A Dax, Mont-de-Marsan, à Saint-Pierre-du-Mont, à Eugénie-les-Bains et à Capbreton de fortes personnalités vont apporter leur vision des nouvelles tendances qui se dessinent dans les différents métiers. Au-delà des conférences-débats et des ateliers, cette semaine est une excellente occasion de rencontrer d’autres responsables d’entreprise pour échanger sur ces évolutions indispensables à anticiper.
La deuxième étape de ce temps fort à pour thème, ce mardi 20 septembre (à partir de 15h45 à la CCI de Mont-de-Marsan) : « L’industrie du futur : technologie, oui, mais pas que ! ». La smart factory, l’usine 4.0… naissance d’une industrie efficiente, responsable et sûre. L’innovation technologique ne sera pas la seule composante de cette industrie du futur. Aux côtés du digital et des robots, le monde du vivant propose des solutions nouvelles et durables.
La Chambre de commerce et d’industrie des Landes donne la parole à deux invités pour une rencontre de très haute qualité.
Questions à Serge Catherineau
Directeur marketing de Schneider Electric, membre de l'Alliance pour l'Industrie du Futur
La France est-elle en pointe dans le domaine de l’industrie du futur ?
Serge Catherineau - Elle a beaucoup d’atouts. Plusieurs entreprises de pointes utilisent déjà l’innovation numérique comme levier de la performance globale. La filière aéronautique est en plein dedans. La filière automobile aussi. Elle a inventé des modèles industriels, il y a quelques années. Elle a souffert, mais a su garder sa capacité à se remettre en cause et à inventer. On a aussi en face, toujours dans notre pays, des industriels de l’offre, notamment dans l’univers du logiciel où la France est loin d’être ridicule, mais aussi dans l’IOT (internet des objets). Sur ce dernier volet, la France à des bassins de savoir-faire technologique de même niveau que la Silicon Valley.
S. C. - La première est le manque de reconnaissance de notre industrie. La France reste un pays d’ingénieurs, cependant nous n’avons pas sur le plan culturel une vraie fierté de notre industrie, comme il en existe une en Allemagne.
Les patrons de PME sont-ils concernés par l’industrie du futur ?
S. C. - Je crois que c’est incontournable pour tout le monde avec, bien entendu, des différences de moyens. L’industrie du futur est avant tout un travail d’optimisation. Les PME qui font partie d’une supply chain comme par exemple dans le domaine aéronautique, sont obligées de rentrer dans ce nouveau modèle. Nous sommes dans un écosystème d’addition des intelligences. Je m’explique. Beaucoup d’entreprises mères ont externalisé une partie de leur intelligence industrielle vers des PME sous-traitantes, mais cette intelligence doit être entretenue. Les PME n’ont pas les moyens de tout faire, mais elles peuvent compter sur les technologies collaboratives. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer en organisant, entre autres, les Pôles de compétitivités et la formation.
L’industrie du futur se prépare aussi au niveau des écoles et des universités ?
S. C. - En tant qu’administrateur d’une grande école d’ingénieurs, je vois des choses merveilleuses. J’ai vu des étudiants mener un projet pour renumériser un Airbus en moins de 24 heures. Nous avons une formation initiale de qualité. Malheureusement, on a trop longtemps dévalorisé ces métiers. Toutefois, un redressement de la situation se produit. On semble être sorti de la période où les demandes pour entrer en écoles d’ingénieur baissaient d’année en année.
Questions à Kalina Raskin
Docteur en biologie, chargée du développement scientifique au Centre européen d’excellence en biomimétisme
Quelle est la place de la France en matière de biomimétisme ?
Kalina Raskin - Les Etats Unis et l’Asie sont les pays les plus productifs en termes de brevets et publications. En Europe, l’Allemagne marque une nette avance puisque le premier réseau du biomimétisme était lancé début des années 2000 avec un amorçage de 8 millions d’euros d’argent public en 6 ans. 15 ans plus tard, ce sont près de 80 millions d’euros qui auront été investis en recherche, programmes d’investissements d’avenir et lancement de 3 centres de recherche d’excellence dans le domaine de la chimie et des matériaux.
La France n’est pas en reste avec près de 130 laboratoires et une centaine d’entreprises engagée dans la démarche. Cependant, les quelques tentatives de chercheurs pour structurer le réseau de compétence français n’ont pas eu d’écho auprès des politiques et n’ont pas permis de promouvoir la démarche et son appropriation par les industriels. Depuis 2012, sous l’impulsion du Ministère de l’écologie et du Museum national d’Histoire naturelle, cette démarche connait un nouvel en France, renforcé par l’émergence récente du CEEBIOS et une série de textes officiels faisant sa promotion tels qu’un rapport du CESE et le texte de loi biodiversité.
Le biomimétisme s’applique t-il uniquement à la production d’objets innovants ou bien peut-il être utile pour concevoir de nouveaux services ou de nouveaux modèles d’organisation ?
K. R. - La majorité des exemples connus et à l’étude concernent en effet des produits. Des applications organisationnelles existent déjà dans l’agriculture, avec l’émergence de l’agro-écologie, l’agro foresterie ou l’agriculture éco-mimétique. Dans le domaine du management, de l’économie ou encore de l’aménagement territorial (coopération, économie circulaire, écologie industrielle), si l’intuition et le bon sens portent à faire des analogies avec le vivant (bouclage des flux, symbioses …), l’argumentation scientifique reste à développer pour passer de la métaphore au modèle.
Soirée-débat - Dirigeants : révélez le coach qui est en vous !
Autre rendez-vous, ce mardi 20 septembre (à Saint Pierre du Mont, 18h30) : une soirée pour faire le parallèle entre le management dans le sport et en entreprise.
Animée par Pierre-Albert Blain, elle rassemblera de nombreuses personnalités : Olivier Lafargue, Caline Dumerc, Anaïs Legluher et Julien Barennes pour Basket Landes ; David Auradou, Patrick Milhet, Julien Tastet pour le Stade Montois ; Jérôme Daret et Romain Lacoste pour l’US Dax ; Bernard Larrivière pour le Crédit Agricole, Stéphane Geles pour Toyota et Jean-Charles Badeig pour Aviva.
Programme jusqu’à vendredi
Mercredi 21 septembre à Eugénie-les-Bains, à partir de 16h15
Le goût est en forme : entre traditions culinaires et innovations gourmandes
Déjeuner, bruncher, dîner… c’est faire appel aux 5 sens. Savoir savourer de nouvelles émotions.
Grands témoins : Michel Guérard (que l’on ne présente plus, évidemment) et Marc Brétillot, scénariste et metteur en scène des plaisirs de la bouche.
Rendez-vous chez Michel Guérard
Jeudi 22 septembre à Mont-de-Marsan, à partir de 10h
Tous concernés parle numérique : le digital, c’est notre demain !
Chaque entreprise est concernée par les nouvelles technologies qui pèsent fortement sur la stratégie des entreprises, l’innovation, la politique économique et industrielle
Grand témoin : Jan Krewer, rapporteur au Conseil national du Numérique
Ateliers interactifs et Speed Business Meeting
Rendez-vous à la CCI de Mont-de-Marsan
Vendredi 23 septembre à Capbreton, à partir de 8h45
Réussir grâce à la stratégie du réseau : le modèle du monde chinois
Les concepts et les pratiques d’affaires du réseau, inspirés du modèle de la diaspora chinoise.
Grand témoin : Zhu MeiYi , conseillère auprès de dirigeants et spécialiste de la Chine
Rendez-vous à Capbreton, Baya Hôtel & Spa
Programme complet et inscriptions sur le site Internet de la CCI des Landes
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