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DÉCRYPTAGELa bataille du foie gras commence à l’Assemblée nationale

Des parlementaires du Gers et des Hautes-Pyrénées semblent décidés à se battre pour éviter le bannissement de produits d’excellence, bien de chez nous, des restaurants du Palais Bourbon.
DÉCRYPTAGE – La bataille du foie gras commence à l’Assemblée national
C’est le député gersois David Taupiac (Liot) qui a jeté le pavé dans la marre, en dénonçant la charte Etica signée en toute discrétion par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (majorité présidentielle), avec l’ONG Welfarm.

Depuis janvier 2024, les canards gras, les oies grasses et les chapons sont ainsi interdits dans les espaces restauration. « Nos produits gastronomiques du Sud-Ouest ne sont-ils pas dignes de figurer en bonne place sur la table des parlementaires au même titre que tous les autres produits régionaux ? » s’est indigné le député.

« On ne peut pas effacer d’une simple signature tout un pan de notre tradition gastronomique gasconne et stigmatiser nos producteurs ». 

Après les indignations du député Taupiac, d’autres parlementaires du Gers et des Hautes-Pyrénées, ont réagi contre cet accord qui interdit à l’Assemblée nationale d’acheter certains produits, notamment à cause d’une charte liée au bien-être animal.

De même que de nombreux professionnels de la filière des palmipèdes gras, mais aussi de celle de la poule Noire d’Astarac-Bigorre. Où s’arrêtera-t-on ? C’est la question que l’on peut se poser. Interdira-t-on demain, le porc Noir de Bigorre voire le Haricot tarbais, se sont interrogés plusieurs élus.

Chapons de Gascogne

Il est étonnant qu’un tel engagement ait pu être pris par la présidente de l’Assemblée nationale sans l’avoir validé au préalable avec les députés. Pour David Taupiac, « le restaurant de l’Assemblée a pour vocation d’être la vitrine des produits d’excellence de nos territoires. Bannir certains produits, c’est mettre au ban de la représentation nationale toute une partie de notre tradition gastronomique ».
 
Des producteurs se sont étonnés : « Franchement, la présidente de l’Assemblée n’avait-elle pas de sujet plus important à traiter ? ». Et la Sica Noire d’Astarac Bigorre de sétonner que « l’Assemblée nationale n’ait jamais commandé ni chapons, ni poulettes gasconnes. Sur le principe, c’est choquant. » Elle rappelle que beaucoup de jeunes agriculteurs des Hautes-Pyrénées et du Gers se sont mobilisés « pour faire renaître cette filière, précisément dans le respect du bien-être de l’animal et dans le souci d’une agriculture propre. »
 
Quant à la filière foie gras, déstabilisée pendant plusieurs années par la grippe aviaire, on peut imaginer son incompréhension.
 
Souhaitons que tous les parlementaires du Grand Sud-Ouest se mobilisent pour amener la présidente de l’Assemblée nationale à faire machine arrière, et à rouvrir les portes des restaurants du Parlement français à tous nos produits de qualité dont nous sommes particulièrement fiers.

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