Au Parvis de Tarbes

Demain à 20h30, l’une des plus belles voix de la scène jazz actuelle sera présente au Parvis à Tarbes. À la jonction entre jazz, country et blues, Madeleine Peyroux imprègne ses interprétations d’une profondeur qui rappelle Billie Holiday, Édith Piaf ou Bob Dylan.

Très tôt, Madeleine Peyroux montre un talent d’interprète stupéfiant d’intelligence, qui la propulse des rues de Paris vers la renommée internationale grâce à une voix à nulle autre pareille. Une voix qui dégage avant tout une nostalgie inédite.

Timbre, courbes, diction et nonchalance, aucune amertume, juste un voile de mélancolie. Le public a enfin trouvé une digne héritière à Billie Holiday. Dreamland, son premier album, sort en 1996 et le succès est immédiatement au rendez-vous. Sans doute est-ce pour cela aussi qu’en butte à un vedettariat non désiré, Madeleine Peyroux retourne à l’anonymat et garde le silence pendant huit ans.

Lorsqu’elle revient sur le devant de la scène avec un deuxième album et un tube mondial, la chanson Dance me to the End of Love de Leonard Cohen, elle s’impose comme l’une des meilleures chanteuses de jazz de sa génération. Sa retenue sublime, ses silences, son refus des effets habituels lui donnent une autorité naturelle sur ses consœurs. De plus, elle enrichit ses choix judicieux de reprises, puisées chez Cohen, Dylan, Gainsbourg ou Tom Waits, d’un vrai talent de « songwriter ».

Dans chacun des airs de son album le plus récent, The Blue Room, un hommage à Ray Charles, la voix fêlée de Madeleine Peyroux se sent chez elle, comme revigorée par un parfait dosage entre jazz et country, blues et pop, espièglerie et émotion. « Son timbre soyeux n’a jamais été aussi sucré, son phrasé aussi amer » écrit Paola Genone dans l’Express. « Ce sont des chansons qui parlent de cœurs brisés, d’êtres imparfaits. Cela a beaucoup à voir avec la condition humaine » dit Madeleine Peyroux, dont l’interprétation n’a sans doute jamais gagné autant en qualité et maturité.