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Espadrille, l’Indication géographique en question

Le débat est vif à Mauléon. Malgré les efforts des élus et la bonne volonté de l’INPI, certains n’en veulent pas
ESPADRILLE

C’est une question d’importance et ceux qui ricanent, là-bas au fond de la classe, ont tout faux : est-il indispensable que les fameuses espadrilles soient entièrement fabriquées en Soule ? Et de ce fait obtiennent le label IG, d’Indication géographique, décerné par l’Institut national de la propriété industrielle, l’INPI pour ceux qui connaissent.

Car la notion d’Indication géographique a évolué. A l’origine, elle ne concernait que les consommables, comme la citrouille ou le fromage, avant de s’ouvrir aux produits manufacturés. Avec une astreinte : on doit pouvoir prouver la qualité et la traçabilité dudit produit.

Ce qui n’a pas posé de problème pour le couteau Laguiole, les parapluies d’Aurillac, le savon de Marseille, la dentelle de Calais ou la porcelaine de Limoges. Et donc les espadrilles de Mauléon. Oui, sauf que dans la petite ville souletine, ça a été longtemps le souk, puisque les cinq fabricants d’espadrilles ont refusé de coordonner leurs efforts.

Résultat, certains le veulent, le label, et d’autres pas. En cause le mode de fabrication adopté par quelques-uns, consistant à importer les semelles et les assembler sur place et l’intérêt jugé très limité de l’appellation.

Pour les convaincre, la Ville et la Communauté de communes Soule-Xiberoa viennent d’organiser un colloque intitulé « IG, quel intérêt pour le territoire ? » où des délégués de l’INPI et des professionnels ayant obtenu la reconnaissance, tels les kiwis de l’Adour ou l’AOC Ossau-Iraty sont venus présenter les avantages du label.

Ont-ils convaincu ? Il ne semble pas car plusieurs de nos fabricants d’espadrilles restent campés sur leurs positions. Le dernier mot reviendra in fine à l’INPI, peu habitué à ces résistances picrocholines, qui délivrera son verdict d’ici quelques jours.

Une occasion manquée ? Peut-être, hélas !

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