Abonnez-vous
Publié le

Chantier pilote gersois pour bitume plus durable

Sur une portion de route, le Conseil départemental du Gers expérimente le “Vegeroad”, un revêtement biosourcé de l’entreprise Colas.
Le chantier où se déroule l'expérimentation du Vegeroad, avec les engins, les ouvriers, la sécurisationCD 32
Si l’été est la saison privilégiée pour la remise en état du réseau routier, le chantier en cours sur la RD 4 reliant les communes de Bézéril et Samatan à l’est du Gers est différent des autres. Il implique en effet une nouvelle génération de grave émulsion à base d’un liant bitumeux biosourcé bas carbone.

Dans le cadre de sa politique d’entretien des routes, visant à réduire l’empreinte environnementale de ses infrastructures, le Département a choisi d’expérimenter différentes techniques de rénovation des chaussées à froid, et notamment le projet pionnier en France du “Vegeroad”, en partenariat avec l’entreprise Colas.

Il s’agit d’un matériau bitumeux obtenu à partir d’un mélange de granulats recyclés à hauteur de 30% d’eau et d’émulsion de bitume dont la particularité est d’être composée de 10% de produits issus de la sylviculture. Sa fabrication et son application à froid permettent de réaliser des économies d’énergie significatives, ainsi qu’une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Autre avantage non négligeable : il apporte aux ouvriers des routes un confort au travail en réduisant les émanations de gaz et de fumée.

« En réduisant de 50% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à une technique traditionnelle pour 1 km de chaussée traitée, soit l’équivalent de la consommation d’une voiture pour un trajet de 22 000 km, Vegeroad marque un tournant vers une construction routière plus durable », estime Delphine Damour-Laveissière, directrice technique de l’entreprise Colas.

Afin d’obtenir un comparatif, il sera testé sur une distance d’un kilomètre, les trois restants étant réalisés selon une technique traditionnelle à froid. Un suivi technique sera assuré durant trois ans par le laboratoire de l’entreprise Colas et celui des routes de la Direction Déplacements et Infrastructures du Département. « Cette expérimentation en conditions réelles est une étape cruciale pour évaluer l’efficacité des techniques à froid et des matériaux biosourcés, ouvrant la voie à leur adoption à plus grande échelle dans les futurs projets du Département », a souligné Nathalie Rougeoreille, directrice de la DDI.

Le surcoût de ce procédé, véritable alternative aux bitumes d’origine pétrolière, est de l’ordre de 5% supérieur au coût d’un enrobé traditionnel. « Ce chantier pilote de la RD 4 n’est pas seulement une opération de rénovation routière, il représente un engagement concret du Département vers un avenir plus respectueux de l’environnement pour nos infrastructures routières, tout en préservant le confort et la sécurité des usagers de la route » a rappelé de son côté Philippe Dupouy, président du Département du Gers.

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi