L’endométriose est une maladie qui touche une femme sur dix et qui, trop souvent, demeure un mystère médical. Douleurs chroniques, infertilité, fatigue… Autant de symptômes qui empoisonnent le quotidien de millions de patientes. Pourtant, il faut encore en moyenne sept ans pour obtenir un diagnostic. Une attente interminable, souvent ponctuée d’examens invasifs et d’erreurs de parcours. Mais une avancée scientifique majeure pourrait enfin changer la donne : l’Endotest, un test salivaire mis au point par la biotech Ziwig, qui permettrait une détection fiable en seulement dix jours.
Depuis son lancement, ce test affiche un taux de fiabilité impressionnant de 97 %, grâce à une analyse avancée de l’ARN salivaire. Largement adopté à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Israël, il arrive enfin en France avec le soutien des autorités sanitaires. Le 10 février, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé sa prise en charge partielle par l’Assurance Maladie dans le cadre d’une expérimentation à grande échelle. Une première vague de 2 500 patientes pourra ainsi bénéficier du test gratuitement, avant une possible extension à 25 000 femmes. Une révolution en marche, qui pourrait bien redéfinir la prise en charge de cette maladie encore trop méconnue.
Pour Yahya El Mir, Président et fondateur de Ziwig, « notre culture n’est pas seulement ce que nous faisons, mais comment nous le faisons. En étant à l’écoute des besoins des patientes et en collaborant étroitement avec nos partenaires, nous ouvrons ensemble de nouveaux horizons pour la santé des femmes, marqués par l’innovation, l’excellence, et un engagement sans faille. »
Un laboratoire landais
Si Ziwig est basée à Lyon, c’est bien dans les Landes que se trouve le centre névralgique de cette avancée médicale. Installé à Tercis-les-Bains, non loin de Dax, le laboratoire Ziwig Lab a ouvert ses portes en avril 2024. Un investissement de 12 millions d’euros pour un site capable de traiter jusqu’à 9 000 tests par semaine, soit 500 000 par an. De quoi répondre à une demande qui pourrait exploser une fois le test généralisé.
Hikmat Chahine, président de Ziwig Lab, mais aussi maire de Tercis-les-Bains est fier de cette implantation qui montre bien que l’innovation médicale n'est pas nécessairement réservée aux grandes villes.
Jusqu’à présent, le laboratoire analysait principalement des tests en provenance de l’étranger, les démarches réglementaires françaises étant plus strictes. Mais avec la validation de la Haute Autorité de Santé, les analyses des patientes françaises vont enfin pouvoir démarrer. Un tournant majeur pour Ziwig, qui ambitionne de faire de son site landais un acteur incontournable du diagnostic médical en Europe.
Remboursement progressif avant généralisation ?
Le coût actuel de l’Endotest, fixé à 839 euros, reste un frein pour de nombreuses patientes. C’est pourquoi sa prise en charge progressive par l’Assurance Maladie représente une avancée majeure. Pour l’instant, seules les patientes suivies dans l’un des 80 établissements spécialisés partenaires, comme la clinique Belharra de Bayonne ou le centre hospitalier de Mont-de-Marsan, pourront en bénéficier. Mais cette expérimentation est la dernière étape avant une éventuelle généralisation du remboursement.
Dès que l'entreprise obtiendra les résultats de cette phase de test, la Haute Autorité de Santé pourra prononcer un avis définitif. A partir de ce moment là, une prise en charge pour toutes les femmes de France pourra s'appliquer si l'efficacité de l'Endotest est avérée.
Un espoir immense pour les patientes, mais aussi pour les professionnels de santé. Car au-delà du gain de temps considérable, un diagnostic plus rapide signifie aussi une prise en charge plus précoce et mieux adaptée. De quoi éviter des années d’errance médicale et améliorer significativement la qualité de vie des femmes concernées.
Une révolution médicale
L’Endotest n’est pas seulement une avancée scientifique, c’est un véritable espoir pour des millions de femmes. En réduisant drastiquement le délai de diagnostic, il pourrait changer la vie de celles qui, pendant trop longtemps, ont vu leurs douleurs minimisées ou incomprises.
Chaque avancée médicale repose sur l’engagement de la communauté scientifique, des professionnels de santé, mais aussi du grand public. Informer, sensibiliser, partager l’information : autant d’actions qui peuvent accélérer la reconnaissance et l’accessibilité de ce test. Les associations de patientes jouent un rôle clé dans ce combat, en relayant les témoignages et en plaidant pour une prise en charge universelle.
Avec son laboratoire de pointe dans les Landes, Ziwig Lab se place en fer de lance d’une médecine plus rapide, plus accessible et plus humaine. Un pari audacieux, qui pourrait bien marquer un tournant décisif dans la lutte contre cette maladie encore trop ignorée.
Sébastien Soumagnas
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