Les canards IGP (Indication géographique protégée) du Sud-Ouest, élevés au moins 91 jours, commencent à arriver dans les abattoirs. Il est prévu un retour à la normale à la fin du mois d’août. Environ 90 % des élevages de foie gras ont pu relancer leur production, les autres ont pris du retard et certains ont abandonné en route.
Il faut maintenant rattraper le temps perdu pour les exploitations lourdement pénalisées par ces longues semaines sans activité. Reste le risque d’apparition de nouveaux cas qui bloqueraient les exportations pour la fin d’année.
Ce qu’il faut savoir…
Deux mois après la fin du vide sanitaire, les gavages ont pu reprendre dans le Sud-Ouest et les premiers abattages ont eu lieu. Au niveau national, on annonce une production 2016 en baisse de 20%, alors que dans les Landes la chute pourrait être de 40% selon une enquête de la Chambre d’agriculture.
Les raisons de cette baisse ? D’abord la longueur du vide sanitaire obligatoire (5 semaines). Ensuite, la difficulté de certains éleveurs à relancer leur activité en raison des contraintes imposées (travaux, désinfections…). Enfin, la chute des productions individuelles (environ 15% selon le Cifog), liée aux nouvelles règles de biosécurité.
Désormais, les éleveurs doivent dédier chaque unité de production à des animaux du même âge. Ce qui a impliqué la construction de nouveaux bâtiments pour ceux qui voulaient maintenir leur volume d’activité.
La filière qui a produit 38 millions de canards gras en 2015, générant un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et 130 000 emplois directs et indirects, va donc être fortement pénalisée.
Les professionnels vont devoir augmenter leurs prix pour absorber les surcoûts importants imposés par cette crise aviaire : on parle de 20% à 25%. Ils ne sont pas tellement inquiets pour le foie gras qui devrait retrouver ses consommateurs. Par contre, l’incertitude est importante concernant les magrets, notamment avec le Label rouge, qui a disparu de longues semaines des rayons.
Enfin, pour les exportations, la filière retient son souffle. En effet, pour retrouver le sésame « indemne de grippe aviaire », il faut un délai de 3 mois sans cas de grippe aviaire sur le territoire. Le dernier cas recensé en Dordogne fin juillet a repoussé à fin octobre la possibilité d’exporter. Une nouvelle alerte, aussi minime soit-elle, dans les prochaines semaines pourrait faire perdre définitivement les ventes de fin d’année dans des pays comme les Etats-Unis et le Japon.
En attendant, il ne reste plus qu’à aider la filière en dégustant des magrets et foie gras. Il y a pire comme punition.
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