On n’attendait pas grand-chose de cette tournée estivale en Argentine sans les demi-finalistes du Top 14. Mais, les deux tests ont été plutôt positifs surtout le match de samedi avec une belle maîtrise et un jeu séduisant.
Si la finale du Top 14 ne fut pas exceptionnelle sur le plan du jeu, son scénario a été à la hauteur. Le Racing a su se transcender à 14 pour faire chuter l'ogre toulonnais dans ce stade mythique du Barça plein comme un oeuf. Un petit air de passage de témoin ?
Ce qu’il faut savoir…
Argentine-France (0-27), de belles promesses
Après avoir donné leur chance à 7 Marie-Louise pour le premier test perdu face aux Pumas (19-30), Guy Novès a rappelé plusieurs de ses cadres. Résultat, les Bleus ont dominé de bout en bout les Ciel et Blanc.
Quatre Toulousains ont ainsi fait une entrée remarquée (Picamoles, Médard, Fickou et Maestri), tandis que François Trinh-Duc signait son retour à l’ouverture avec une belle prestation, derrière un Baptiste Serin ultra brillant à la mêlée.
Le jeu des Bleus a progressé de manière intéressante, s’appuyant sur un pack conquérant et une défense intraitable. Parmi les autres satisfactions, citons Goujon, Bonfils, Le Devedec et Gourdon.
Les Bleus ont absolument besoin d’engranger des victoires pour remonter au classement international. La France est descendue au 9e rang. Une mauvaise place qui lui vaudrait une poule très compliquée pour la prochaine Coupe du Monde.
Photos : site de la FFR
L’Angleterre puissance dominante
Les Anglais ont largement confirmé leur victoire dans le Tournoi des 6 Nations en battant 3 fois de suite les Australiens sur leurs terres. Trois exploits consécutifs, dont le dernier avec un score impressionnant (44-20), qui illustrent la nouvelle domination du XV de la Rose, qui a su parfaitement rebondir après sa déroute lors de sa Coupe du Monde. Si l’on rajoute à ces exploits, la victoire des Saracens en Coupe d’Europe, on peut affirmer que l’Angleterre est redevenue une puissance dominante.
A noter aussi le bon comportement des Irlandais qui se sont inclinés de justesse (13-19) chez les Springboks, après avoir remporté le premier test (26-20) et bien résisté lors du second (26-32).
Quant aux All-Black, doubles champion du Monde, ils n’ont rien perdu de leur jeu malgré les départs de plusieurs de leurs stars comme Dan Carter, Richie McCaw, Maa Nonu et Conrad Smith. Les Néo-Zélandais ont battu trois fois le Pays de Galles (46-6, 39-21 et 36-22) sans forcer outre mesure.
Racing-Toulon (29-21), les costards 26 ans après
Ils sont arrivés sur le terrain en blazer, pour rappeler une époque glorieuse du Racing. Et ils sont sortis du Camp Nou avec ce Bouclier de Brennus derrière lequel ils courraient depuis plus d'un quart de siècle.
Devant 99.000 spectateurs et dans une ambiance de folie, le Racing, battu en finale de Coupe d’Europe par les Saracens, a donc réussi à décrocher le titre de champion de France.
Une victoire méritée, et pourtant...
Pourtant, quand Maxime Machenaud a été expulsé à la 18e minute pour un placage dangereux (visiblement involontaire), personne n'aurait misé un centime sur les chances des Franciliens, face à des Varois qui avaient déjà mis leur patte sur le match.
Pourtant, c'est un basculement inverse qui s'est produit. Toulon s'est relâché inconsciemment et a accumulé des fautes bêtes, tandis que le Racing s'est resserré et transcendé. Un scénario improbable qui a fait oublier une qualité de jeu qu'on aurait espéré plus excitante.
Pourtant, Toulon aurait voulu saluer comme il se doit le départ de son manager, Bernard Laporte, par un 5e trophée en 4 ans. L’ancien sélectionneur du XV de France (1999-2007) a conduit au sommet le club de Mourad Boudjellal avec trois titres de champion d’Europe (2013, 2014 et 2015) et un titre de champion de France (2014).
Les Varois vont devoir trouver de nouveaux ressorts pour revenir à leur meilleur niveau, tandis que les Franciliens se sont ouverts l’appétit pour s’installer en leader du Top 14 ainsi qu’au niveau européen.
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