Pourtant, lorsqu’Albert Schaerer, tout droit venu de Suisse, s’installe à quelques kilomètres d’Aignan en 1957, c’est pour y créer son entreprise de vente et réparations de machines agricoles, beaucoup plus en vogue à l’époque.
« Nous avons racheté l’entreprise en 2005 avec Cathy, mon épouse. Nous étions alors sept salariés, installés dans des locaux de 500 m². Nous travaillions pour de l’usinage en sous-traitance, principalement pour l’aéronautique, puisque nous sommes certifiés ISO 9001 depuis 2010, et EN 9100 depuis 2017. En 2015, nous avons déménagé dans des bâtiments neufs de 1 500 m² sur la zone artisanale, car nous ne voulions pas quitter Aignan, une ville où il fait bon vivre, avec la campagne environnante. Nous sommes aujourd’hui 25 salariés » raconte Christian Schaerer.
La vie coulait paisiblement lorsque surgit la crise sanitaire, impactant de plein fouet le secteur de l’aéronautique, représentant alors 90% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Mais les dirigeants eurent tôt fait de réagir pour préserver leur activité et l’emploi de leurs salariés.
« En mai 2020, notre chiffre d’affaires a brutalement chuté à 40%. Nos clients les plus optimistes envisageaient une reprise à partir de 2023, 2024. Mais en attendant, il fallait trouver une solution. Nous avions deux possibilités : soit laisser faire et attendre, en licenciant ou en mettant nos employés en chômage partiel ; soit prospecter à fond dans d’autres secteurs, car nous avions constaté qu’ils avaient des besoins en pièces mécaniques auxquels nous pouvions répondre ».
C’est sans hésiter vers ce second choix que se tourneront Christian et Cathy, en investissant 20.000 euros dans la communication, entre leur présence sur les salons, l’édition d’une nouvelle plaquette, la publicité, etc. Très vite, les résultats se font sentir, et de nouveaux clients se manifestent avec les mêmes exigences que celles de l’aéronautique quant à la précision, la traçabilité, le respect des délais…
Depuis, les Ets Schaerer continuent de produire pour le secteur aéronautique – à hauteur de 60% du chiffre d’affaires aujourd’hui pour moins de dépendance - mais également à 40% pour l’industrie pétrolière, ferroviaire, agricole, des compétitions automobiles, et des fabricants de circuits imprimés. Ils ont même fabriqué des prototypes d’ustensiles de cuisine et un peu de mobilier urbain pendant la crise du Covid.
« Nous avons acheté des machines beaucoup plus automatisées, pour des raisons de productivité, mais aussi parce que nous avons du mal à recruter. Nous venons d’embaucher deux personnes issues d’autres domaines, et nous les formons. La plupart de nos salariés sont en CDI depuis plusieurs années, il y a très peu de turn-over. Mais il nous manquerait idéalement une ou deux recrues, titulaires d’un BTS ou Bac Pro ».
« Il y avait autrefois une branche qui formait une vingtaine de jeunes tourneurs-fraiseurs-ajusteurs au lycée professionnel de Nogaro, mais elle n’existe plus. Il faut aller à Samatan, de l’autre côté du département, ou à Aire-sur-l'Adour dans les Landes. Malheureusement il y a peu de candidats dans ces sections. Pourtant, quand on regarde autour de Nogaro, il y a un bassin d’emplois d’environ 700 postes, entre Potez à Aire, Lauak Aero Engines à Saint-Germé, Cousso à Nogaro… ».
Christian et Cathy Schaerer poursuivent leur stratégie visant à réduire leur dépendance au marché aéronautique, à développer l’activité de décolletage des pièces (en France essentiellement réalisée en Haute-Savoie à l’heure actuelle), à améliorer leur productivité et à gagner en réactivité en intégrant plusieurs lignes de traitement de surface.
Marielle Fourcade
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