Les « Martine à Bayonne »

Ce qu’il y a d’enquiquinant avec les juristes, c’est qu’à les écouter, on n’aurait droit à rien. Tenez, Martine c’est un prénom tout ce qu’il y a plus de répandu (du moins dans les années cinquante). Le preuve : Martine Aubry, Martine Carol, ou Ricky… Martin.

Mais surtout, c’est la dénomination d’une série devenue culte et déclinable à l’envi, « Martine à l’école, à la mer, en voyage, et l’âne Cadichon, et les marmitons, etc. Il y en a comme ça 60, dues à l’imagination de Gilbert Delahaye et au pinceau de Marcel Marlier, le tout propriété de l’éditeur Casterman, qui n’apprécie pas du tout, mais pas du tout, que ce prénom soit repris par l’événement dédié aux créateurs de Bayonne. D’où procès ?

Heureusement, on n’ira pas jusque-là. Mais les deux fondatrices de la manifestation, Anne Paillot et Marie-Barbara Moles-Pontallier ont bel et bien reçu en janvier dernier une très jolie lettre recommandée les accusant de parasitage, accompagnée d’une abondante jurisprudence attestant que Martine est de Casterman comme le fromage est de brebis.

Ce qu’il faut savoir…

Plutôt que de se lancer dans un affrontement martinesque, qui aurait laissé nos deux jouvencelles crevées physiquement et exsangues financièrement, elles ont préféré jeter la Titine dans l’Adour et carrément changer le nom de leur manifestation.

Bienvenue donc désormais à « Quartier moderne » (attention à ne pas se faire attaquer par la célèbre marque de montres) dont le prochain salon de créateurs se tiendra le week-end des 7 et 8 juin chemin d’Estebot, au domaine de Larbéou. Cinquante créateurs contemporains sont annoncés, dont vingt-et-un ne sont jamais venus, et il y en aura pour tous les goûts : design, couture, prêt-à-porter, coiffure, graphisme. L’entrée ne coûtera que deux euros ; le 7 juin de 10 à 22h, le 8 juin de 10 à 19h.

NB : Il paraît que « Martine » a été traduit en langue malaise par « Martini ». Elles auraient dû appeler leur festival comme ça. Encore qu’on ne sait pas si la marque d’apéritif…