Edito

Deux sondages enregistrent une nouvelle chute spectaculaire de la cote de confiance de François Hollande (voir ci-dessous) et de Jean-Marc Ayrault. Jamais un président de la République n’avait été aussi impopulaire et aussi vite. A seulement 6 semaines des élections municipales, l’inquiétude grandit du côté des maires de gauche qui pourraient être balayés en très grand nombre par cette profonde déception qui a envahi les Français. Et pas seulement ceux de droite, puisqu’il y a désormais presque autant de socialistes mécontents (48%) que satisfaits (49%), d’après TNS Sofres.

Grave aussi, le nombre impressionnant de personnes qui ne font plus du tout confiance à François Hollande (51%). Comme le soulignent de nombreux observateurs, les derniers épisodes - largement relayés par les médias internationaux - ont même semé le doute sur deux qualités que les Français lui prêtaient : ils voyaient en lui un homme sympathique et sincère. Le danger est majeur pour la gauche qui risque de perdre un grand nombre de ses puissants pouvoirs municipaux le 30 mars prochain.

L’autre danger pour l’exécutif est de s’enfoncer dans une lourde crise de confiance à l’échelle de la France. Avec pour conséquence une paralysie de l’action du gouvernement. Personne ne peut le souhaiter dans une période qui exige au contraire d’accélérer des réformes essentielles, forcément douloureuses et impopulaires. Le risque est déjà perceptible : la France pourrait se faire décrocher en Europe, y compris par l’Espagne et l’Italie qui sont en train de reprendre des couleurs.

Les résultats des derniers sondages…

Selon le baromètre TNS Sofres-Sopra Group-Figaro Magazine de février, le président de la République atteint un plancher historique avec une cote de confiance à 19% (-3), pour 78% qui ne lui font pas confiance (+2). Le premier ministre a la confiance de 20% des Français.

Au bout de 21 mois de mandat, Jacques Chirac était à 35%, à quelques semaines de la dissolution en 1997, et Nicolas Sarkozy, en 2009, à 37%. François Hollande est nettement en dessous de son score du premier tour de la présidentielle.

C'est à gauche que le chef de l'État baisse le plus. Il ne reste majoritaire auprès des sympathisants socialistes que d'un tout petit point (49 % contre 48 %) quand les autres catégories de la gauche l'ont abandonné depuis longtemps. Le plus inquiétant est peut-être dans le chiffre global de ceux qui ne font pas du tout confiance au président de la République : 51 % (+5).

Toujours selon ce baromètre, Manuel Valls chute de 7 points à 40%. Il est rejoint par Nicolas Sarkozy (40%, -1). Viennent ensuite : Juppé (34%, -1), Fillon (31%, -3), Lagarde (30%, -5), Aubry (30%, -4), Borloo (29%, -2), Taubira (29%, -2), Bayrou (29%, stable), Royal (29%, +5), Yade (28%, -1) et Le Pen (28%, +3).

Le baromètre CSA pour « Les Echos » enregistre aussi un record d’impopularité pour le chef de l’Etat qui tombe à 23% (-2). Au niveau des autres personnalités politiques, les résultats sont différents : Valls (50%, -3), Aubry (46%, +3), Juppé (45%, -5), Sarkozy (44%, -2), Bayrou (41%, -1), Fillon (41%, +1), Royal (40%, non enregistrée dans le baromètre précédent), Borloo (39%, stable), Le Pen (29%, stable).

François Loustalan