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    Edito

    Des élections régionales surréalistes
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    Alors que les Français sont encore sou l’émotion des massacres de Paris, on va leur demander de voter dans 10 jours pour ces gigantesques nouvelles régions qui vont bouleverser la donne au niveau des collectivités territoriales.

    Il n’y aura pas de débat - ou si peu - sur le fond, sur l’avenir de ces tentaculaires administrations, sur leur positionnement par rapport aux Départements, aux intercommunalités et aux communes. Ni même sur le fait de savoir si cette réforme va répondre à l’une des priorités annoncées : alléger le millefeuille territorial et réduire les dépenses.

    Et…

    Le vote se fera essentiellement sur des enjeux nationaux et de sécurité, dans un contexte totalement brouillé par le choc des attentats, mais aussi par l’état d’urgence et le déferlement de mesures sécuritaires, appliquées à un niveau impensable jusque là.

    Les sondages qui viennent de sortir donnent une progression du Front National, tandis que la gauche ne semble pas bénéficier de l’amélioration de la popularité de l’exécutif. Les choses vont certainement fortement bouger dans la dernière ligne droite. Et la principale inconnue, ô combien influente pour le verdict électoral, reste le taux de participation.

    Les Français iront-ils voter en prenant conscience que la force d’une démocratie passe aussi par l’accomplissement de ce devoir (ou plutôt de cette chance) ? Ou déserteront-ils encore plus les isoloirs en basculant directement dans l’évasion qu’ils espèrent trouver dans la trêve de Noël ?

    Selon les sondages réalisés par l’Ifop pour France Bleu, après les attentats, les écarts se resserrent dans la Grande Aquitaine (allongée du Limousin et de Poitou-Charentes). Au premier tour, les listes d’Alain Rousset (PS) et de Virginie Calmels (Républicains et centre) sont à égalité à 28%, talonnées par celle de Jacques Colombier (Front National) à 25%. Les autres sont loin derrière. Au deuxième tour, la gauche ne l’emporterait que de 4 points sur la droite (39% contre 35%), le FN arrivant 3e avec un score historique de 26% (il n’avait obtenu que 8% en 2010 sur l’Aquitaine).

    Sur Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, toujours selon France Bleu, le Front National avec Louis Aliot arriverait en tête au premier tour (32%) largement devant le PS (23%) et l’union de la droite et du centre (21%). Au second tour, le PS de Carole Delga profiterait d’un réservoir de voix important pour l’emporter avec un score de 40%, devant le FN de Louis Aliot (33%) et la droite de Dominique Reynié (27%).

    Le suspens est réel (si toutefois on s’y intéresse) dans un contexte qui apparaît certainement comme surréaliste (pas forcément dans le bon sens) pour une grande majorité de Français qui pensent à tout sauf à cette élection. A tout, sauf à l’utilité de ces nouvelles régions surdimensionnées qui brouillent les repères d’identité et de proximité, pourtant si nécessaires dans de telles périodes.

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