Pour les prochaines élections des 23 et 30 mars, deux évolutions sont passées inaperçues alors qu’elles vont marquer sérieusement le scrutin.
D’abord, le seuil permettant de se présenter au second tour des élections municipales a été abaissé. Il est passé à 10% des suffrages exprimés au premier tour, alors qu’auparavant il se référait au nombre d’électeurs inscrits. Avec la forte abstention qui touche les élections en France, la différence est très sensible. La conséquence sera la possibilité pour un plus grand nombre de listes de se maintenir, ce qui compliquera grandement les négociations entre les deux tours. On peut imaginer aisément qu’elles vendront très chèrement leur retrait éventuel. Ambiance garantie.
Deuxième changement, le scrutin de liste (vote pour une liste en bloc) s’appliquera aux communes à partir de 1.000 habitants, au lieu de 3.500 auparavant. Cette évolution concerne près de 4.000 communes en France qui ne pourront plus procéder à la vieille tradition du « panachage ». Plus question de rayer des noms sur une liste, ou de rajouter des non-candidats voire même des candidats de la liste concurrente. Avec le « panachage », les surprises peuvent être de taille : quelqu’un qui n’a rien demandé peut se retrouver élu ; une tête de liste peut être éliminée tandis que son équipe recueille la majorité des suffrages. 5 millions de personnes vont ainsi devoir changer de culture en perdant cette liberté de faire du cousu main.
François Loustalan
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