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Expression : le Medef Pays basque prend position

EPCI unique, carnets de commande et loi El Khomri : Philippe Neys tire la sonnette d’alarme
MEDEF PAYS BASQUE

Hier, le nouveau président du Medef Pays basque, a profité de la présentation de la nouvelle équipe, pour faire un point sur l’actualité et donner la position de l’organisation patronale sur le projet de regroupement de l’ensemble des communautés de communes et d’agglomération, sur la conjoncture ainsi que sur l’évolution du code du travail.

Tour d’horizon…

MEDEF LOGOPhilippe Neys a donc pris le relais de Bruno Lafontaine à la tête du Medef Pays basque, saluant le travail accompli par ce dernier pendant 6 ans (durée maximum pour ce mandat) et qui reste secrétaire général.

Parmi les dossiers prioritaires de l’organisation patronale, il y a bien entendu la coordination des nombreux mandats dans les instances professionnelles, et les prochaines élections à la CCI pour lesquelles le Medef revendique la parité avec la CGMPE. Des commissions continueront à œuvrer aux côtés des entreprises en difficulté, mais aussi pour développer des actions avec les jeunes, entre autres.

MEDEF PAYS BASQUE 3Mais, Philippe Neys a voulu réaffirmer l’opposition du Medef au projet d’EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) unique pour le Pays basque, tout d’abord parce qu’il soulève de nombreuses questions qui restent pour la plupart sans réponse : quelle organisation ? que deviennent les structures actuelles ? et leurs collaborateurs ? quelle gouvernance ? quel équilibre entre les zones urbaines et rurales ? « On ne peut pas demander à des chefs d’entreprise de soutenir une démarche aussi imprécise, de signer un chèque en blanc. Il n’y a pas de business plan pour l’EPCI ».

PL PORT DE BAYONNELa réorganisation de la fiscalité soulève aussi son lot d’interrogations. En effet, tout le monde devra être logé à la même enseigne et l’harmonisation de situations souvent très différentes s’avère bien compliquée.

« Pour les ménages, certaines communes ont mis en place des abattements importants. Jusqu’à 19% à Bayonne et Anglet. S’ils sont supprimés, c’est le pouvoir d’achat qui sera amputé avec des répercussions directes sur l’activité des entreprises. Si tout le monde s’aligne sur les plus élevés, ce sont les budgets de certaines communes qui vont en subir les conséquences » souligne Philippe Neys.

GERS portes ouvertes cciMême chose pour les taxes sur les entreprises, que ce soit la CFE, les ordures ménagères ou le transport. « Cette dernière devra être généralisée sur tout le Pays basque. Aujourd’hui, sur l’Agglo Côte basque Adour, elle est de 2% de la masse salariale pour les entreprises de plus de 10 salariés et se justifie en partie par un service de transports en commun sur ce territoire. Demain, toutes les entreprises devront la payer même sans service : à Mauléon, à Ayherre, partout. J’ai fait le calcul pour mon entreprise, basée à Arcangues. Cela nous coûtera 70.000 euros par an ! On parle d’étalement possible, mais au final il faudra payer ces taxes supplémentaires ».

« Nous permettre de redevenir dynamique et productif...»

MEDEF PAYS BASQUE 2Philippe Neys pointe du doigt le risque de perdre la notion de « bassin de vie » qu’il juge essentielle, mais aussi et surtout la tentation de repli qui pourrait aller de pair avec la création d’une EPCI unique.

« On ne veut pas un Pays basque refermé sur lui-même. Nous avons besoin d’ouverture, d’autant plus que la situation reste très difficile. Les carnets de commande sont au plus bas, avec notamment une chute des investissements des collectivités territoriales ».

Pour le président du Medef, depuis 3 à 4 ans, l’activité chute, d’abord en raison de la paralysie générée par les élections municipales, puis du délai de mise en place des nouvelles politiques. « Et maintenant, toutes les communes sont en attente du projet de regroupement. Les consultations pour les appels d’offre sont bloquées. On ne voit pas le bout du tunnel ». Un phénomène qui est amplifié par la situation de plus en plus tendue des finances des collectivités locales qui sont obligées d’arrêter ou de ralentir leurs investissements.

Charriton à Hasparren 2Face à cette situation qui pèse sur l’emploi, Philippe Neys a exprimé la déception des chefs d’entreprise après les modifications apportées à la loi El Khomri. « Nous l’avions accueillie favorablement, mais elle ne ressemblera pas à ce qui était prévu au départ. Elle aurait pu  apporter plus de confiance et plus de souplesse pour retrouver de la compétitivité par rapport à nos concurrents européens, et notamment espagnols. On se battra pour faire entendre la voix des entreprises parce qu’il y va aussi de l’intérêt de l’emploi au Pays basque comme dans toute la France. Pour cela, il faut nous permettre de redevenir dynamique et productif ».

Informations sur le Medef Pays basque – cliquez ici

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