Christine Huppert a été élue maire de son village natal de Saint-Blancard, à la frontière du Gers et des Hautes-Pyrénées, succédant ainsi à son père Georges Barthes aux dernières élections municipales.
Pendant trente ans, elle mettra sa volonté au service d’AviGers à Mirande, du Groupement des producteurs gascons, de Maïsadour, d’Euralis, puis CerFrance Gascogne Occitane (réseau associatif de conseil et d'expertise comptable) où elle sera nommée directrice générale. Elle recevra d’ailleurs le Trophée d’Or des Femmes de l’économie en Occitanie en 2017. Aujourd’hui, c’est l’Association Régionale des Entreprises Alimentaires de l’Occitanie qui bénéficie de ses compétences.
Dans la longue liste de ses projets qui se sont concrétisés par de belles réussites, elle évoque sa bataille - auprès de personnes mobilisées à ses côtés - pour que le foie gras soit produit sur le territoire plutôt qu’à l’étranger.
« C’est celui qui comportait le plus d’enjeux. Il fallait conserver des emplois et des producteurs de foie gras dans le Sud-Ouest, parce que cette culture vient d’ici. Grâce à l’outil de transformation qui a été monté à Maubourguet, et malgré des éléments économiques défavorables, il a été possible de proposer un produit au même prix pour les clients, tout en donnant des volumes de production aux agriculteurs, avec une rémunération générant un bon résultat économique ».
« On a fait de la RSE avant l’heure, en transformant déjà toute la graisse en huile, les calories liées au froid en calories réintégrées dans nos circuits électriques. Nous envisagions d’installer des panneaux photovoltaïques… et c’était il y a une vingtaine d’année ! » s’amuse la diplômée en ingénierie agricole, communication et commerce.
Son parcours professionnel, entre le Gers, les Landes, les Hautes-Pyrénées, puis toute la France, l’a ainsi amenée à avoir une connaissance du microcosme du Sud-Ouest, un territoire où elle reconnait que rien n’est facile, qu’il faut déployer beaucoup d’énergie pour arriver à insuffler une dynamique, et se serrer les coudes.
« Il y a beaucoup de volonté, il faut simplement des personnes pour impulser les projets et regrouper derrière eux des gens qui les aideront à les porter. Il faut oser. Nos territoires ruraux ont autant besoin d’eux que les territoires urbains, il ne faut pas les laisser partir ailleurs. Il est nécessaire d’accueillir positivement toutes ces personnes, de leur laisser aussi un peu de pouvoir pour mener à bien leur projet ».
« Il y a une forme de générosité quotidienne quand on ose, c’est un vrai cadeau pour les territoires. J’aimerais aussi que les femmes aient davantage leur place dans les postes à responsabilités, mais il reste encore beaucoup de barrières instaurées par l’habitude, le système patriarcal ».
Une impulsion, une générosité, une détermination qu’elle insuffle également dans son rôle de maire, avec le souhait de voir le centre de rééducation, transféré à Montégut, devenir un centre spécialisé pour les autistes, ou une maison de retraite. « J’ai la chance d’avoir le préfet, la sous-préfète et le député Cazeneuve à mes côtés, car si on ne fait pas équipe, on n’arrive à rien. Je vais impulser, mais il me faudra leur capacité de décision, leur pouvoir, pour m’aider à concrétiser ce projet » souligne-t-elle.
Saint-Blancard, labellisé Terre de Jeux 2024, pourrait aussi devenir un terrain d’entraînement pour l’aviron et le cyclisme. « L’engouement pour les sports de nature est fulgurant aujourd’hui, et nous sommes ici dans un spot de nature qu’il faut développer, comme le souhaite le Département, car les retombées économiques sont importantes et intéressantes. Ce serait aussi pour notre population l’occasion de vivre un peu les jeux en direct, à travers l’installation d’écrans géants par exemple… ».
L’attribution de la Légion d’Honneur a été une surprise pour Christine Huppert, qui l’a dédiée à sa famille, et à tous ceux avec qui elle a travaillé. « Je sais maintenant qu’il faut que je fasse “quelque chose” de cette distinction. J’espère qu’elle aura permis à mon nouvel environnement politique de mieux me connaître, et de me faire confiance » conclut l’édile en souriant.
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