Après un bilan de l’année écoulée, Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, a présenté les perspectives des entreprises pour 2022, en présence des acteurs économiques dans les locaux de l’ESC, ce jeudi 10 février.
La tendance nationale est à la croissance économique et le Béarn n’échappe pas à la règle. « Malgré la pandémie, 82% des chefs d’entreprise interrogés ont confiance en leur entreprise, en leur équipe et en leur capacité à pouvoir faire face économiquement (-2 points par rapport au premier semestre 2021). Globalement, on note une certaine confiance en l’avenir », résume le président de la chambre consulaire. Dans le même temps, 56% des dirigeants ont confiance en l’économie française.
On ressent également cette dynamique au niveau de la création d’entreprise. « En 2021, nous avons mis en lumière beaucoup d’entrepreneurs qui ont profité des confinements pour réaliser leurs projets. Cette réalité est confirmée par cette enquête : en 2021, 1.149 sociétés ont vu le jour, dont 400 autoentreprises (+12.5% par rapport à 2018) ».
Pour le premier et le deuxième semestre 2022, la moitié des chefs d’entreprises considère que leur chiffre d’affaires va se stabiliser. « Quel que soit le secteur d’activité, la plupart des entrepreneurs a retrouvé un niveau d’activité relativement proche de celui de 2019. Je pense qu’on a atteint une sorte de palier », note Didier Laporte.
Quelques difficultés émergent
Cependant, des points noirs ont été confirmés par cette étude : près d’un chef d’entreprise sur deux déclare rencontrer des difficultés. « Parmi elles, nous avons répertorié des problèmes d’approvisionnement et de recrutement ainsi que la hausse du coût des matières premières », souligne Didier Laporte.
En 2021, 69% des entreprises béarnaises ont eu du mal à recruter. La quête de sens et d’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, engendrée par les confinements, s’est ajoutée aux tensions déjà existantes en 2015 : absence de main-d’œuvre formée et problème d’attractivité de certains secteurs.
De plus, cette enquête a confirmé une inadéquation entre les offres et les demandes d’emploi. « Tout d’abord, nous avons noté que les demandeurs d’emploi sont moins nombreux (-2,1%) alors que le nombre d’offres a fortement augmenté (+3,3%). Deuxièmement, les offres d’emploi ne correspondent pas aux métiers recherchés par les demandeurs. Pour donner un exemple, ces derniers recherchaient en décembre 2021 des métiers dans le secteur de l’assistance auprès des enfants, alors que l’assistance auprès des adultes faisait partie des métiers les plus proposés dans les offres », précise Didier Laporte.
Enfin, dernier point négatif apparu l’an dernier : une très forte aggravation de la balance commerciale, principalement due à la hausse du coût de l’énergie. Selon les entrepreneurs locaux, la situation ne devrait pas s’améliorer en 2022 : 82% d’entre eux pensent que l’augmentation des prix de l’électricité aura un impact sur leur activité.
L’avenir de l’aéroport Pau-Pyrénées en suspens
Par ailleurs, en tant que gestionnaire de la plateforme aéroportuaire, la chambre consulaire a exprimé son inquiétude quant à la liaison Pau-Orly. L’aéroport pourrait en effet être impacté par l’évolution de cette ligne.
Auparavant assurée par Air France, elle sera confiée à sa filiale, Transavia, à partir du 27 mars prochain. La compagnie française low-cost proposera 12 rotations hebdomadaires en 2022, soit une moyenne de deux allers-retours par jour, contre le double en 2021.
« Les night stop [NDLR - L’avion arrive tard le soir et repart tôt le matin : une offre très prisée par la clientèle d’affaire] vont également être impactés, en passant de cinq à trois », précise Didier Laporte. De plus, Transavia offrira un nombre de places plus important (190 contre 130) sur ses vols : une augmentation qui inquiète aussi, avec le risque d’avoir un taux de remplissage insuffisant pour pérenniser ces liaisons.
Autre source d’inquiétude, une rumeur persistante affirme qu’une nouvelle offre de transport pourrait être disponible ente Tarbes et Orly, avec la compagnie low-cost espagnole Volotea. Jusqu’à présent, il y avait une harmonisation des tarifs, car Air France était présente sur les deux sites. Demain, la situation pourrait être très différente avec deux compagnies concurrentes assurant les mêmes liaisons.
« Pour toutes ces raisons, nous risquons d’avoir un glissement de passagers vers Tarbes ou Biarritz. À terme, si l’offre de Transavia ne permet pas de remplir les avions entre Pau et Orly, il y aura des délestages, entrainant une perte de confiance dans la compagnie et la liaison. La pérennité de cette ligne pourrait alors être remise en question », confie le président de la CCI Pau Béarn.
Selon lui, c’est toute l’attractivité du territoire qui serait menacée si l’aéroport Pau Pyrénées perdait sa liaison phare avec Orly. Dans les années à venir, la stratégie de l’aéroport Pau Pyrénées sera donc amenée à évoluer.
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