INITIATIVES RSEL’écopâturage selon Pierre-Jean Gaussens

Parmi ses nombreux clients, l’Agglomération de Bordeaux Grande Métropole, le bassin de Lacq, le Musée du Louvre et le jardin des Tuileries, l’Élysée et des villes comme Marseille, Cannes, Toulon… L’exploitation, dirigée par le gélosien de 49 ans, se divise en deux, avec un hectare de serres à Gelos et deux hectares sur Abos (près de Mourenx).

Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’entreprise familiale ?

Pierre-Jean Gaussens (P-J.G) : C’est mon arrière-grand-père qui avait créé cette société pour vendre à la base des légumes. Puis chaque génération a apporté sa pierre à l’édifice, en se spécialisant dans les rosiers, le négoce de plantes vertes, la jardinerie, puis désormais la vente pour les collectivités.

Pour ma part, je suis tombé dans ce monde quand j’étais petit, j’ai baigné dedans dès mon plus jeune âge et mes parents m’ont transmis la passion du vivant. Je suis rentré dans l’entreprise après mes études d’horticulture. Au printemps, nous pouvons avoir entre 3.500 et 4.000 variétés différentes en fonction des demandes de nos clients et environ 1.300 à l’automne. Ce sont nos plus grosses saisons. Nous sommes sept salariés à temps complet et nous faisons appel à des saisonniers en cas de besoin.

Vous avez déjà mis en place de nombreuses initiatives RSE dans votre entreprise. La dernière en date a pour thématique l’éco pâturage et est pour le moins originale !

P-J.G : C’est exact. Nous nous sommes engagés depuis 2006 auprès du label « Plante bleue », la certification qui identifie les horticulteurs et pépiniéristes français engagés dans une démarche sociale et respectueuse de l'environnement. Pour aller encore plus loin, la démarche a intégré en 2016 les indicateurs de la Haute Valeur Environnementale (HVE) dans son référentiel, afin que les entreprises qui répondront à ces critères et qui en ont le souhait puissent accéder également à ce haut niveau de performances environnementales.

Nous réduisons notamment les quantités d’intrants, l’utilisation d’eau et de chauffage. Depuis 2004, nous sommes 100% autonomes en eau, grâce à un système de récupération de l’eau des toits. Nous utilisions depuis plusieurs années des désherbants classiques pour entretenir le tour de nos serres. Nous avions le choix entre broyer régulièrement les herbes ou mettre des animaux pour faire le job. Il y a deux ans et demi, nous sommes allés chercher des alpagas dans un élevage en Ariège et depuis un an, nous avons mis des taureaux Highland.

Ces choix se sont faits un peu par hasard, mais nous en sommes très contents. Les chèvres ont tendance à s’échapper, les brebis sont plus contraignantes, on cherchait un truc un peu plus marrant. Ce sont des bêtes hyper tranquilles, qui ne font pas de bruits et très curieuses.

Comment s’adaptent-ils au climat béarnais ?

P-J.G : En théorie, les alpagas ne sont pas du tout adaptés au froid ou aux périodes de fortes chaleurs. Il faut les tondre une fois par an, début juin en général, sinon, ils s’étouffent et meurent de chaud en une journée ! Il ne faut pas non plus les tondre trop tôt, sinon ils gèlent. Il faut trouver le juste milieu. Une personne indépendante file ensuite leur laine, mais nous n’en n'avons pas assez pour la valoriser. Quant aux Highlands, ce sont des animaux très rustiques. Originaires d’Écosse, ils sont habitués au froid et à l’humidité.

Les alpagas sont parfaits pour de petites surfaces, car ils mangent et boivent moins que les Highlands. Ils sont aussi très bien pour nettoyer les haies. Nous ne tondons plus l'herbe depuis un an et demi.

Voir le site internet "Fanfelle Gaussens"