C’est en tout cas ce que révèle une enquête de conjoncture de la Chambre de métiers et de l’Artisanat (CMA) Nouvelle-Aquitaine, réalisée entre le 21 mars et le 13 avril 2022.Près de deux mois seulement après le début du conflit, 68,7 %* des chefs d’entreprise artisanale interrogés (au total 1.519 artisans ont participé à cette enquête) avouent rencontrer des difficultés.
« Le conflit touche tous les secteurs, mais l’alimentation est le plus en difficulté, avec 77,8 % des répondants impactés. Ils sont 75,3 % dans le bâtiment, 66,9 % dans la production et 61,3 % dans les services », résume Gérard Gomez, président de la CMA Nouvelle-Aquitaine.
Pour le président de la chambre consulaire régionale, la communication est la clé. En effet, un peu plus de la moitié des répondants (52,6 %) expriment le besoin d’être informés sur les mesures de soutien aux entreprises.
Nous avons réactivé notre cellule de crise… Les artisans ne doivent pas hésiter à faire remonter leurs problèmes…
« Nous avons réactivé notre cellule de crise pour informer et accompagner au mieux les artisans sur les dispositifs de soutien adaptés à leur situation. Ces deux crises sont très différentes, donc les besoins des artisans le sont également. Il ne faut pas qu’ils hésitent à faire remonter des problèmes spécifiques en appelant leur chambre de métiers ».
Des difficultés variées
D’après l’enquête, les sources de difficultés sont variées : le coût des déplacements arrive en tête avec 86 % des difficultés citées, suivi du coût des matières premières (73,75 %). La baisse du pouvoir d’achat de la clientèle est citée en 3e niveau d’importance avec 70,4 %. Suivent ensuite les problèmes d’approvisionnement (53,45 %), le coût de l’énergie (50,67 %) et la renégociation des devis (32 %). Les difficultés salariales sont aussi évoquées par 5,75 % des répondants, ainsi que la cybersécurité (2,2 %). Les problèmes d’exportation vers les belligérants restent marginaux (mois de 1 %).
Ces crises nous amènent à repenser notre façon de travailler et à construire l’artisanat de demain
Par ailleurs, 52,27 % des entreprises artisanales se disent en situation de fragilité financière. Le niveau bas de la trésorerie est la fragilité la plus citée (80,64 %), devant la réduction des marges (62 %). Sont ensuite évoqués, l’allongement des délais de paiement (17%), l’augmentation des impayés (15,25 %) ou bien l’échéance du remboursement du PGE.
« Les artisans nous ont déjà prouvé qu’ils pouvaient surmonter des épreuves. Ces crises nous amènent cependant à repenser notre façon de travailler et à construire l’artisanat de demain », souligne Gérard Gomez. Près de 37 % des répondants pensent optimiser au maximum leurs consommations énergétiques. 36 % envisagent d’améliorer leur stratégie commerciale, 26 % pensent diversifier les fournisseurs, 9 % modifier leur organisation interne, 3,5 % comptent renforcer leur sécurité informatique.
L’ensemble des résultats de cette enquête de conjoncture est à retrouver sur le site de la CMA Nouvelle-Aquitaine
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