Hier, 25 décembre 2017, un nouveau-né a été trouvé dans une étable. La police s’est immédiatement rendue sur les lieux, accompagnée du SAMU et a découvert l’enfant enveloppé dans des morceaux de tissu, sans aucune précaution d’hygiène élémentaire, dormant sur une litière de paille.
C’est aux aurores que les autorités avaient été prévenues par un citoyen de la banlieue qu’une famille de SDF s’était installée dans son étable. Un charpentier, identifié plus tard sous le nom de Joseph Denazareth, et une mineure (vraisemblablement la mère) ont été aussitôt placés en garde à vue.
Ils se sont opposés à ce que les autorités mettent l’enfant en lieu sûr, aidés en cela de plusieurs bergers, ainsi que de trois étrangers sans papiers qui n’ont pas hésités à se présenter comme des mages. Ils ont également été interpellés, passibles de sanctions pour reconstitution de secte dissoute. Au Ministère de l’Intérieur, on s’interroge sur leur origine, sans écarter la possibilité qu’ils soient en route vers Calais. Le préfet vient de confirmer qu’ils n’avaient pas de papiers d’identité mais détenaient de l’or et autres produits suspects et illicites qui ont été envoyés en laboratoire pour analyse. Les trois hommes ont invoqué des motifs religieux à l’heure d’être interrogés, arguant qu’ils n’avaient de compte à rendre qu’à Dieu.
Pour l’instant, on ignore où a été transféré l’enfant. D’après le service social en charge de l’affaire, le père est un cinquantenaire, artisan, tandis que la mère semble mineure. Si le soupçon de pédophilie paraît écarté, en revanche est suspecté un détournement de mineure. La mère a été transférée à l’hôpital universitaire pour des examens médicaux et psychiatriques approfondis. Elle aurait prétendu être encore vierge et affirme que le nouveau-né est le fils de Dieu. Si son état mental le permet, elle sera mise en examen pour non-assistance à personne en danger.
Les premières reconstitutions sur place dessinent la possibilité que les trois étrangers aient fourni le couple en stupéfiants. Prélèvements et prises de sang ont été effectués, en vue d’identifier des empreintes ADN dans le cadre de l’enquête. Aucune hypothèse n’est écartée pour l’heure.
L’opposition et le parti de Marine Le Pen dénoncent l’absence de contrôles aux frontières qui, je cite : « permettent aux étrangers en situation illégale de venir accoucher en France pour bénéficier des allocations familiales et autres aides sociales bradées par un Gouvernement incompétent ». Quant au parti des Verts, il s’est immédiatement manifesté pour rappeler que faire un feu de bois dans une étable est non seulement dangereux mais surtout source de pollution. De son côté, l’extrême gauche dénonce un « capitalisme sauvage qui rend inaccessible l’accès aux loyers et empêche les familles modestes de disposer d’un logement décent. » Le président de la République rappelle que, depuis son élection, le gouvernement a ouvert de nombreuses structures d’accueil pour éviter de laisser des familles à la rue pendant la période hivernale, là où son prédécesseur avait « supprimé » tout bonnement le volet social de son mandat.
Une cellule de crise a été installée sous la direction du préfet Hérode, afin d’éviter toute dérive terroriste, les rumeurs de complot ourdi depuis longtemps allant bon train.
Vous pourrez suivre tous les développements de l’affaire sur BFM Télé. Tandis qu’à 17h30, l’émission « C dans l’air » organisera un débat sur le thème « Peut-on encore accoucher dans une étable de nos jours ? », en présence de plusieurs invités : notre confrère de Libération, auteur de l’enquête « La rue pour toute vie » publiée aux éditions L’Enfer, d’un sociologue enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, spécialiste de la précarité sociale, de l’écrivain Hugo Victor pour son best-seller « Les Misérables » et de monsieur Pilate Poncé, secrétaire d’Etat à la famille et au logement.
Dernière minute : on vient de nous informer qu’après examen médical, la fille mineure a effectivement été reconnue vierge. Ce qui change la dénomination de l’infraction en rapt d’enfant, et pourrait valoir 20 ans d’emprisonnement aux présumés parents.
C’était votre envoyée très spéciale du « Enfin bon, je dis ça, je dis rien… » pour la rédaction de Presselib'.
Gracianne Hastoy
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