« Le Domaine existait déjà bien avant nous », commence Claire de Montesquiou. « Nous avons retrouvé des étiquettes qui dataient de la fin du 19e siècle ! ». Un lieu chargé d'histoire donc, qui était malheureusement tombé en désuétude et où l'armagnac, pourtant joyau de la maison à cette époque, ne coulait plus à flot... « Après une carrière dans la haute couture et le luxe, avec mon mari nous souhaitions revenir sur ses terres natales, lui qui est un pur Gascon, et nous voulions faire de l'armagnac haut de gamme. Quand nous avons découvert le Domaine d'Espérance, nous avons décidé de le racheter et de lui redonner vie ».
C'est donc en 1990 que le couple de Montesquiou devient propriétaire d'un Domaine qui ne comprenait que 4 hectares de vignes. « Pour relancer l'activité, nous avons replanté des vignes et nous avons commencé à faire du vin. Il nous fallait un résultat rapide pendant que notre armagnac se reposait ». Plus de 30 ans après, le vin, labellisé IGP Côtes de Gascogne, est devenu secondaire sur le site, au profit de l'armagnac qui a donc retrouvé sa place d'antan.
Cela nous paraissait évident de prendre soin de nos produits...
Une eau-de-vie récompensée à de nombreuses reprises, comme lors des derniers salons de l'agriculture, où la Maison est repartie de Paris avec plusieurs médailles, dont certaines en or. Une excellente réception de la critique qui s'explique par une attention toute particulière aux produits. « Nous ne venons pas du monde du vin, mais cela nous paraissait évident de prendre soin de nos produits. Nos armagnacs sont distillés très bas, entre 52 et 54%, puis nous les laissons reposer plus longtemps que la moyenne des autres armagnacs. Nous n'ajoutons rien non plus, nos armagnacs sont ce qu'on appelle « bruts de fûts ».
Et même avant cette étape, les 50 hectares du site sont régis sous l'étiquette d'une exploitation HVE (Haute Valeur Environnementale). « Nous avons ce label depuis deux ans, mais nous faisions déjà beaucoup de choses en ce sens avant. Et tous les jours nous faisons des progrès, tous les jours nous nous améliorons, c'est aussi l'une des richesses de notre métier », poursuit Claire de Montesquiou.
Les productions du Domaine d'Espérance se vendent principalement à l'export, aux quatre coins du monde. « Nous avons des clients à Singapour, Hong Kong, en Italie, en Angleterre, au Canada, etc. En Norvège et en Suède, ce sont des groupes d'amateurs qui viennent régulièrement au domaine pour faire leur propre armagnac. Mais la majorité de notre clientèle reste tout de même américaine. C'est un marché très important ».
Du côté du gîte, ce sont principalement des Français, des Espagnols et des Belges qui garnissent pendant 25 semaines à l'année les chambres de l'établissement, géré par la Maison de l'Agriculture, et implanté au cœur du Domaine. « Nous permettons aux personnes hébergées de profiter d'une visite de notre production, et d'une dégustation gratuite ». Mais pas de panique, le Domaine est ouvert à tous ! « L'été, du 15 juillet au 30 août, nous sommes ouverts toute la semaine. Le reste de l'année, nous sommes ouverts les lundis, mercredis et vendredis, de 8h à 12h ». Un bon moyen de plonger dans les coulisses de la fabrication de l'une des plus grandes richesses de notre territoire...
Timothé Linard
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