Après « Naco » en 2017 (pour les startups et, déjà, les PME), ou plus récemment après Alter’NA (pour accélérer la transition agricole), c’est un nouveau fonds d’investissement qui vient d’être créé à l’initiative de la Région Nouvelle-Aquitaine. Nom de code : « Naci 1 ». Cette fois, il s’agit d’aider à la structuration d’un plus riche tissu d’ETI (chaînon manquant entre PME et grands groupes) à l’échelle régionale.
On sait en effet que ces entreprises de moins d’1,5 milliard d’euros de revenus, moins présentes en Nouvelle-Aquitaine qu’à l’échelle nationale (moins d’1% des entreprises régionales), sont un peu le maillon faible de l’économie française, du moins par comparaison avec celle de nos voisins d’Outre-Rhin, plus richement pourvus en grosses sociétés familiales. Sont notamment pointées du doigt les difficultés qu’ont nos PME à grandir, faute de trésorerie pour par exemple s’épanouir à l’export.
Une première opération mi-janvier…
L’idée de ce fonds Naci avait été lancée en septembre 2018 par Alain Rousset, mais elle n’a vu le jour que tout récemment, fin 2019. Le président de la Région en a précisé les contours ce lundi 3 février, en présence de toutes les parties prenantes. Car ce fonds, doté de 62,5 millions d’euros après une première souscription, compte déjà une petite dizaine de prestigieux partenaires financiers.
Derrière la Région elle-même (30 millions), le Crédit Mutuel Arkéa (sponsor du fonds, 20 millions) ou encore la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique (3 millions), ont également contribué Total, EDF, Ceva Santé Animale, AG2R, Arkema et la Mutuelle de Poitiers.
D’emblée, ce fonds Naci en impose donc sur le territoire. C’est que pour accélérer la structuration d’un parc régional d’ETI 3 fois plus dense qu’actuellement, objectif avoué d’Alain Rousset, il faudra naturellement d’importants moyens. Chacune des entreprises sélectionnées par le fonds recevra ainsi de 3 à 10 millions d’euros « sous la forme d’actions et/ou d’obligations convertibles ». Il est prévu d’en soutenir entre 15 et 20 sous 4 à 5 ans.
Seules conditions pour les entreprises candidates : un chiffre d’affaires compris entre 5 et 500 millions d’euros et un modèle de croissance vertueux. L’accent sera mis sur le digital, la transition énergétique et le potentiel à l’international. Mais tous les secteurs-clés de l’économie régionale seront concernés, de l’aéronautique au tourisme en passant par nautisme, mobilité, transports intelligents, agroalimentaire, énergie, bâtiment, culture, cosmétiques et santé.
La liste n’est pas exhaustive. On en veut pour preuve la première opération réalisée en janvier, pour un peu moins de 3 millions, avec le groupe Talis Business School, basé à Bergerac et proposant des formations commerciales jusqu’à bac+5. Cette grande école de 17 millions d’euros de chiffre d’affaires emploie 140 personnes et dispose d’antennes à Bayonne, Bordeaux, Paris et Périgueux. Elle a d’ailleurs pu capitaliser sur ce soutien du nouveau fonds pour lever un total de 23 millions d’euros afin de se développer.
Montée en puissance prévue d’ici l’été…
Ce fonds Nouvelle-Aquitaine Capital Investissement sera piloté au quotidien par l’équipe d’Aquiti Gestion, la société régionale présidée par François Cavalié (avec 180 millions d’euros d’actifs investis dans plus de 200 entreprises du territoire). D’après cette dernière société, pas moins de 1.500 entreprises de Nouvelle-Aquitaine pourraient théoriquement profiter des bienfaits du fonds Naci.
Autant dire que la sélection sera rude pour les 4 opérations qui seraient encore à prévoir cette année. On rappelle en tout cas qu’outre les autres fonds déjà cités, de nombreux dispositifs existent déjà dans la Région, parmi lesquels un accélérateur PME-ETI (31 nouvelles entreprises accompagnées depuis septembre), le programme « Usine du Futur » (100 nouvelles entreprises seront retenues en 2020, 600 entreprises aidées depuis 2014) ou encore les « défis » du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine.
La Région déclare avoir accompagné un total de 2.500 entreprises en accordant 150 millions d’euros d’aides à travers différents fonds et dispositifs. Tout ceci sans compter quelque 6.000 exploitations agricoles. Plus de 620 entreprises industrielles auraient été soutenues à hauteur de 78 millions entre 2017 et 2019. Un nouveau tour de table a déjà été initié en vue de faire monter à 100 millions d’euros ce nouveau fonds Naci d’ici cet été. Et peut-être même plus haut, si l’Union Européenne et Bpifrance décident d’entrer dans la danse…
Plus d’informations sur le site de la région – cliquez ici
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