Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

La saga triple A de la Landaise FMS : adaptée, agile et ambitieuse

FaCylities Multi-Services (FMS), Entreprise adaptée et solidaire d’utilité sociale, à Saint-Geours-de-Maremne vient de célébrer ses 15 ans. Rencontre avec Fabrice Abadia…
FMS EN CHAMPION – La croissance de l’entreprise adaptée landaise distinguée
Co-fondateur, avec Cyril Gayssot, de cette société à la progression fulgurante, avec déjà 715 collaborateurs, il nous accueille dans les coulisses de cette très belle aventure.
Peyrehorade

Originaire de Peyrehorade, Fabrice Abadia a commencé à travailler dès l’âge de 16 ans. D’abord en apprentissage de peinture à Morcenx et dans l’entreprise familiale Abadia Frères, développée par son père et son oncle. 29 ans après, il peut jeter un regard plus que satisfait dans le rétroviseur.
 
Retour donc sur vos débuts ?
Fabrice Abadia –
Après mon CAP de peintre en bâtiment, je suis parti à Bordeaux pour passer le brevet professionnel. J’ai fait ça pendant 2 ans. Et puis, au moment de l’examen, je suis parti faire mon engagement militaire. Il fallait y aller. Dans le même temps, je me suis engagé comme pompier volontaire à Peyrehorade (1997). J’ai assuré cette activité très prenante pendant 25 ans, jusqu’en juillet dernier. En rentrant de l’armée, en juin 1999, j’ai fait des petits boulots, comme livreur de bière notamment.
 
Votre premier contrat ?
F. A. –
Chez Quiksilver, ils cherchaient un peintre en bâtiment dans leur branche technique à Capbreton, pour 15 jours, pour repeindre le sol du bâtiment logistique. J’ai d’abord refusé, mais ma famille m’a obligé à y aller pour reprendre un travail. Finalement, j’y suis resté 8 ans en commençant par des travaux de peinture, de manutention, d’emballage, de conditionnement, de préparation de commandes… Puis, je suis devenu responsable d’un service logistique. Quand j’ai voulu démissionner, mon patron, qui était Pierre Agnès, m’a éjecté comme commercial pour l’Aquitaine et Midi-Pyrénées, sur tous les produits. C’était la grosse surprise, et j’ai fait ça jusqu’en 2007. Jusqu’à ma rencontre avec Cyril Gayssot.
 
C’est là qu’a débuté l’aventure FMS ? Connaissiez-vous Cyril Gayssot ?
F. A. –
Nos épouses sont amies d’enfance, ce qui nous avait amené à nous retrouver, de temps en temps autour d’un repas. Jusqu’au jour où nous nous sommes rapprochés davantage, par l’envie de développer notre propre activité. Cyril voulait créer une entreprise adaptée dans les Landes. De mon côté, je souhaitais lancer une société de logistique. Son projet m’a beaucoup séduit, et nous avons décidé de partir ensemble en créant une entreprise adaptée dans les métiers de la logistique. C’est ainsi qu’est née FaCylities Multi-Services en avril 2008. FaCylities, comme Fabrice et Cyril, autour de l’envie de concilier le développement économique et la solidarité. Nous étions alors hébergés à Hossegor chez Quiksilver, mon ancien employeur, qui nous ont fait confiance dès le départ et nous ont proposé les premiers contrats.

Fabrice Abadia, Cyril Gayssot et Georgia Gallais

La progression a été rapide…
F. A. –
Très rapide. Cela a représenté beaucoup, beaucoup de travail et de temps passé, avec énormément de passion. Dès 2009, nous avons ouvert un bâtiment à Capbreton pour intégrer d’autres activités, grâce à de bons contacts dans le milieu de l’industrie du surf. Deux ans après, nous avons lancé la construction du siège actuel sur Atlantisud. Nous avons déménagé fin 2012 et ce nouveau bâtiment de 2500 m2 a été quasiment plein d’entrée. Aussi en 2015, nous avons ouvert une partie supplémentaire de 1000 m2, plus un bâtiment logistique à Mouguerre de 3000 m2. Trois ans plus tard, on a fait l’acquisition de l’ancien bâtiment de logistique Billabong sur 10.500 m2. Aujourd’hui, nous avons au total 20.000 m2 d’entrepôts de logistique, avec une nouvelle construction en cours de 6.000 m2 supplémentaires à Saint-Geours-de-Maremne, pour janvier 2024.
 
Vous avez lancé une large diversification
F. A. –
Nous avons développé 5 grands secteurs d’activités : l’ingénierie informatique, la logistique, le textile, le bâtiment et les ressources humaines. Tout a été très vite. Nous avons célébré nos 10 ans avec 170 salariés, 5 ans plus tard nous sommes a plus de 700. Chez nous, la diversification ne répond pas au seul but de croissance économique, elle se justifie pleinement par la volonté de permettre à nos collaborateurs, très majoritairement en situation de handicap, de bénéficier d’ouvertures en fonction de l’évolution de leur situation. Nous sommes devenus un prestataire multi-services opérant non plus seulement dans la logistique du surf, mais dans toute une batterie de domaines plus ou moins connexes et pour des clients de tous horizons, des PME, des collectivités territoriales et des grands noms comme Hitachi, Airbus, Leclerc, Cdiscount ou Labeyrie.

L’activité textile a été la première diversification ?
F. A. -
Nous avons commencé par le marquage, mais aussi par la vente de vêtements de travail. Nous avons investi dans du matériel et les équipes ont fait le reste. Cette activité, baptisée MVP comprend la confection, le marquage et les vêtements professionnels (vente, location, entretien…), la blanchisserie le recyclage... Notre force est de considérer nos clients comme de véritables partenaires, qui quelle que soit leur taille sont traités avec le même soin. La création de l’atelier de Peyrehorade, en 2020, s’est faite avec 5 personnes. Aujourd’hui, le site emploie 140 personnes. Actuellement, nous sommes en contact avec quelques grands opérateurs dans le domaine des vêtements seconde main.

Les autres secteurs ?
F. A. –
Cyril Gayssot a été le grand artisan du développement de la branche ingénierie informatique, que nous appelons My System, avec 5 pôles : la gestion du cycle de vie de produit (Product Lifecycle Management), des solutions d’externalisation des processus métier (Support), PMO et Data Management pour l’accompagnement de projets (Consulting), des compétences en Business Intelligence et le développement numérique. Nous travaillons avec de gros donneurs d’ordre, notamment en Occitanie et dans les secteurs de l’aéronautique, de la banque et de l’assurance. Parallèlement, le savoir-faire en matière logistique s’est considérablement étendu (My Log).
 
Côté bâtiment, quel est votre positionnement ?
F. A. –
Nous travaillons uniquement pour les entreprises. Depuis avril, nous avons complété l’activité My Work par les métiers de second-oeuvre : carrelage, plâtrerie, menuiserie, peinture de sols, aménagements, montage de cuisines, etc. Les autres secteurs sont d’une part FMS ID pour la gestion et l’accompagnement des situations de handicap en entreprise, d’autre part, l’entreprise adaptée de travail temporaire (FMS 2i), 100% dédiée aux personnes en situation de handicap avec un parcours sur mesure proposé à la personne. Enfin, My Contact apporte des compétences pour gérer la relation clients.

Pour suivre ce rythme, la formation est essentielle…
F. A. –
Absolument. Et c’est pour cela que nous avons créé la FMS Academy, avec des formations dispensées par quelques-uns de nos salariés, expérimentés et diplômés. Ce centre s’adresse à tout le monde, dont les personnes sans qualification et loin de l’emploi. Les formations concernent, pour le moment, l’informatique, la logistique et le textile. Elles vont être étendues.
 
Après 15 ans, comment fonctionne votre duo avec Cyril Gayssot ?
F. A. –
Parfaitement bien. Il faut dire que nous sommes très complémentaires. Chacun a ses spécificités et ses savoir-faire. Nous agissons dans un grand respect mutuel. Et d’ailleurs, le bon fonctionnement de notre duo a inspiré toute notre organisation. Puisque chaque métier est piloté par un binôme, avec des compétences qui se complètent. Ils agissent comme s’ils étaient à la tête de leur propre entreprise.
 
Comment se caractérise votre management ?
F. A. –
Par une pyramide inversée. En bas, il y a Cyril et moi à disposition des autres. Personnellement, je n’ai pas de bureau fixe, je circule beaucoup auprès des équipes. Juste au-dessus, Georgia Gallais, secrétaire générale, qui est en charge des services RH, finances, juridique, DSI, communication, administration des ventes… A l’étage suivant ce sont les pôles avec les binômes, puis au sommet les agents et les équipes opérationnelles qui créent la valeur. Une fois par an, une réunion est organisée avec un maximum d’équipes, pour créer du lien. Ainsi, pour célébrer les 15 ans de FMS, 620 collaborateurs sur 715 étaient présents, de 11h30 à 16h30 pour des échanges.
 
Un tournant particulier dans cette saga ?
F. A. –
Clairement, la création des binômes, avec une responsabilisation maximum. Je me suis rendu compte que j’étais trop présent sur les métiers, qu’il fallait laisser la main à ceux qui savent et qui ont envie de développer l’activité comme ils le souhaitent. J’ai été très agréablement surpris par l’autonomie prise par beaucoup de cadres. Je suis aussi admiratif des savoir-faire qu’ils ont su développer sur tous les métiers. Il y a beaucoup d’initiatives, partout, y compris pour les aménagements des locaux. Tous les jours, je suis impressionné par le travail des équipes. Avec la satisfaction d’être totalement dans l’objectif de départ de cette aventure : mettre le développement économique au service de la solidarité.

Pour en savoir plus sur FMS, cliquez ici

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi