Abonnez-vous
Publié le

Florian Escouteloup, défenseur littéraire des cultures béarnaises et gasconnes

Auteur d'un roman entièrement en béarnais, ce natif de Pomps souhaite, par ce biais, faire perdurer une langue que sa génération ne pratique plus. Un moyen aussi de valoriser un territoire dont il est amoureux depuis 25 ans...
Florian Escouteloup signe son livre chez son éditeur.
Dans un désir de transmission, le livre se veut accessible à toutes et tous, avec une version en français et un prix très abordable. Les revenus sont d'ailleurs entièrement destinés à l'Institut Béarnais et Gascon, éditeur du roman, pour permettre la publication d’autres œuvres...

« Peut-être que ça me vient grâce aux anciens qui me racontaient plein d'histoires et d'anecdotes sur le Béarn », tente de se remémorer Florian Escouteloup quand il est question de l'origine de sa passion pour le patrimoine local. S'il n'arrive pas à mettre des mots sur la genèse précise de cette histoire d'amour, il est plus prolixe lorsqu'il s'agit d'expliquer pourquoi il est tant attaché à ce territoire. « Je suis natif de Pomps, j'ai grandi ici. Il y a tellement de beaux endroits dont chacun à un nom, une histoire, c'est passionnant. Et puis il y a cette langue que notre génération perd, mais qui est d'une richesse... ».

On parle de réchauffement climatique, de mon côté, j’aime bien parler de refroidissement de l’humanité.

Passionné d'écriture, il a souhaité marier ses deux amours pour donner naissance à « Lou gran pî aü bounét », un roman qui se déroule au cœur du Béarn, à l'époque de Louis XVIII. « C'est une histoire romancée, un amour manqué, dans un contexte historique concret, sur des lieux qui existent et que je connais. L'idée était de pouvoir proposer au lecteur de suivre le parcours du livre pour pouvoir reproduire l'horloge des mouvements qui y est racontée ». Une attention toute particulière apportée à ces lieux, à la manière de George Sand, romancière qui a énormément inspiré l'auteur de 25 ans.

Autre dimension importante, plus philosophique ; la dimension humaine. « On parle de réchauffement climatique, de mon côté, j'aime bien parler de refroidissement de l'humanité. Les gens n'ont jamais été aussi seuls, individualistes, et je trouve que c'est un fléau pour l'humanité. À mon sens, ce qui fait la beauté de la vie, ce sont les relations sociales. C'est quelque chose que j'essaie aussi de mettre en avant dans le livre », explique celui qui a travaillé avec différents professeurs et adultes, pour arriver à un résultat final des plus satisfaisants.

À travers cette dimension locale on ne peut plus importante, Florian Escouteloup a souhaité rendre hommage à tout un patrimoine et le mettre en avant. Une démarche qui a pleinement séduit l'Institut Béarnais et Gascon qui a d'ailleurs accompagné l'auteur vers la publication. « J'écrivais pour moi, de mon côté, pour mon plaisir, et ce livre en béarnais a été une sorte de déclic pour valoriser le territoire. L'Institut m'a accompagné pour les relectures, en français et en béarnais, et a ensuite édité le livre ». 

L'ouvrage est disponible dans les librairies Tonnet et de L'Escampette à Pau, à l'Espace Culturel d'Orthez, et dans plusieurs petites boutiques de la Vallée d'Ossau, en plus du site internet de l'Institut Béarnais et Gascon, qui reçoit l'intégralité des recettes. « C'est une volonté. Je ne suis pas voué à faire de l'argent sur ce livre, au contraire, l'idée est de pouvoir aider l'Institut, et de pouvoir financer d'autres ouvrages par la suite ». 

Car des idées, ce n'est pas ce qui manque à Florian Escouteloup, déjà sur la préparation d'un nouveau roman, toujours en béarnais. « Celui-ci se déroulera en Égypte, à l'époque napoléonienne, au travers des yeux d'un béarnais ». En parallèle, un recueil de nouvelles est lui aussi en préparation. « J'aimerais pouvoir publier un roman en béarnais chaque année pour immiscer cette langue dans le paysage littéraire, et permettre de l'immortaliser », explique-t-il. 

Une multiplication d'ouvrages pour accompagner la multiplication des missions de l'Institut Béarnais et Gascon, qui souhaite se développer et devenir un pilier de la défense du Béarn et de son patrimoine, qu'il soit linguistique, culturel, artistique, architectural, etc. « Le tout, c'est de le faire pour le plaisir et avec passion », conclut Florian Escouteloup. Et chez ce jeune homme de 25 ans, le plaisir et la passion sont deux choses qui ne manquent pas lorsqu'il s'agit du Béarn...

Timothé Linard

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi