles et tontes des espaces verts, résidus de l’industrie agroalimentaire ou de la restauration collective, etc.
« Il existe des solutions non fossiles qui permettent d’obtenir des résultats non négligeables et intéressants en matière de taux d'émission de gaz à effet de serre. C’est le cas du bioGNV. Il a des propriétés très proches du GNV fossile, à une différence près, c’est qu’il est particulièrement vertueux », précise Didier Laporte, président de Caralliance.
En effet, s’il est d’origine renouvelable, le bioGNV contribue à réduire de 80% les émissions de CO2 par rapport au diesel et favorise l’économie circulaire et l’indépendance énergétique du territoire.
C’est aussi un carburant économique : avec un prix du kilo de GNV en moyenne 20% inférieur au litre de diesel et une fiscalité avantageuse, le propriétaire de la flotte réalise des économies sur la durée de vie de ses véhicules.
« Mais le plus surprenant, c’est que le taux d’émission de gaz à effet de serre du bioGNV est inférieur à celui de l’électricité au sens du mix électrique européen. Cela s’explique par le fait que la France ne produit pas encore 100% de l’électricité que nous consommons. On importe notamment de l’électricité d’Allemagne, qui la produit grâce à des centrales à charbons et au gaz », précise Didier Laporte.
Avec l’inauguration de cette station 100% bioGNV, le chef d'entreprise voit plus loin : « J’espère qu’à terme, d’autres marchés vont se développer autour de cette énergie renouvelable. Si demain, nous avons besoin d’une station avec une plus grande capacité, c’est possible ».
Noémie Besnard
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