Abonnez-vous
Publié le

EN CONQUÊTELe groupe basque Agour prend une nouvelle dimension avec le gersois Troisel

C’est l’histoire d’un rapprochement humain autour de valeurs partagées : la pépite basée à Fleurance a rejoint l’entreprise basque installée à Hélette, via sa filiale Geroari.
EN CONQUÊTE - Le groupe basque Agour prend une nouvelle dimension avec le gersois Troisel
Les familles Etxeleku et Lescos se connaissent et s’apprécient depuis des décennies. C’est donc très naturellement qu’elles ont trouvé un terrain d’entente pour ouvrir un nouveau chapitre prometteur.
Patrick et Didier Lescos

Patrick et Didier Lescos, représentant la 2e génération à la tête de Troisel, n’ayant pas de possibilités de transmission familiale, ont donc sollicité Peio Etxeleku, il y a deux ans, pour lui proposer de reprendre le flambeau de cette belle aventure entrepreneuriale dans le domaine de la construction métallique.

Avec cette acquisition, le pôle construction d’Agour pèse désormais autant que son pôle agroalimentaire. C’est un tournant majeur pour le groupe basque qui passe de 400 collaborateurs à plus de 600.

Geroari, experte en charpentes métalliques, est détenue et dirigée par trois associés : la famille fondatrice d’Agour avec Peio Etxeleku, et deux dirigeants historiques : Roger Etchechury (depuis 27 ans) et Xabi Oillarburu (depuis 13 ans). Ces derniers sont entrés dans le capital, il y a 3 ans, et ont développé fortement cette activité.

« Tout se passe bien parce qu’on se ressemble » constate Peio Etxeleku. « On a les mêmes valeurs de simplicité, de proximité, de relations qui s’inscrivent dans le temps long… avec un ancrage territorial qui représente une vraie force. C’est un peu comme si on avait racheté 5 entreprises avec des fortes personnalités ». Il faut dire que Troisel, en plus de son siège de Fleurance, a plusieurs implantations en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.

Peio Etxeleku et Roger Etchechury

Un défi majeur et tourné vers l’avenir…

Peio, Roger et Xabi ont décidé ensemble de relever un sacré challenge : intégrer une entreprise presque 5 fois plus importante que Geroari. Si Troisel est aussi spécialisée dans la construction métallique (conception, fabrication, montage de structures, couverture et bardage), elle a d’autres cordes à son arc, avec différents métiers : désamiantage, déconstruction, grosses opérations de maintenance industrielle, et avec une entité comme Troisel Pyrénées, certifiée pour pouvoir intervenir dans des sites Seveso. De plus, le groupe gersois se distingue par une très belle activité dans le levage-manutention, avec un parc de grues impressionnant.

Le fait de couvrir tous ces métiers permet à l’ensemble Geroari-Troisel d’avoir l’ambition d’être le mieux armé possible par rapport aux transformations qui vont toucher la profession, avec notamment une évolution de la construction de bâtiments sur des terrains vierges, vers davantage de réhabilitations, de redéfinitions, de reconquêtes de friches industrielles…

Globalement, l’avenir passera la déconstruction, la reconstruction ou encore le réemploi de matériaux. Agour se donne ainsi des atouts décisifs pour être une entreprise de construction, capable de s’adapter aux défis de la transition écologique.

« Troisel a aussi la particularité d’avoir une couverture régionale très complémentaire de la nôtre » se félicite Peio Etxeleku. « Le siège historique est à Fleurance dans le Gers. Ils ont une entité très importante à Angoulême couvrant tout le Nord de la Nouvelle-Aquitaine mais aussi tournée vers le territoire national. D’autres agences ont été implantées à Bordeaux, Agen, Pau, Nogaro, Albi et Toulouse. Au total, 250 personnes assurent une couverture régionale très conséquente ».

Une des réalisations de Geroari

Le rapprochement des deux entreprises doit permettre de pouvoir prétendre à des marchés plus importants, grâce à la capacité des 5 sites de production et de transformation.

Parallèlement, une mutualisation de fonctions importantes est prévue comme le calcul de structures, les bureaux d’études, la recherche et développement, les réemplois… Quant aux fonctions supports, elles seront mutualisées avec le pôle agroalimentaire (achats, contrôle de gestion, maintenance, ressources humaines, finances…).

L’acquisition a été accompagnée par le cabinet Arceane, spécialisé dans les grosses PME et les ETI. Elle a pu se faire en permettant à Agour de rester complètement indépendant financièrement.

« Troisel est une entreprise très décentralisée, avec une très forte autonomie des agences.
On veut garder cette souplesse et cette proximité territoriale, en essayent d’aller chercher plus de synergies et plus de complémentarité entre les sites
» précise Peio Etxeleku. « Cette acquisition est intéressante aussi parce qu’elle nous apporte des équilibres positifs dans les activités, de la robustesse et de la complémentarité ».

Informations sur les sites internet de Agour, de Geroari et de Troisel.

Le Groupe Agour basé à Hélette

Au fil des ans, la fromagerie d’Hélette s’est imposée comme la référence de l’AOP Ossau-Iraty, tout en devenant une société multiactivités avec 8 sites de production, dont 2 en Pays Basque Sud. Née en 1981, Agour s’est rapidement dotée d’une deuxième compétence dans la construction métallique. Elle a depuis fait l’acquisition de savoir-faire complémentaires dans les domaines de la charcuterie, de la pâtisserie et, plus récemment, du chocolat.

Lire notre article : Peio Etxeleku, entrepreneur inspirant, nourri à la puissante sève du Pays Basque intérieur

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire